
Liste électorale 2024 : Pour la réinscription de Gbagbo, le PPA-CI choisit la manière forte et les accusations
Lemandatexpress – Le PPA-CI n’a pas tardé à réagir à la publication de la liste électorale provisoire. Face à la presse, ce 18 mars, le président exécutif du parti, Pr Dano Djédjé, a adopté un ton offensif pour dénoncer l’absence de Laurent Gbagbo sur cette liste.
Sans surprise, le PPA-CI reste fidèle à sa ligne de contestation radicale. Lors de sa sortie, ce mardi, Dano Djédjé a multiplié les attaques, visant tant la Commission électorale indépendante (CEI) que le pouvoir en place.
« La CEI est incapable d’être indépendante (…) Elle est au service d’un homme qui refuse de se soumettre aux principes démocratiques et qui a peur d’affronter le président Laurent Gbagbo », a-t-il lancé, dans une charge virulente contre l’organe électoral et le régime du RHDP.
Allant plus loin, l’ancien ministre de la Réconciliation accuse la CEI d’avoir écarté Laurent Gbagbo « par orgueil et par vengeance », affirmant que « ce n’est pas la Constitution qui empêche le président Laurent Gbagbo d’être candidat, mais un individu qui a peur de l’affronter ».
Une posture récurrente
Ce type de discours n’a rien de nouveau. Déjà en mai 2023, en pleine cérémonie de remise de la liste électorale provisoire aux partis politiques et aux organisations de la société civile, Dano Djédjé avait claqué la porte, dénonçant un processus biaisé.
Le PPA-CI semble ainsi éprouver des difficultés à accepter les voies légales, préférant l’escalade verbale. Pourtant, des recours existent. Le parti aurait pu attendre le contentieux ( qui s’ouvre le 22 mars) pour saisir les instances compétentes pour défendre son champion ou, à défaut, privilégier une solution politique.
Mais, fidèle à sa ligne de confrontation, le parti frontiste persiste dans sa stratégie de défiance. Pour lui, l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale est une condition sine qua non de la stabilité du pays. Un pari risqué, quand on sait que l’ancien président demeure frappé d’inéligibilité à la suite d’une condamnation par la justice ivoirienne.
« Nous allons exiger l’inscription du Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale », a martelé Dano Djédjé.
Une logique d’affrontement
En réclamant à la fois un audit de la CEI et une révision de la liste électorale en 2025, le PPA-CI s’inscrit dans une logique de confrontation. Quitte à passer outre les textes en vigueur.
Derrière cette posture, une évidence : pour le parti de Gbagbo, la priorité ne semble pas être l’intérêt général mais le retour coûte que coûte de son leader dans la course électorale. Une stratégie qui, jusqu’ici, n’a guère porté ses fruits.
Aziz Krah