
AG élective de la CAC au Caire/Dr Allah Kouamé (Candidat): «Une fois élu, nous allons davantage promouvoir la discipline sur l’ensemble du continent »
A quelques heures du Congrès électif de la Confédération africaine de cyclisme (CAC), prévu le dimanche 16 février au Caire (Egypte), le représentant ivoirien, Dr Allah Kouamé, président de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC) décline ses priorités, une fois élu.
Nous sommes à quelques heures de l’AG élective à la présidence de la Confédération africaine de cyclisme (CAC). Quel est l’état d’esprit qui vous anime?
J’avoue que je suis, je dirai, particulièrement, serein. Serein parce que, depuis que nous avons entamé cette campagne, les soutiens n’ont pas fait défaut. Les soutiens, aussi bien, au niveau de la Côte d’Ivoire ; donc de mon pays. Puisque, comme vous devez le savoir, j’ai le soutien du ministère des Sports, notre tutelle ; le soutien du Comité national olympique (CNO) dont je suis un des membres. Bien sûr, le soutien de mes collaborateurs de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC). En dehors de cela, il y a eu des gestes par certaines institutions de la place. Je veux parler de la Chambre de commerce. Tout ça, l’un dans l’autre, je me dis que les choses vont bien ; il y a, je dirai, une unanimité autour de ma candidature, ici, en Côte d’Ivoire et que, forcément, je dois être serein pour l’élection du 16 février au Caire. Là-dessus, il y a peut-être, une petite histoire.
Laquelle ?
Je dirai que, c’est une bataille gagnée, le fait que le Congrès revienne au Caire. Parce que, initialement, lorsque nous avons reçu les avis, le président sortant de la CAC avait décidé, tout seul, d’aller faire le même Congrès à Charm el-Cheikh. Dans son invitation, aux uns et autres, il avait indiqué que c’était en accord avec les membres du Comité directeur et de l’Union cycliste internationale (UCI). Ce qui n’était pas vrai. Il a du faire machine arrière et faire organiser le Congrès au Caire. Pour moi, c’est une victoire. Parce que, je m’en étais plaint. Et j’ai été entendu ; Dieu merci, le Congrès est aujourd’hui revenu au Caire. Ça fait moins de frais pour les participants. Comme je l’ai dit, c’est une petite victoire qui certainement, annonce, une plus grande.
Revenons au soutien mais, cette fois, à l’échelle du continent (africain). On vous à entendu revendiquer au moins une trentaine de fédérations qui ont porté le choix sur votre candidature. À quelques jours du Congrès, ces fédérations ont-elles confirmé ce choix ?
Je peux le dire. Permettez que je vous lise le message que je viens de recevoir de mon Directeur de campagne, juste, au moment où vous arrivez : «J’ai appelé certains de nos membres, là-bas, engagés à 100%, même s’ils reçoivent des appels d’autres camps mais ne répondent pas ». Vous voyez. Mais, pour des enjeux stratégiques, nous n’allons pas dévoiler tous nos soutiens. Sinon, nous pensons être en phase. A supposé que tous les 54 pays prennent part au vote et que tous ceux qui qui ont dit OK, nous sommes avec vous, comme notre directeur de campagne vient de le dire, tiennent leur parole, on peut dire que, nous sommes, minimum, à 30 pays sur les 54. Sinon, si on veut aller plus loin, on peut compter 34 à 35 pays. Ce sont des élections. Il ne faut pas dormir. Il faut chaque jour, expliquer son programme, avoir le contact permanent. C’est en ce sens l’aide apportée par le ministère va permettre d’agir dans ce sens.
Quels sont les axes majeurs de votre programme ?
Le manifeste, il est très long mais, nous le résumer. Il faut retenir qu’il y a 5 décisions majeures que nous allons prendre, dès que nous allons finir les élections. La première, si bien sûr, le président Azzam, au dernier moment, retire sa candidature, c’est de faire de lui, président d’honneur de la CAC avec tous les avantages liés à ce rang. La deuxième des choses, le reproche essentiel qui revient tout le temps, à la CAC, c’est d’être loin des pays. C’est vrai qu’on est passé de 16 à 54 pays membres de la confédération. Mais comment se porte le cyclisme à l’intérieur de chaque pays ? Y a-t-il eu un développement harmonieux du cyclisme dans ces différents pays ? Est-ce que, tous ces pays ont reçu, ne serait-ce qu’une manifestation organisée par la confédération ? C’est pour cela, l’une des décisions que nous allons prendre, c’est de responsabiliser les 2 vice-présidents. De faire en sorte que le continent soit scindé en 2 où chaque partie sera sous la responsabilité de l’un des vice-présidents. A charge pour lui de s’organiser pour vraiment être au plus près des différents pays; être à l’écoute et remonter les informations au comité directeur afin que solution soit trouvée aux problèmes qui seront posés. Nous allons aussi réveiller toutes les associations régionales ou sous régionales. Là où ça n’existe pas, il va falloir en créer. Parce que, si nous réussissons à donner des activités à nos athlètes, dans nos régions et sous régions, ils seront beaucoup plus en jambe et pourront progresser plus rapidement. On a également pensé à mettre un accent particulier sur la pratique du vélo par les dames. C’est important. En tant président de la FIC, ce sont les dames qui m’ont permis d’avoir plus de lauriers, en Afrique. Il n’y a pas de raison que, étant devenu président de la CAC que je ne poursuive pas d’œuvrer au développement du cyclisme féminin. C’est important. Nous fallons faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de tours féminins. C’est-à-dire, des compétitions à étapes, en Afrique de l’Ouest, du Nord, de l’Est, etc. Et aussi, prévoir une soirée de récompense de tous les acteurs africains. Très souvent, ce qui manque, c’est la récompense. Sinon le programme lui-même il est vaste. Comme on le dit gérer la CAC comme une entreprise, on y tient. À vous entendre, il reste beaucoup à faire.
