
Côte d’Ivoire : Blé Goudé appelle le Gouvernement à des solutions pour sa réinscription sur la liste électorale
Lors de la cérémonie de présentation des vœux au président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, tenu le 16 février dernier, est revenu sur la question de sa condamnation par contumace ainsi que la suppression de son nom de la liste électorale.
Dans ses déclarations, Charles Blé Goudé a exprimé son désaccord face à la décision de retirer son nom de la liste électorale, soulignant qu’il respecte le président de la CEI qui est juriste donc connaît mieux le droit. L’ex-ministre a rappelé qu’il avait été condamné par contumace, c’est-à-dire en son absence, mais il a dénoncé le caractère illégal de cette condamnation. Selon lui, pour qu’une condamnation par contumace soit valide, certaines conditions devaient être remplies, ce qui n’était pas le cas dans son dossier.
« En premier, il faut que la justice devant laquelle le justiciable doit être jugé ne sache pas où il se trouve. Il faut aussi que ce dernier ait refusé de se présenter ou que ses raisons de non-présence ne soient pas valables. » Il a ensuite détaillé sa situation.
« En mars 2014, j’ai été conduit de la DST au palais de justice d’Abidjan. Ensuite transféré, avec l’accord du gouvernement ivoirien, à la Cour pénale internationale (CPI), où j’ai été jugé. Après plusieurs années de procès, les juges de la CPI m’ont acquitté, déclarant mon innocence » déclare celui qu’on appelait le Générale de la rue lors de la crise militaro politique.
Charles Blé Goudé a affirmé que tout le monde savait où il se trouvait à l’époque, puisqu’il était à La Haye, en Hollande, devant la Cour pénale internationale. Il a même invité les autorités à interroger les juges de la CPI si elles ne savaient pas où il était.
L’ex-homme fort de la galaxie patriotique a également réagi vivement à un rapport d’un commissaire de justice, ancien huissier, qui avait affirmé dans un document officiel s’être rendu » dans le quartier Millionnaire à Yopougon pour interroger mes voisins sur s’il avait des informations sur où je me trouvais. J’ai été choqué par l’attitude de ce commissaire. » Selon lui, il a délibérément ignoré le fait que j’étais en procès à la CPI et que s’était diffusé en direct.
La justice a été manipulée sur mon cas, qualifiant cette situation d’« aveuglement volontaire ». Il a également appelé à une réflexion plus profonde sur l’impact de ces actions sur la jeunesse ivoirienne et sur l’avenir de la justice dans le pays.
Le président du COJEP a interpellé les responsables et ceux ayant la possibilité de résoudre cette situation, en soulignant la nécessité d’un dialogue politique avec le gouvernement pour apaiser les tensions. Pour lui, il est imperatif de trouver des solutions en vue des prochaines élections. Il a insisté sur l’importance de remettre la justice et l’équité au cœur du processus électoral pour garantir une élection pacifique et inclusive.
Izoudine Youssef