
Discours guerriers avant la présidentielle – Le porte-parole du gouvernement indexe l’opposition et rassure: « Les Ivoiriens ne sont pas prêts à revivre encore tous ces moments de violence extrême »
Lemandatexpress – Face au ton guerrier qui monte sur le chemin de la présidentielle d’octobre 2025, le porte-parole du gouvernement a rappelé, ce mercredi, l’importance de préserver un climat de paix et la cohésion sociale…
À la lumière de certaines déclarations guerrières qui meublent le débat politique ivoirien, il y a une forme de psychose qui monte à l’approche de la présidentielle d’octobre. L’on sent planer le spectre des évènements douloureux d’un passé récent. Interrogé sur la question, en marge du Conseil des ministres de ce mercredi 12 mars, le porte-parole du gouvernement a pointé le poing accusateur contre l’opposition.
« Je n’ai pas entendu de discours guerriers venant du parti au pouvoir, ce que j’entends, c’est des discours de menace d’une certaine opposition qui veut mettre en cause l’organisation des prochaines élections. Je ne me souviens pas avoir vu un membre du parti au pouvoir menacer qui que ce soit, parce que vous parlez des discours guerriers, mais par contre, ceux qui menacent, qui posent des conditions à la tenue de ces élections, on les connaît, on les entend, on les lit. Il faudrait que les choses de ce point de vue soient claires », a déclaré Amadou Coulibaly, dans un premier temps.
Considérant que de tels propos sont de nature à attiser les flammes de la violence, le ministre de la Communication a mis en abîme la souffrance vécue par la Côte d’Ivoire à une certaine époque, afin de montrer la nécessité de s’orienter résolument vers une société de paix et de cohésion. Dans son développement, il a invoqué comment les Ivoiriens, avant la crise post-électorale de 2010, ont souffert « dans leur chair, dans leur sang, dans leur esprit, suite à ce que certains acteurs ont eux-mêmes appelé les élections calamiteuses qui se sont soldées par, hélas, la découverte de charnier en octobre 2000 ». Aussi, le porte-parole a livré cette profession de foi : « Je ne pense pas, dit-il, que les Ivoiriens soient prêts à revivre encore tous ces moments de violence extrême qui se sont soldés par des tueries massives de concitoyens ».
Pour lui, certains acteurs devraient épouser la discipline et comprendre que les Ivoiriens ne veulent plus souffrir, les Ivoiriens ne veulent plus être divisés, les Ivoiriens aspirent à vivre en paix. Il s’est appuyé, à juste titre sur l’épisode de la CAN 2023, pour soutenir la volonté des Ivoiriens de vivre en paix. Cette compétition a été, selon Ams, un moment de rassemblement, un moment de joie, un moment de fête, un moment de cohésion nationale. « On devrait pouvoir tous s’inscrire dans cette dynamique et comprendre que, même s’il peut exister quelques nostalgies de cette période que notre pays a connue, les choses ont beaucoup évolué et qu’aujourd’hui, les Ivoiriens aspirent à la paix », a fait remarquer l’émissaire du gouvernement.
Ce dernier a, par ailleurs, invité l’opposition à se rendre à l’évidence que beaucoup d’années sont passées et qu’aujourd’hui, avec une population dont plus de 71 % a moins de 35 ans, ils doivent comprendre que ceux qui ont 25 ans sont nés en 2000. « Ils n’ont pas connu cette période et n’ont aucune envie de connaître ce moment de violence. Pour eux, c’est un pays où ils commencent à acquérir une pleine conscience vers 14-15 ans, et tout ce qu’ils ont vu, c’est un pays en paix ». Un pays avec « de plus en plus d’infrastructures modernes qui font que nous n’avons rien à envier à certaines nations développées. C’est ce que le président Ouattara leur a servi. Et ces jeunes Ivoiriens-là, ils ne connaissent que cela », s’est-il convaincu.
Enfin, pour Amadou Coulibaly, si certains ont vécu « d’autres périodes et en gardent des traumatismes, car vouloir perpétuer cette violence est une forme de traumatisme », il voudrait « les encourager à faire leur part ».
M.G