
Programme d’électronucléaire: La Côte d’Ivoire s’inspire de l’expérience de l’Estonie et du Ghana
Lemandatexpress – La Côte d’Ivoire accueille depuis lundi 17 mars 2025 un atelier consacré aux rôles, responsabilités et feuille de route de l’organe en charge du Programme national d’électronucléaire (NEPIO), ainsi qu’aux retours d’expérience des États membres tels que l’Estonie et le Ghana.
Pendant cinq jours, plusieurs thématiques seront abordées, dont l’expérience du Ghana dans le développement des infrastructures nucléaires en phase 1, ainsi que l’expérience de l’Estonie dans la mise en œuvre de l’approche par étapes pour le développement de son infrastructure nucléaire.
Ouvrant les travaux au nom du ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, le directeur général des Hydrocarbures, Essé Kouamé Bienvenu, a expliqué aux participants que la Côte d’Ivoire envisage l’électronucléaire comme une solution durable pour garantir son approvisionnement en électricité décarbonée à long terme.
Selon lui, bien que les moyens de production classiques soient efficaces aujourd’hui, ils pourraient atteindre leurs limites à moyen terme, d’où l’importance de l’électronucléaire, notamment avec l’avènement des Réacteurs nucléaires modulaires de petite taille (SMR), capables de produire de 10 à 300 MW, adaptés aux réseaux électriques des pays en développement.

M. Essé a ajouté que cette ressource joue un rôle vital dans la lutte contre le changement climatique, produisant déjà un tiers de l’électricité bas carbone mondiale et offrant une source d’énergie fiable et continue.
« Pour la Côte d’Ivoire, s’engager dans cette voie est une décision stratégique, motivée par la nécessité de garantir un approvisionnement énergétique durable, respectueux de l’environnement et adapté aux défis de demain », a-t-il salué.
La Côte d’Ivoire est membre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) depuis 1963. Grâce à cette coopération, le pays bénéficie d’un appui technique dans divers domaines, notamment l’énergie, la santé, l’environnement, la nutrition, la sécurité alimentaire et l’agriculture.
Avec une capacité installée de 3 119 MW à la fin de 2024, composée à 66 % de centrales thermiques, 33 % de centrales hydroélectriques et 1 % de centrales solaires, le système énergétique doit s’adapter à une demande croissante, soutenue par une croissance économique dynamique et une démographie en hausse de 2,9 % par an.
Cette situation induit une augmentation de la demande en électricité d’environ 10 % annuellement.
Le plan directeur de production-transport 2022-2040 prévoit une augmentation de la capacité installée actuelle à 5 127 MW d’ici 2030, et à 8 604 MW d’ici 2040, avec un mix énergétique intégrant 45 % d’énergies renouvelables en 2030, afin de respecter les engagements climatiques, notamment ceux pris lors de la COP26.
Les travaux se déroulent du lundi 17 au vendredi 21 mars 2025. Cet atelier est le fruit d’une collaboration entre la Côte d’Ivoire et l’AIEA, qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération technique.
Pacôme N’Goran, avec AIP