
Café-cacao : La directrice exécutive du GEPEX au centre des interrogations après le meeting de Thiam
Lemandatexpress – Lors du meeting de Tidjane Thiam, samedi 15 février à la place Ficgayo (Yopougon), un fait a retenu l’attention des observateurs au-delà de la scène politique : la présence remarquée de Madame Françoise Mariam Koné Bédié, directrice exécutive du Groupement professionnel des exportateurs de café-cacao (GEPEX).
Installée au premier rang de ce rassemblement politique, arborant les couleurs du PDCI-RDA, sa présence n’aurait pas suscité d’émoi si elle était une simple citoyenne. C’est son rôle hautement stratégique à la tête du GEPEX qui soulève de nombreuses interrogations.
En effet, son poste de directrice exécutive au sein de cet organisme regroupant d’importantes multinationales exportatrices devrait, selon plusieurs acteurs du secteur, l’inciter à adopter une posture de neutralité, d’autant plus en période pré-électorale. Parce-que une telle exposition publique pourrait nourrir des soupçons quant à une instrumentalisation du Groupement à des fins politiques.
Dès lors, une question s’impose : Madame Koné Bédié et le GEPEX soutiennent-ils ouvertement le PDCI-RDA de Tidjane Thiam ? Cette interrogation est d’autant plus légitime que le Groupement repose sur des principes d’inclusivité et de diversité de pensée. Les membres et partenaires du GEPEX pourraient percevoir dans cette posture un parti pris compromettant la neutralité de l’organisation.
Dirigeante cooptée par le patronat ivoirien, son engagement politique affiché risque de générer des tensions internes et d’affecter certaines relations commerciales stratégiques. À moins que le GEPEX n’ait déjà pris position dans le débat politique national.
Si ce n’est pas le cas, il pourrait lui être reproché d’exploiter son statut au sein du Groupement pour rallier des acteurs de la filière à la cause de son parti. D’où les multiples interrogations sur ses motivations et l’impact potentiel de ses actions sur la réputation et l’orientation du GEPEX.
Dans ce contexte, la direction du GEPEX pourrait être amenée à prendre des décisions stratégiques : soit assumer un soutien à Mme Bédié, avec tous les risques que cela implique, soit se démarquer clairement pour préserver son impartialité. Car en affichant un tel engagement politique, la directrice exécutive met en péril la crédibilité de l’organisation et compromet son avenir.
Ces événements interviennent dans un contexte économique marqué par des prix records du café et du cacao, fixés respectivement à 1 800 et 1 500 F CFA. Alors quet le gouvernement ivoirien veille à la stabilité de la filière, essentielle à l’économie nationale, il est probable qu’il suive cette situation de près. L’objectif : prévenir toute ingérence politique susceptible d’affecter les revenus des planteurs et, par extension, l’équilibre économique du pays.
« Reste à savoir si le GEPEX saura préserver son indépendance ou si, malgré lui, il deviendra un acteur involontaire du jeu politique. Une clarification de sa direction s’impose, sous peine de voir la filière café-cacao entraînée dans des turbulences aux conséquences imprévisibles. »
AZIZ KRAH