
Sécurité routière en Côte d’Ivoire : Une responsabilité collective pour des routes plus sûres
Lemandatexpress – Malgré les efforts considérables de l’État pour améliorer la sécurité routière, le fléau des accidents persiste avec un bilan alarmant. Les Comités Locaux de Sécurité Routière (CLSR), créés par l’arrêté n°014/MT/CAB du 02 août 2021, doivent désormais jouer un rôle central dans l’application des mesures de prévention et de sensibilisation. La lutte contre l’insécurité routière est une responsabilité partagée, et il est temps que chaque acteur local prenne ses responsabilités.
Une mobilisation nationale face à un fléau persistant
Les routes ivoiriennes continuent d’être le théâtre de drames humains. Rien que durant le deuxième semestre 2024 et le début de l’année 2025, les chiffres sont préoccupants : 142 morts et 213 blessés dans 23 accidents recensés par le Bureau d’Enquêtes sur les Accidents (BEA). Ce constat souligne l’urgence de renforcer les actions sur le terrain.
Face à cette situation, la Stratégie Nationale de Sécurité Routière adoptée en juillet 2021 a permis de poser les bases d’une réponse institutionnelle solide. Cependant, l’efficacité des mesures prises repose sur l’engagement des structures locales, en particulier les CLSR, qui doivent traduire ces orientations en actions concrètes sur le terrain.
Les CLSR : maillons essentiels du dispositif de sécurité routière
Institués pour assurer le suivi et la coordination des actions de prévention routière au niveau régional et départemental, les CLSR ont plusieurs missions clés :
• Élaborer et mettre en œuvre des plans de circulation adaptés aux réalités locales.
• Recueillir des statistiques précises sur les accidents pour une meilleure prévention.
• Sensibiliser les usagers de la route aux comportements à risque.
• Analyser les causes des accidents et proposer des mesures correctives.
• Travailler en collaboration avec les forces de l’ordre, les autorités locales et les organisations de la société civile.
Présidés par les préfets de région ou de département, ces comités réunissent tous les acteurs concernés par la sécurité routière : administration, élus, forces de sécurité, experts du transport, leaders religieux et coutumiers, ainsi que les représentants des usagers.
Des défis à relever pour une action efficace
Lors de la récente réunion du ministre des Transports avec le CLSR d’Adzopé, plusieurs préoccupations ont été soulevées par les membres du comité. Parmi elles, l’incivisme routier persistant, le manque de moyens logistiques et la nécessité d’une meilleure coordination entre les services impliqués.
Le ministre a rappelé que si l’État a mis en place des cadres et des outils pour améliorer la sécurité routière, leur efficacité dépendra largement de la capacité des CLSR à s’impliquer activement sur le terrain.
Pour y parvenir, il est essentiel de :
• Renforcer les campagnes de sensibilisation en impliquant davantage les communautés locales.
• Accroître les contrôles routiers et garantir leur impartialité.
• Améliorer la collecte et l’analyse des données pour mieux orienter les décisions.
• Encourager l’implication des collectivités territoriales pour un financement et un soutien accrus aux CLSR.
L’heure est à la responsabilité collective
La lutte contre l’insécurité routière ne peut être gagnée par les seules initiatives de l’État. Chaque citoyen, chaque structure locale a un rôle à jouer. Les CLSR doivent redoubler d’efforts pour que les mesures décidées au niveau national soient effectivement appliquées sur le terrain.
L’amélioration de la sécurité routière en Côte d’Ivoire est un combat de longue haleine qui nécessite l’implication de tous. Il est temps que les comités locaux prennent pleinement leurs responsabilités pour faire des routes ivoiriennes des espaces plus sûrs pour tous.
Sercom Ministère des Transports