
Thiam entre doute et espoir malgré son décret de libération d’allégeance, ‘’attention au piège’’, la grande offensive du RHDP… (La Matinale expresse)
Lemandatexpress – Tidjane Thiam est officiellement libéré de l’allégeance à la nationalité française depuis le mercredi 19 mars. Si cette décision est considérée, au PDCI et dans l’opposition, comme une victoire absolue sur le chemin de la présidentielle, des appréhensions demeurent. Alors que le PPA-CI, dans un contexte marqué par une contestation généralisée de l’absence de plusieurs figures politiques de la liste électorale provisoire, jette tout son dévolu sur la réinscription de Laurent Gbagbo, La Voie originale invite le parti frontiste à revoir sa copie. Pendant ce temps, le RHDP se prépare à investir le terrain. Enfin, en football, les Éléphants de Côte d’Ivoire négocient, ce vendredi, un autre virage des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Il l’a fait. « En un temps record », comme le note Soir Info, Tidjane Thiam s’est libéré de la nationalité française. Moins de deux mois après l’introduction de sa demande de renonciation, le décret officiel marquant la fin de son allégeance administrative à la France a été signé, le mercredi 19 mars. Un écueil levé, un pas de géant posé sur le chemin de la présidentielle 2025; deux jours seulement après l’affichage de la liste électorale provisoire. « Thiam n’est officiellement plus français depuis hier », indique L’Inter.
Un enthousiasme certain
Cette décision, comme l’on pouvait s’y attendre, est accompagnée d’un enthousiasme certain au PDCI-RDA et dans l’opposition politique, qui la célèbrent avec faste. « Thiam libéré de son allégeance à la France, il n’y a plus d’obstacle devant » pour la présidentielle, s’exclame Le Nouveau Réveil, média proche du vieux parti. De leur côté, Le Canard déchaîné et Le Quotidien, marqués plutôt à gauche, voient dans cet événement non seulement un signal, mais aussi une grosse pression de la France sur le pouvoir Ouattara en vue de la candidature de Thiam. Dernière Heure Monde enfonce le clou, présentant Thiam comme « exclusivement ivoirien ». Le journal officiel français ayant « clos le débat. » Dans la foulée de cette libération, l’intéressé a d’ailleurs réaffirmé sa détermination dans la conquête du pouvoir d’État, comme le rapporte L’Héritage : « Je serai candidat pour mon parti à la présidentielle », a déclaré Thiam, qui s’exprimait sur France 24.
L’article 48, un obstacle
Cependant, il semble que la bataille est loin d’être gagnée pour le petit-fils de feu Félix Houphouët-Boigny, qui serait toujours dans le viseur de l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne. Autrement dit, un nuage d’incertitude assombrit l’horizon du polytechnicien. Le Mandat écrit, à juste titre : « Libération de l’allégeance à la France, d’éminents juristes douchent les espoirs de Thiam et du PDCI ». À ce propos, le journal cite, dans un premier temps, Me Youssouf Méité, qui dit ceci : « L’article 48 du Code de la nationalité constitue un obstacle pour lui. » Puis le juriste et politologue Landry Kuyo, pour qui Thiam doit « introduire une demande de réintégration dans la nationalité ivoirienne ». En somme, le président du PDCI, selon les termes de L’Avenir, est « loin du bout du tunnel… ». En effet, comme l’analyse un juriste interrogé par le confrère, « en cas de recours, il (Thiam) sera radié et attendra une nouvelle révision de la liste électorale indépendante ».
Mauvaise stratégie
Hormis Tidjane Thiam, qui reste au cœur de l’actualité politique, le débat sur la liste électorale provisoire continue de déchaîner les passions. En cause, l’absence de plusieurs figures de ce fichier. C’est le cas notamment de Laurent Gbagbo, Blé Goudé et Soro Guillaume. L’opposition crie à l’exclusion, traitant, pour certains, la CEI de bras armé du pouvoir en place. « Exclusion des poids lourds de la politique ivoirienne, Ouattara, le champion qui aime gagner sans vraiment compétir », écrit Générations nouvelles. Le Bélier se fait l’écho de l’appel du PDCI qui invite « le RHDP à prendre des mesures urgentes ». Le Temps, pour sa part, relaie l’engagement de la Ligue des femmes du PPA-CI à ne pas baisser les bras dans la lutte pour la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. La direction du parti a d’ailleurs inscrit ce sujet au centre de ses priorités, mettant en veilleuse toutes les autres activités. Mauvaise stratégie, selon La Voie originale, qui interpelle le PPA-CI. « Focus sur l’absence de Gbagbo de la liste électorale, attention au piège tendu par la CEI/RHDP », écrit le confrère.
Deux événements majeurs
Au cœur de cette agitation, le parti au pouvoir reste focus sur son objectif : celui de la victoire à la présidentielle d’octobre. En effet, à court terme, deux événements majeurs sont ainsi inscrits à l’agenda des Houphouëtistes. Le congrès de mai et la tournée nationale de communication en prélude à cette échéance, qui aura lieu du 3 au 21 avril. « Le RHDP lance la grande offensive », annonce en substance Le Patriote.
Enfin, en football, les Éléphants de Côte d’Ivoire seront en attraction ce soir (19h) à Meknès (au Maroc), pour le compte de la 5e journée des éliminatoires zone Afrique du Mondial 2026. Deuxièmes provisoires de la poule F, les Pachydermes vont croiser le fer avec les Hirondelles du Burundi. Avec un trio offensif de feu (Pépé, Haller et Guessan), prêt pour le combat, les Éléphants visent un résultat probant en terre marocaine afin de ravir la tête du groupe au Gabon. « Nous avons un statut à défendre », a assuré le sélectionneur Emerse Faé dans les colonnes de Supersport. Reste à traduire cette ambition dans les faits.
À lundi
Martial Galé