
Sécurité routière en Côte d’Ivoire : Après la MÉ , Amadou Koné accentue la pression sur le comité régional des grands ponts
Lemandatexpress – En pleine tournée nationale de sensibilisation à la sécurité routière, le ministre des Transports, Amadou Koné, a marqué une étape cruciale à Dabou.
Le 20 mars 2025, il a officiellement confié aux comités locaux et régionaux de sécurité routière une mission stratégique : réduire drastiquement le nombre d’accidents et de victimes sur les routes ivoiriennes. S’appuyant sur les efforts déjà consentis par les structures techniques du ministère et ses partenaires, le ministre entend désormais renforcer la responsabilisation des acteurs locaux pour une approche plus ciblée et efficace.
Une démarche de proximité pour une meilleure efficacité
Depuis le lancement de sa tournée d’information et de sensibilisation, débutée à Adjamé le 14 février 2025, Amadou Koné multiplie les rencontres avec les transporteurs et les autorités locales. Après Yamoussoukro et Adzopé, l’étape de Dabou a marqué un tournant, avec la mise en mission officielle du comité régional de sécurité routière des Grands Ponts (Dabou, Jacqueville, Grand-Lahou), présidé par le préfet de région, N’Zi Kanga Rémi.
Les chiffres avancés par l’Office de Sécurité Routière (OSER) montrent une tendance à la baisse du nombre de tués sur les routes, mais restent alarmants. Entre 2021 et 2024, le taux de mortalité a chuté de 25 à 22 tués pour 1 000 habitants au niveau national. Dabou, pour sa part, a enregistré 304 accidents entre janvier 2024 et mars 2025, causant 30 morts et 455 blessés.

Conscient que la sécurité routière ne peut être uniquement l’affaire de l’administration centrale, Amadou Koné insiste sur l’importance d’un engagement collectif. « Nous sommes tous concernés, que ce soit en tant que conducteurs, passagers, piétons ou simples usagers de la route. La lutte contre l’insécurité routière doit être un effort commun, impliquant l’ensemble des acteurs locaux », a-t-il déclaré.
Un rôle renforcé pour les comités locaux et régionaux
Créés par arrêté ministériel le 2 août 2021, les comités locaux et régionaux de sécurité routière ont pour mission d’assurer la surveillance du réseau routier, d’élaborer des plans de circulation adaptés, d’identifier les axes accidentogènes et de proposer des mesures préventives. Ces comités réunissent des représentants de l’administration, des transporteurs, des forces de sécurité, des chefs religieux et traditionnels ainsi que des associations de la société civile.
Le ministre a particulièrement insisté sur le rôle clé de ces comités dans l’application des réformes mises en place depuis 2021, notamment la sensibilisation au respect du Code de la route, le port obligatoire du casque pour les motocyclistes et la mise en place d’outils technologiques de contrôle et de prévention.
Des actions concrètes pour un changement durable
Pour renforcer l’efficacité des comités locaux et régionaux, Amadou Koné a procédé à la remise de deux systèmes de radars mobiles, permettant la vidéoverbalisation des excès de vitesse en temps réel. D’autres équipements de prévention et d’alerte via téléphone portable seront également déployés dans les prochains mois.

S’adressant aux transporteurs, le ministre a rappelé que la prévention des accidents ne repose pas uniquement sur les autorités, mais aussi sur le respect des réglementations par les conducteurs et les propriétaires de véhicules. « Nous sommes là pour vous accompagner, pas pour vous brimer. Mais les lois existent pour être respectées. Le port du casque et le respect des limitations de vitesse ne sont pas des options, mais des obligations vitales », a-t-il insisté.
Amadou Koné a également interpellé les chefs religieux et communautaires, leur demandant d’exercer leur influence pour déconstruire certaines croyances dangereuses, notamment celle selon laquelle des fétiches ou des amulettes pourraient protéger les conducteurs d’accidents.
Un engagement à saluer et à soutenir
En s’appuyant sur les comités locaux et régionaux de sécurité routière, Amadou Koné franchit une nouvelle étape dans la lutte contre l’insécurité routière en Côte d’Ivoire. Cette approche décentralisée et participative vise à ancrer durablement les bonnes pratiques et à réduire de manière significative les accidents de la route.
Les premiers résultats de cette stratégie seront scrutés de près, mais une chose est certaine : l’implication des acteurs locaux est essentielle pour atteindre l’objectif fixé par la Stratégie Nationale de Sécurité Routière 2021-2025, à savoir une réduction de 25 % des accidents mortels d’ici fin 2025 et de 50 % à l’horizon 2030.
L’initiative du ministre mérite d’être saluée et encouragée, car la sécurité routière est un enjeu de société qui concerne chaque citoyen.
Sercom Ministère des Transports