
Éligibilité de Thiam, CEI, foncier rural et logements, loi sur les terrains industriels etc., Soumaïla Bredoumy (porte-parole du PDCI), sans détour : « Le président Thiam a commencé à effrayer nos adversaires »
Lemandatexpress- Soumaïla Bredoumy, le porte-parole du PDCI-RDA, était l’invité de l’émission « C’est jeudi au PDCI-RDA », sur la Web TV du parti septuagénaire. L’honorable député a planché sur plusieurs sujets d’actualité dont ceux liés à l’éligibilité de Tidjane Thiam, à la CEI, au foncier rural, au logement et aux terrains industriels etc. Il y est allé, comme toujours, sans langue de bois.
Honorable, est-ce qu’on peut dire, aujourd’hui, que le président Thiam n’a aucun problème d’éligibilité ?
Je voudrais solennellement et au nom du président du parti, dire à tous nos militants et sympathisants de ne pas se concentrer sur des problèmes d’éligibilité. Le président Thiam est bel et bien éligible et nous aurons l’occasion de le détailler plus tard. Mais je répète que depuis le mois de septembre, le président Thiam a initié sa demande de renonciation à sa nationalité française puisqu’il en avait deux : il est ivoirien et il était français. Après il va être exclusivement français ou ivoirien. Et enfin, il va être définitivement ivoirien sans aucune forme de transition. Et je répète qu’au moment où je suis en train de parler, le président Thiam est à même d’aller déposer des dossiers tranquillement.
Le mercredi 26 février, il y a une forte mobilisation spontanée des militants pour apporter leur soutien au président Tidiane. Qu’est-ce qui a motivé cette mobilisation?
Je pense que l’actualité faisant, le président Thiam, depuis bon arrivée à la tête du PDCI-RDA a commencé à monter en puissance à chaque sortie. Et la dernière, celle de Yopougon, qui avait été annoncée comme un échec et qui est celle de la société civile et tous les Ivoiriens qui ne sont pas forcément militants de PDCI, a commencé à effrayer nos adversaires. Et pour cela, il faut trouver d’autres thèmes pour pouvoir le décourager. Aussi, certains sbires qui sont manipulés sont allés déposer des plaines contre le président Thiam pour le destituer. Je vous apprends madame avec primeur qu’aujourd’hui jeudi, nos avocats sont partis au palais et le problème est classé sans suite parce que il n’y a pas eu d’enrôlement du dossier. Cela veut dire que les plaignants n’ont pas pu trouver les éléments. Mais mieux, nous avons reçu certains plaignants. En remontant l’affaire, nous nous sommes rendus compte que certains pontes du pouvoir sont à la base de l’initiation de ce dossier et avec la complicité de certains membres du PDCI-RDA qui veulent prendre la place mais qui ne peuvent pas. Nous poursuivrons un jour pour donner tous les détails possibles.
Vous voulez dire que l’accusation a été motivée par des cadres du pays ?
Oui, y compris avec la complicité de certains responsables de partis politiques. Pour ça, nous dénoncerons au cours de nos conférences de presse.
Nous abordons, à présent, le second point qui est lié au problème foncier. Vous êtes sans ignorer que le problème foncier défraie la chronique. C’est l’actualité. Un mot du porte-parole du PDCI nous intéresserait…
Avant d’aborder le problème, je voudrais dire sur la mobilisation d’hier (mercredi 26 février) que le président Thiam n’est pas venu faire un travail de one man-show. Il est venu pour amener le PDCI à aller au pouvoir. Dès lors, tous ceux qui vont s’attaquer au président Thiam, ils ne verront pas le président Thiam, ils verront le PDCI-RDA dans son entièreté, dans sa majorité pour l’attaquer. Cela dit, hier, c’était la démonstration des jeunes, des femmes et de tous les organes du parti qui sont allés plus loin pour dire qu’ils revendiquent et réclament la démission du président de la CEI. Et c’est une question sur laquelle, nous allons revenir dans notre prochaine conférence de presse. Nous insistons pour dire qu’il faut que l’arbitre soit juste. Si l’arbitre n’est pas juste, nous allons faire en sorte qu’on trouve un autre arbitre. Plutôt que de changer l’arbitre au cours du jeu, nous allons changer l’arbitre avant le jeu.
Un mot sur la sortie de la représentante de la CEI de l’émission de la RTI…
Nous avons reçu la demande de la participation à l’émission. La RTI est une chaîne publique. Nous avons jugé bon d’y aller et Me Blessy a représenté le PDCI-RDA. Dans les termes de la lettre, il était dit clairement que le PPA-CI aurait un représentant ; la CEI, un représentant et le RHDP, un représentant. Il se trouve qu’arrivé là-bas, ils voulaient changer les règles du jeu. Et, je rappelle à tous que la course politique n’est pas une course à relais. Les débats publiques se font sous forme de course à la haie. À chaque étape, on saute. Il se trouve que sur le plateau, on a voulu redonner d’autres règles. Me Blessy a refusé que les règles soient modifiées. Pendant qu’on a commencé l’émission et que la dame qui représente la CEI est tombée d’accord pour continuer, il se trouve, et je vous le dis, que sans que la caméra ne soit braquée sur la porte, il y a eu des intrusions dans le studio pour demander le départ de la femme, et elle était obligée de partir. Et donc les Ivoiriens ont jugé de la CEI qui, chaque fois qu’elle se trouve quelque part, se décrédibilise. La CEI, par son comportement, montre qu’elle n’a pas de respect pour les Ivoiriens. Et elle doit en tirer toutes les conséquences.
