
Gestion du foncier en Côte d’Ivoire : Le Front Populaire Ivoirien s’indigne et propose l’implication des députés
Lemandatexpress – Ces dernières semaines, la question foncière en Côte d’Ivoire est au centre de nombreux litiges, révélant la complexité du secteur et ses implications sur les populations. Face à cette situation préoccupante, le Front Populaire Ivoirien (FPI) a publié une déclaration exprimant son indignation et formulant des propositions concrètes pour remédier à la crise.
La recrudescence des conflits liés à la propriété foncière a suscité une vive réaction du FPI, parti dirigé par Pascal Affi N’Guessan. Mesurant la gravité de la situation, le parti adopte une approche mêlant critique et propositions constructives.
« Cette crise, marquée par une série de contestations de titres de propriété (ACD) obtenus, semble-t-il, en violation des dispositions légales en vigueur, met en cause plusieurs acteurs étatiques de la chaîne foncière. De nombreux Ivoiriens dénoncent des tentatives de spoliation de leurs parcelles, avec la complicité présumée de certains agents du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. D’autres pointent du doigt la lenteur injustifiable des juridictions compétentes et leur manque de rigueur dans le traitement des plaintes. En conséquence, la liste des plaignants et des victimes présumées ne cesse de s’allonger », regrette le FPI dans sa déclaration consultée par Lemandatexpress.
Le parti se dit consterné par le laxisme flagrant observé dans la gestion de cette crise foncière, d’autant plus qu’il s’agit d’un enjeu crucial pour une nation en pleine construction.
Des propositions pour une réforme en profondeur
Au-delà des critiques, le FPI avance des solutions visant à juguler cette crise et à garantir une meilleure protection des droits fonciers.
- Mise en place d’une commission d’enquête parlementaire : le parti exige la création, dans les meilleurs délais, d’une commission composée de députés du parti au pouvoir et de l’opposition. Cette instance disposerait de tous les moyens nécessaires pour mener ses investigations et publier ses conclusions dans un délai maximum de trois mois.
- Création d’une Cour de Justice Spéciale pour le foncier : afin d’assurer une meilleure gestion des litiges fonciers, le FPI propose la mise en place d’une juridiction spécialisée. Cette cour serait chargée de traiter les contentieux liés aux transactions immobilières, aux expropriations et aux actes administratifs en matière foncière.
Une réponse du gouvernement jugée insuffisante
Dans sa déclaration, le FPI rappelle que le Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a annoncé l’ouverture d’une enquête interne approfondie visant à établir les faits et identifier les éventuelles responsabilités. Par ailleurs, concernant les accusations de corruption dans l’affaire Bessikoi, le gouvernement indique qu’une enquête judiciaire est également en cours « pour garantir un traitement impartial et conforme à la loi des dossiers de contentieux ».
Toutefois, le FPI demeure sceptique quant à la capacité du ministère à conduire cette enquête avec impartialité et transparence, estimant que seule une intervention indépendante pourra restaurer la confiance des citoyens dans la gestion du foncier.
En attendant des mesures concrètes, le parti assure son soutien aux victimes et réaffirme sa disponibilité à défendre les droits des citoyens face aux injustices foncières.
Martial Galé