
Le front du refus se prépare, flagrant délit de mensonge ? Komé Bakary et Traoré Gnounvié sous surveillance, plainte contre Vincent Bolloré ( La matinale expresse)
Lemandatexpress – Le PDCI et le PPA-CI, qui peinent à sceller une alliance de circonstance, pourraient cependant parler d’une même voix dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Pendant ce temps, le vieux parti est toujours critiqué pour son approche de l’article 48 du Code de la nationalité. Par ailleurs, impliqués dans la crise foncière qui mine la Côte d’Ivoire, les sieurs Komé Bakary et Traoré Gnoumivié sont interdits de sortie du territoire. Pour sa part, l’industriel français Vincent Bolloré est visé par une plainte pour « recel » et « blanchiment d’argent » en lien avec les ports africains. Laurent Gbagbo est cité dans cette affaire.
Les partis d’opposition semblent déterminés à défier la CEI jusqu’au bout du processus électoral qui doit conduire à la présidentielle d’octobre. Aux nombreuses voix de protestation qui se sont élevées après l’affichage de la liste électorale provisoire, s’ajoutent désormais des actions concertées visant à attaquer la phase du contentieux.
Il n’y a certainement pas un vaste complot ourdi contre l’institution électorale, contrairement aux affirmations d’Arc-en-ciel. Cependant, un Front du Refus se prépare. C’est du moins ce que perçoit Le Mandat dans l’actualité. En effet, comme l’annonce le journal, « Doho Simon rencontre Dano Djédjé », une manière pour Tidjane Thiam de « courtiser Gbagbo », selon Le Mandat, afin de parler d’une même voix. La Voie Originale affirme d’ailleurs que le PPA-CI et le PDCI progressent vers une riposte commune.
Une telle démarche est compréhensible, car les deux leaders pourraient se retrouver exclus de la course à la présidentielle. Laurent Gbagbo est déjà radié de la liste électorale en raison de sa condamnation par la justice ivoirienne. Tidjane Thiam, lui, bien que figurant sur la liste, semble dans l’œil du cyclone. Ni Français ni Ivoirien depuis le 19 mars (date de sa libération d’allégeance à la nationalité française), le président du PDCI pourrait tomber sous le coup de l’article 48 du Code de la nationalité. Ce texte est bien appliqué dans le jeu démocratique, alors que, dans de récentes déclarations, Thiam l’a qualifié de « sombre loi ».
L’Avenir écrit d’ailleurs à juste titre : « Affaire « La loi portant Code de la nationalité n’a jamais été appliquée » : le PDCI et ses avocats pris en flagrant délit de mensonge ».
Le journal revient également « sur des décisions rendues par Alphonse Boni, Noël Nemin, Yao N’dré, Francis Wodié et Koné Mamadou », d’anciens présidents du Conseil constitutionnel.
Dans son édition de ce lundi 24 mars, Le Jour Plus met l’accent sur un sujet tout aussi crucial que le processus électoral : les litiges fonciers, qui connaissent une recrudescence exceptionnelle ces derniers mois. Komé Bakary et Traoré Gnoumivié, accusés de plusieurs cas d’expropriation de terrains et de destruction de biens immobiliers, sont désormais sous surveillance et « interdits de sortie du pays », affirme Le Jour Plus.
Une autre affaire judiciaire concerne les ports africains et vise Vincent Bolloré. Selon Arc-en-ciel, l’industriel français est visé par une plainte pour recel et blanchiment d’argent. Laurent Gbagbo serait cité parmi des chefs d’État africains impliqués. En cause : l’attribution du terminal à conteneurs au groupe Bolloré et le financement de sa campagne de 2010.
Sur le plan social, les nouvelles sont encourageantes concernant la Couverture Maladie Universelle (CMU). Fraternité, évoquant la mission du ministre Adama Kamara aux États-Unis, souligne un diagnostic favorable de la Banque mondiale.
« Le vice-président de la Banque mondiale salue les performances de la Côte d’Ivoire », indique de son côté Le Patriote, ajoutant que la CNAM s’installe à Azaguié pour 10 jours dans le cadre de l’enrôlement.
Martial Galé