
Interview Loua Koué Innocent ( Pdt Ligue et EAC San-Pedro): «San-Pedro sortira le grand jeu à Abidjan»
Lemandatexpress – Grand orfèvre du développement de l’athlétisme à San Pedro et sa périphérie, Loua Koué Innocent était au four et moulin le 14 février dernier lors des interclubs 2024-2025 Zone D. À l’issue de cette compétition, ce fin technicien qui arbore fièrement sa triple casquette de Président de la Ligue ,de l’Élite Athlétisme Club (EAC) et le responsable du pôle d’entraînement de San Pedro, s’est prononcé sur l’organisation, la victoire de ses poulains et ses challenges cette saison. Interview…
L’ EAC San Pedro plane encore sur les interclubs de la zone D pour la deuxième saison d’affilée. Quelles sont vos impressions ?
C’est un sentiment de joie. Recevoir n’est pas facile. Quand tu reçois des délégations qui viennent pour concourir avec des athlètes, ce n’est pas facile. Nous devons d’abord relever le défi organisationnel, mais par ailleurs relever le défi de la performance. Et ça fait donc du gros travail. Par rapport au résultat d’aujourd’hui, nous pouvons être heureux. Voilà, il y a un ouf de soulagement. Nous avons vu que les points ont été doublés.
Quels sont les moyens qui ont été mobilisés pour que nous ayons cette compétition de qualité ?
Alors, le secret, il est connu. Il est connu même par notre structure, la fédération elle-même. Nous ne faisons que détecter. Vous voyez, la performance vient aisément sur des valeurs qui sont innées. Voilà, sur ce que tu as, ce que Dieu t’a donné de façon naturelle. Et donc, sachant cela, nous allons dans les coins et les recoins de toute notre région fouiller, rechercher la graine du champion et assembler tout cela, tenter de la polir à travers les séances d’entraînement. Et ça ne peut que donner le résultat que vous avez vu. Alors, pour tenter de donner un peu ce qui a joué en notre faveur, aujourd’hui, il y a deux éléments essentiels. Nous avons de la qualité, nous avons eu de la qualité par rapport aux autres concurrents qui sont venus. Nous avons aussi de la quantité parce que, sur les différentes épreuves qui nous étaient soumises, nous avons pu remplir pratiquement tout par nos athlètes. Voilà, donc ça a suffi.
Quel regard portez-vous sur l’organisation?
L’organisation, pour moi, globalement, a été bien maîtrisée. Toutes les délégations qui sont venues ont été prises en charge, ont été logées. Et au niveau de l’organisation pratique, vous voyez un peu que la compétition finit en plein jour. Par le passé, la compétition finissait un peu tard. Aujourd’hui, la compétition finit en plein jour. Et puis tout se passe bien. On a eu un petit souci au démarrage. C’était dû aux officiels techniques, mais ça va se régler.
Quelle sera la suite, après les interclubs de la zone D ?
Après la zone D, c’est la phase nationale. Je ne sais pas encore le nombre de clubs qui seront retenus pour la phase finale. Mais nous, ayant occupé la première place, ou bien étant premier, nous sommes sûrs que nous serons à Abidjan pour la phase finale prévue le 29 mars prochain.
Gagner le trophée sera votre leitmotiv, n’est-ce pas?
Je n’ai pas encore vu quelqu’un qui va en guerre, qui dit qu’il s’en va perdre. Mais nous n’allons pas faire de la dentelle. Nous allons sortir le grand jeu à Abidjan, montrer de quoi nous sommes capables.
Quel bilan faites vous des nombreuses détections effectuées?
Les nombreuses détections menées ont été très riches. Elles nous ont permis de dénicher plusieurs jeunes athlètes, plusieurs talents qui étaient enfouis dans les environs de San Pedro, dans la profondeur de notre pays, et qui certainement n’en faisaient pas bon usage. Par notre action, par la détection qui s’est retrouvée dans les différentes localités, nous avons permis à plusieurs perles de véritablement s’exprimer, d’être révélées et d’être par la suite sélectionnées aujourd’hui. Et ces talents sont au niveau de l’Interclub Zone D. Ils ont donc gagné leur place. Alors ces détections-là ont été riches.
Ça a été comme un grand filet de pêche pour nous. Ça nous a permis de pêcher plusieurs jeunes talentueux qui étaient cachés.
Ces détections seront-elles le facteur X pour décrocher le graal après 2 saisons de disette ?
Oui ! Oui. Parce que nous avons fait de belles découvertes. Nous avons découvert des jeunes gens talentueux. Voilà, nous pensons que oui. Il n’y a pas que ce facteur des athlètes détectés à brut. Mais nous avons également des athlètes que nous avons détectés dans un passé assez récent, l’année passée et l’année suivante, qui ont aussi gagné en expérience et qui ont gagné leur place dans l’équipe.Le troisième élément, est que nous avons l’effectif qu’il faut parce que les Inter-clubs, c’est la qualité, mais aussi c’est la quantité. J’allais dire donc la quantité de la qualité. C’est ce qui va nous permettre de gagner. Et nous pensons qu’avec ces deux éléments, nous sommes donc de sérieux candidats au titre national cette année.
