
Journée internationale des droits des femmes: « Les lois votées et promulguées sont appliquées au compte-gouttes », déclaration de l’OFFPI
Lemandatexpress – Ce samedi 8 mars, date marquant la célébration officielle de la journée internationale des droits des femmes », l’Organisation féminine du FPI a produit une déclaration, qui met en lumière les nombreuxdéfisqàl relever pour la revalorisation des droits des femmes.
La journée internationale des droits des femmes est célébrée ce samedi 8 mars, comme chaque année depuis 1977. Cette année, le thème retenu par l’Organisation des Nations Unies (ONU) est « Pour toutes les femmes et les filles : Droits, égalité et autonomisation ». Au niveau national, ce thème a été déclinée en : « Droits de la femme en CI : 30 ans après Beijing : réalisations et stratégies pour l’avenir ».
À l’occasion de cette célébration, l’Organisation des Femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI) a entrepris de partager ses observations à travers une déclaration dont nous avons reçu copie. Une déclaration signée par Paule Ginette Sopou, vice-presidente de cette organisation.
L’OFFPI rappelle que depuis que, le 15 septembre 1995, et l’adoptionà l’unanimité de la déclaration d’égalité des sexes, beaucoup de lois ont été votées par le parlement ivoirien en faveur des femmes qui représentent plus de 47% de la population totale.
« Malheureusement, déplore-t-il, dans bien des cas, ces lois votées et promulguées sont appliquées au compte-gouttes. Ainsi, les femmes sont en encore très peu représentées à tous les niveaux des postes décisionnels : six femmes ministres sur les 33 soit 1,9% ; au Sénat, 24% et à l’Assemblée Nationale 13,4% ».
L’OFFPI pointe, par ailleurs, le taux d’analphabétisme au niveau des femmes est encore relativement plus élevé que celui des hommes. Les femmes sont toujours victimes de violences psychologiques, physiques, conjugales et même de meurtre avec le nouveau phénomène des féminicides.
« La situation n’est guère plus reluisante dans les autres domaines de vie, notamment au niveau agricole et commercial où elles sont les plus nombreuses, les plus pauvres et exercent dans des conditions assez difficiles. Elles subissent des désagréments liés à la pénibilité des travaux champêtres. Leurs points de commerce des produits vivriers sont détruits sans mesures d’accompagnement dans les quartiers précaires. Ces faits accentuent la paupérisation et la misère des femmes ivoiriennes. En atteste, la dernière marche des vendeuses déguerpies de Yopougon- Siporex », rappelle l’OFFPI.
Aussi, l’Organisation des Femmes du Front Populaire Ivoirien (OFFPI), à la faveur de cette journée de rappel des droits des femmes ivoiriennes : Invite le Gouvernement à garantir pour TOUTES les femmes et les filles leurs droits à l’égalité et à leur autonomisation véritable dans l’EQUITE et de façon INCLUSIVE ; Appelle le Gouvernement, à travers ses institutions dédiées à éradiquer la pauvreté, à investir de façon efficiente dans l’éducation, la formation, l’autonomisation et la sécurité des femmes ; Interpelle le Gouvernement Ivoirien afin qu’il se penche véritablement sur la situation des femmes et des jeunes filles en Côte d’Ivoire et non s’en tenir aux activités festives et aux dons et prêts octroyés, par le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI).
Enfin, l’OFFPI demande aux femmes de s’engager à fond dans la bataille pour l’acquisition de leurs droits fondamentaux afin de faire reculer toutes les discriminations auxquelles elles sont confrontées et d’occuper la place qui leur échoit dans la société ivoirienne.
Cette déclaration de l’OFFPI rappelle que, malgré les avancées législatives, des efforts soutenus sont nécessaires pour assurer une application effective des lois et une réelle égalité entre les sexes en Côte d’Ivoire.
Martial Galé