Nous revenons maintenant sur le second point. Comme je le disais, il y a le problème foncier et du logement qui défraie la chronique ces derniers temps…
Le PDCI, par ma voix, condamne tout ce qui se passe dans le foncier depuis que ce pouvoir est là. C’est un imbroglio. C’est une véritable jungle. Nous avons reçu aujourd’hui même cinq plaignants. Il y a un même qui a dit que son problème, c’est un élu du peuple du RHDP qui veut lui arracher le terrain. Parce que ce dernier est protégé donc ce dossier peut pas prospérer. Nous demandons à tous ceux qui sont concernés, qui sont victimes de se constituer en un groupe. Nous PDCI allons les accompagner pour dénoncer. De quoi s’agit-il. Il s’agit que dans ce pays-là, les gens ont amassé de l’argent. Ce qui fait que le Groupe d’action financière (GAFI) a mis la Côte d’Ivoire sur la liste grise. Et comme ils ont de l’argent en liquidité et ne savent pas comment garder cet argent, ils ne peuvent pas le mettre en banque, ils veulent le blanchir dans l’immobilier.
Et pour ça, ils veulent récupérer de force les terrains des pauvres citoyens qui prennent du temps pour les acheter. Et comme ils ont de l’argent pour construire en six mois, un an, ils vont aller les déloger avec la complicité du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme qui délivre les documents. Nous dénonçons cela. Les Ivoiriens sont légion, qui sont victimes aujourd’hui. Nous allons crier notre ras-le-bol de ce pouvoir qui n’a pas de considération pour les pauvres, pour les Ivoiriens. Il n’a de considération que la minorité des riches et ça, nous devons dénoncer.
Cela dit, revenons au problème de logements. Le RDR avait promis qu’il allait faire des logements de 25 millions à tout le monde et de 5 millions payables sur 25 ans. Le RDR n’a réussi aucun projet. Ils ont annoncé tout dernièrement qu’ils ont 40 000 logements. Par à rapport ce qu’ils avaient promis à l’origine, c’est-à-dire, 50.000 logements par an, ça fait que 13%. Aujourd’hui, n’ayant aucune image, aucun résultat, ils vont sur la route de Bassam pour prendre le titre des privés et dire voilà une partie de nos logements.
Par ailleurs, on a vu le Ministre Serey Doh tenir certains propos. En réaction, le porte-parole du gouvernement dit qu’il ne les a pas entendus. J’espère que quand moi aussi je vais agir comme il le fait, il va dire qu’il n’a pas entendu (…)
Le dernier point est celui de la zone industrielle dont il a été question à l’Assemblée nationale. Honorable, votre avis ?
Ça fait partie toujours de l’intérêt que ce pouvoir accorde aux Ivoiriens. C’est un projet de loi qui est venu à l’Assemblée nationale, mardi. Il doit gérer et constituer tout ce qui est terrain industriel. L’État veut légiférer tout cela. C’est une très bonne chose. Nous avons regardé la loi et estimé qu’elle est bien mais qu’il fallait y introduire le côté foncier rural. Si vous êtes producteur dans une zone proche d’Abidjan ou d’un village et que l’État doit réquisitionner cet espace pour le confier à un industrielle pour en faire un bail de plusieurs années, j’ai proposé que le propriétaire rural soit dédommagé sur la base de la loi. On m’a rétorqué qu’il y a déjà un arrêté ministériel(…) Ensuite, nous avons demandé, pour créer des champions nationaux, qu’on mette dans la loi qu’une partie de ces terrains industriels doit être réservée aux Ivoiriens. Le ministre a répondu que les Ivoiriens n’ont pas les ressources financières. Et pourtant, nous disons que c’est l’État qui doit créer les conditions pour que les Ivoiriens aient de l’argent (…) Vous voyez que ce pouvoir ne pense qu’à ceux qui ont de l’argent. C’est pourquoi les Ivoiriens doivent se joindre au PDCI. On doit les chasser démocratiquement pour que le PDCI vienne pour s’occuper des Ivoiriens. Ils ne peuvent pas faire de logements. Il ne peuvent pas vous donner du travail. Vous n’aurez pas de l’argent. Vous êtes pauvres et quand vous allez avoir vos terrains, ils vont vous l’arracher. Les riches vont construire des terrains qui vont tomber en éboulis mais ce n’est pas leur problème.
Ah bon !?
Les Ivoiriens n’intéressent pas ce pouvoir actuel. Disons à tous les Ivoiriens qui me regardent : Gardons notre calme, attendons huit mois, allons voter pour le PDCI pour chasser ceux-là du pouvoir pour que la Côte d’Ivoire revienne aux Ivoiriens qui ont le souci de partager la richesse de notre pays, équitablement.