
Présidentielle au Gabon : Brice Clotaire Oligui et trois autres candidats retenus, le climat est déjà tendu
Lemandatexpress – La course à l’élection présidentielle au Gabon prend une tournure décisive alors que la liste des candidats officiellement retenus se resserre. Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a annoncé le 9 mars que seulement quatre des vingt-trois candidats initialement inscrits ont été jugés aptes à participer au scrutin.
Cette annonce intervient un jour après la clôture officielle des dépôts de candidatures, mettant en lumière les candidats qui continueront à briguer le poste suprême du pays.
Parmi les candidats validés, on retrouve Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition et figure centrale du récent coup d’État contre le régime de l’ex-président Ali Bongo. Il est accompagné d’Alain-Claude Bilie By Nze, l’ancien Premier ministre sous Ali Bongo, qui se présente lui aussi en tant qu’indépendant. Le médecin Stéphane Germain Iloko, ancien membre du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ainsi que Joseph Lapensée Essigone, un juriste et inspecteur des impôts, complètent cette liste de candidats retenus.
Tous ces candidats concourent en dehors du cadre des partis politiques, ce qui témoigne de l’indépendance de leurs campagnes dans ce contexte électoral particulier.
Les recalés et la contestation
Malheureusement pour certains, leur rêve de participer à la présidentielle s’est heurté à un refus. En effet, les dix-neuf autres candidats dont les candidatures ont été rejetées peuvent encore faire appel de cette décision auprès de la Cour constitutionnelle dans un délai de 72 heures. Parmi les recalés, le syndicaliste Jean-Rémy Yama, une figure emblématique de la société civile, s’est vu refuser sa candidature en raison de l’absence du certificat de naissance de son père. Yama, visiblement indigné, qualifie cette situation de « mascarade » et rappelle que son père, né en 1920, n’avait pas pu obtenir ce document, soulignant que, à l’époque, « le Gabon, administrativement, n’existait pas ».
D’autres candidats, comme Marlène Essola Effoutamane, dénoncent un processus précipité et l’incapacité de l’administration à délivrer les documents nécessaires à temps. Quant à Alain Simplice Boungoueré, il affirme que son dossier était complet et exige des éclaircissements sur les raisons de son élimination, afin de pouvoir entamer une procédure d’appel devant la Cour constitutionnelle.
Tensions autour du processus
Les événements récents soulignent les tensions qui entourent ce processus électoral au Gabon. Les candidats recalés et leurs partisans ne cachent pas leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice, et la situation reste très suivie de près, tant par les acteurs politiques que par l’ensemble de la population.
Le ministre Hermann Immongault a néanmoins insisté sur la rigueur du processus électoral, précisant que seules les candidatures conformes aux critères légaux ont été retenues. Mais, à mesure que le jour du scrutin, prévu pour le 12 avril 2025, se rapproche, les appels et les contestations risquent d’alimenter un climat de méfiance et d’incertitude sur la sincérité du processus électoral.
Ainsi, cette élection présidentielle s’annonce particulièrement tendue, avec des candidats qui ne manquent pas de faire entendre leurs voix contre ce qu’ils considèrent comme une exclusion injuste. Les mois à venir seront déterminants pour la stabilité politique du Gabon, et l’issue de cette élection restera sans doute marquée par les tensions qui en découlent.
Izoudine Youssef avec média Gabonais