
Rle 2025 : Ces explications de la CEI qui mettent fin aux revendications de l’opposition
Lemandatexpress – Alors que les partis d’opposition exigent à cor et à cri une révision de la liste électorale en 2025, les explications fournies par la Commission électorale indépendante (CEI), dimanche, sur le plateau de NCI 360, démontrent l’impossibilité d’engager ce processus.
La révision de la liste électorale (RLE) en 2025, en prélude à la présidentielle d’octobre, constitue l’une des principales revendications des partis d’opposition ivoiriens. Pour eux, il s’agit d’une condition sine qua non pour garantir un scrutin apaisé. En conséquence, la CEI se retrouve sous le feu des critiques de ces acteurs politiques, qui l’accusent d’être réfractaire à cette révision. Comme souvent, le débat est revenu sur la table dimanche, lors de l’émission NCI 360. À cette occasion, Me Ketty Yolande Niaba, commissaire centrale et porte-parole adjointe de la CEI, a apporté des clarifications qui, en principe, devraient mettre un terme à la polémique.
Adoptant une démarche pédagogique, la collaboratrice du président Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a d’abord rappelé le mode opératoire du processus électoral. « Nous procédons à la révision selon un cadre fixé par le Code électoral, qui définit ses différentes étapes. La première consiste en la collecte des données. Ensuite, ces données sont traitées pour aboutir à la publication d’une liste électorale provisoire. Une fois affichée, cette liste ouvre la phase de contentieux, qui comprend une phase administrative et une phase judiciaire. Ce n’est qu’après ces étapes que la liste définitive est mise à la disposition des candidats », a-t-elle expliqué, précisant que cette liste définitive est indispensable pour le recueil des parrainages des candidats.
Selon Me Ketty Yolande Niaba, le calendrier électoral actuel ne permet pas de procéder à une révision avant l’élection présidentielle de 2025. « Si l’on regarde les contraintes de calendrier… Nous affichons la liste définitive le 16 juin et la mettons à la disposition des partis pour le recueil des parrainages. Or, ce recueil est effectué par la CEI sur une période de deux mois, comme le stipule la loi. Nous avons jusqu’au 25 août, date limite pour arrêter la réception des parrainages. Ensuite, nous vérifions les dossiers avant de les transmettre au Conseil constitutionnel, qui doit publier la liste définitive des candidats au plus tard le 10 septembre », a-t-elle détaillé.
Elle a également souligné que le chronogramme en vigueur a été établi en concertation avec les partis politiques. « Ce calendrier a été convenu avec les partis politiques, et nous n’avons reçu aucune objection avant les lettres de janvier. C’est pourquoi il est regrettable que certains dénoncent aujourd’hui une prétendue violation des textes. Si ce chronogramme posait problème, pourquoi ne pas nous avoir saisis avant le démarrage des opérations en octobre ? Nous aurions pu discuter et envisager des ajustements. Mais attendre que la collecte des données soit achevée pour formuler de nouvelles exigences rend leur application difficile », a-t-elle fait remarquer.
Les objections du PDCI et du PPA-CI sont en effet intervenues en plein processus, avec une demande pressante de révision en 2025. « Nous avons reçu la lettre du PDCI en janvier, ainsi qu’une copie de celle du PPA-CI adressée au ministre de l’Intérieur. La lettre du PPA-CI ne précisait pas de calendrier particulier, elle se contentait d’inviter la Commission à appliquer l’article 6 du Code électoral, c’est-à-dire à procéder à une révision en 2025. En revanche, la lettre du PDCI demandait explicitement une révision avant l’élection présidentielle. D’un point de vue technique, il est cependant impossible d’engager une telle révision dans les délais impartis », a précisé l’avocate.
Il est à noter qu’en dehors de la révision de la liste électorale, la CEI doit également mener d’autres activités essentielles à l’organisation de la présidentielle. Il s’agit notamment du recrutement et de la formation de 73 000 agents électoraux, ainsi que de l’opération de réajustement de la cartographie électorale en fonction du nombre d’électeurs, a indiqué la porte-parole adjointe.
Enfin, Me Ketty Niaba Yolande a rappelé que la CEI avait initialement proposé de démarrer la révision de la liste électorale en juillet 2024 afin de boucler le processus en mars 2025 et permettre une éventuelle nouvelle opération avant la présidentielle. Toutefois, cette proposition avait été rejetée par les partis d’opposition pour diverses raisons, notamment la saison des pluies et la rentrée scolaire. Ces mêmes partis qui réclament aujourd’hui une révision avant la présidentielle de 2025.
Les explications de Me Ketty suffiront-elles à clore ce débat ? L’avenir nous le dira.
M.G