
PDCI-RDA: Une action en justice pour la destitution de Tidjane Thiam
Lemandatexpress – La double nationalité de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, fait l’objet d’une contestation judiciaire. Quatre militants du parti historique ont saisi la justice pour exiger sa destitution.
Le 7 février dernier, Tidjane Thiam annonçait avoir entamé une procédure de renonciation à sa nationalité française. Cependant, cette déclaration a ravivé les tensions au sein du PDCI-RDA. S’appuyant sur les textes fondateurs du parti, quatre militants ont engagé une action en justice pour contester la légitimité de l’ancien directeur général du Crédit Suisse à la tête du parti.
Selon les documents judiciaires, consultés par lemandatexpress,Tidjane Thiam est convoqué à comparaître le jeudi 27 février 2025 à 08h00, devant Madame la Présidente du Tribunal de Première Instance d’Abidjan, ou son juge délégué, en audience de référé.
Les plaignants, Boua Kamenan Joseph, Zérégbé Tiémoko, Essoh Late Demes et Yapo Abbé Kouao Lucien, estiment que Tidjane Thiam ne remplit pas toutes les conditions requises pour présider le PDCI-RDA et, a fortiori, représenter le parti à l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Une violation des statuts du PDCI ?
Les requérants invoquent l’article 41 des statuts du PDCI-RDA, qui stipule que tout candidat à la présidence du parti doit être : Ivoirien. Ainsi, affirment-ils que « l’emploi du verbe « DOIT », plutôt que « PEUT », traduit une obligation stricte, sans possibilité d’interprétation ou d’exception. Selon eux, les fondateurs du PDCI ont voulu garantir que la direction du parti soit exclusivement confiée à un citoyen ivoirien, écartant toute nationalité étrangère ».
Alors qu’en décembre 2023, lors de son élection à la tête du PDCI-RDA, Tidjane Thiam avait pourtant été présenté comme remplissant toutes les conditions d’éligibilité, sous la supervision du comité d’organisation dirigé par Kacou Gervais, sa déclaration du 7 février 2025, annonçant sa procédure de renonciation à la nationalité française, vient contredire ces affirmations et soulève une question clé: es plaignants demandent à la justice de clarifier si Tidjane Thiam s’est présenté aux élections du PDCI-RDA en tant que :Ivoirien, Français ou détenteur d’une double nationalité.
Si le troisième cas de figure est avéré, alors il ne serait pas éligible à la présidence du parti. Le Tribunal pourrait alors prononcer sa destitution immédiate, pour non-respect de l’article 41, alinéa 1, des statuts du PDCI-RDA.
Une atteinte à l’unité du parti ?
Outre la question de la nationalité, les plaignants s’appuient également sur l’article 110 du Règlement Intérieur, qui interdit toute action portant atteinte à l’unité et aux intérêts du parti.
De plus, l’alinéa 2 de l’article 41 exige que le président du PDCI-RDA soit : de bonne moralité. Pour eux, les différentes transgressions relevées ne laissent qu’une seule issue possible : la destitution immédiate de Tidjane Thiam.
Par ces motifs, les plaignants demandent au Tribunal de : recevoir leur requête et la juger fondée ;prononcer la destitution de Tidjane Thiam du poste de Président du PDCI-RDA pour violation des articles 41 et 110 des statuts du parti ; rendre cette destitution effective immédiatement ; condamner Tidjane Thiam aux dépens.
Tidjane Thiam, qui incarne aux yeux de certains militants du PDCI-RDA, l’espoir du renouveau au sein du parti, n’est visiblement pas sorti de l’auberge. Cette assignation en justice qui le vise vient s’ajouter à un ensemble d’ecueils qui pavent le chemin du polytechnicien sur le chemin de la présidentielle d’octobre.
Aziz KKrah