Aussi par rapport aux deux années où nous sommes passés vice Champion, notre ville état ville Can. Nous n’avions donc plus accès au stade Auguste Denise pour les entraînements et cela nous a été beaucoup préjudiciable.
Comment se porte aujourd’hui le pôle d’entraînement de San Pedro ?
Le pôle de San Pedro se porte bien.Il a été un peu sécoué, mais il se porte bien.Quand je dis sécoué,je peints le tableau de nos athlètes qui s’en vont. Quand tu regardes depuis la période de lancement du pôle, les enfants qui étaient les premiers pensionnaires, plusieurs ont eu le bac. Ils sont partis.
Entre temps, quand ils sont admis au baccalauréat et qu’ils partent, ils ne sont plus du pôle de San Pedro. S’ils sont Abidjan, ils sont du pôle d’Abidjan. S’ils sont Daloa, ils appartiennent au pôle Daloa.Et c’est comme ça que souvent nos pôles sont éprouvés. Mais grâce au travail formidable de tournée que nous avons mené, aujourd’hui nous pouvons dire que le pôle de San Pedro se porte bien. Parce qu’il y’a de la qualité en quantité.
Après Klah Dawa Ange Ella, Kangouté et Lamoussa ,l’on piaffe d’impatience de voir les nouveaux cracks.Pouvez-vous nous rassurer ?
Oui, après Klah Dawa, Kangouté Lamoussa, oui il y en a.J’ai manqué même de parler de Freeman Cyntyche,d’Alexis Yvann qui sont à l’INJS, ce sont des produits de l’EAC. Et donc, je voudrais à ce niveau, vous rassurer que l’écurie n’est pas vide.Il y a d’autres talents qui se positionnent, vous pourrez voir avec la petite Tchiré Flalé Estelle, retenez bien ce nom. Elle a été dénichée à Tabou et est encadré à Tabou par un de mes collaborateurs coach Aka.Il y a également la petite Yao Naomie, qui elle a été orientée vers l’athlétisme par son père depuis les vacances, mais déjà, elle sort la tête du lot.Elle est une sérieuse candidate pour sa catégorie, et c’est sans parler de Touboui, Lou Yalo Estelle, également du côté de Sous-GB, qui est au pôle de l’athlétisme du groupe, et qui était championne avec les U16.La dernière que je citerai ,c’est la petite Boh Danielle, au triple saut, et bien d’autres.Soyons patient! La finale va révéler des talents, va révéler d’autres noms.
L’on a appris à rêver avec Koné Ismaël Lamoussa.Que devient ce crack du 400 m?
Ismaël est là et se porte bien. L’année dernière, il a fini la saison timidement avec une blessure au niveau du bas du dos.
Cette blessure a pris beaucoup de temps à guérir. Dieu merci, le jeune est revenu sur la piste. Après un long moment d’inactivité comme ça, en fond, on perd beaucoup de choses et tout. Mais le petit s’est remis en selle et nous avons toujours bon espoir. On connaît sa combativité, on connaît sa ténacité, sa détermination est connue. Nous espérons que d’ici la fin de la saison, il nous fera voir de grosses surprises.
Quels sont vos gros challenges pour cette saison ?
Notre gros challenge cette saison, la priorité des priorités, c’est le titre national aux interclubs. Oui, cette année, par la grâce du Seigneur, nous reviendrons avec le titre national. Par ailleurs, nous visons la participation de nos jeunes athlètes à toutes les compétitions internationales en vue cette année et qui concernent leur génération.
Avez-vous un appel à lancer aux autorités et aux filles ou fils de la région ?
Nous voulons, avant de lancer un appel, remercier ces autorités qui nous soutiennent tout le temps. Nous voulons commencer par Mme Cissé, maire de la commune de San Pedro, pour son soutien. Également, merci au DS Sport, M. Traoré, pour la vie institutionnelle et sa présence à tout moment à nos côtés.Et nous voulons lancer un appel aux différentes autorités administratives de la commune et leur dire que le sport est un chemin pour gagner sa vie. Aujourd’hui, à côté du football, c’est de l’athlétisme qui se positionne avec le taekwondo. Nous voulons leur dire qu’il y a de quoi aider les jeunes.
À travers ce que nous faisons, plus d’une quinzaine d’entre nos enfants ont été admis à des concours, soit pour l’INJS, soit pour l’armée, etc. Tout cela a été déclenché par le sport.
Abran Saliho avec Sercom