Pourquoi avoir attendu longtemps avant de déclarer votre candidature?
Je dirai c’est par fidélité à un homme. Lorsque nous nous sommes rencontrés, le président Azzam et moi, nous étions d’accord pour faire chemin ensemble. Et au moment de son retrait, il allait soutenir ma candidature pour que je devienne président de la Confédération africaine du cyclisme. Donc pour moi, je devais l’aider. Travailler à ses côtés, apprendre et lui donner un coup de main. Et tirer le cyclisme africain vers le haut. Malheureusement cet accord a été rompu en 2021. Il m’avait demandé s’il pouvait être candidat, je lui ai dit oui. Mais je pense que c’est le moment défendre mes idées. C’est vrai que j’étais avec lui. Je n’étais que Secrétaire général et ensuite vice-président. C’est mon propre mandat que je cherche en vue de mettre en place mes idées avec mon équipe.
En dehors de cela, quelles autres raisons…
En dehors de cela, les autres raisons qui m’amènent à candidater, c’est que beaucoup de pays africains, pensent qu’il faut que je donne un nouveau souffle à la Confédération. Beaucoup de présidents avec qui j’ai parlé m’ont qu’ils ont confiance en moi. Aujourd’hui, je dirai que je suis l’un des plus anciens du Comité directeur. Tout le monde me regarde et c’est le moment de relever les gants et faire en sorte que le cyclisme africain connaisse un nouveau pas en avant. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites. Mais il y a de nombreux aménagements qui restent à faire. J’en pense que je suis capable de porter ces aménagements.
Vous êtes trois en lice. Avez-vous un message pour les autres candidats?
C’est peut être, appeler le président Azzam à renoncer. Peut-être que c’est l’une des raisons qui n’est pas bien expliquée. Aujourd’hui le président Azzam si de façon miraculeuse, il venait à être élus, ne peut pas siéger au Comité directeur de l’UCI. C’est-à-dire au gouvernement du cyclisme international. C’est un problème. Que vaut un Président de la Fédération africaine de cyclisme qui ne peut pas siéger au gouvernement mondial. C’est vrai qu’il peut se faire représenter. Cette possibilité est prévue par les textes. Mais ce n’est pas la même chose que vous même président, vous soyez là, là où on prend les décisions de développement concernant le cyclisme que quelqu’un qui vient et va être avec d’autres président. Quel est son poids? Et vous-même Président qui n’est pas là-bas, quel est votre poids. Pourquoi il ne pourra pas y être ? Parce qu’il est atteint par la limite d’âge. Au niveau du cyclisme international, à partir de 75 ans , vous ne pouvez plus siéger au Comité Directeur du cyclisme international. Il est informé de cela depuis longtemps. Mais dans son entendement, il se fait élire Président de la Confédération puis il délègue ça à quelqu’un d’autres. Ce n’est pas la même chose. Le 3eme candidat, j’ai eu à parler avec lui, le Ghanéen qui est un jeune frère. Je lui ai demandé à l’époque de ne pas faire cavalier seul. De se mettre avec moi. Apparemment, le message, il ne l’a pas compris. Ils décidé de se présenter. C’est à lui de voir, s’il pense qu’il doit continuer, s’il pense aussi à un moment qu’il doit se retirer, il le fera. Mais avec lui, je ne veux plus engager de discussion. Parce que j’ai tenté, ça n’a pas marché. Si au dernier moment il comprend qu’il ne faut pas qu’il y ait deux candidats en Afrique de l’Ouest et qu’un seul doit se présenter. Pour la cohésion de notre sous-région, c’est comme ça qu’on doit prendre les choses, s’il le fait c’est tant mieux. S’il. ne le fait pas aussi, on ira aux élections et celui qui n’est pas élus va se ranger derrière l’autre pour pouvoir l’aider comme il peut à développer le cyclisme africain.
Que deviendrait la Fédération, si vous êtes élu à la tête de la CAC ?
IL n’y a pas d’incompatibilité entre le président de la CAC et le président de la Fédération du cyclisme. Bien au contraire il faut que vous soyez présenté vous-même par votre Fédération. Dans un premier temps, je vais certainement accumuler les deux fonctions et si la charge de travail est telle que, alors on avisera. Pour le moment je crois qu’il n’y a pas d’incompatibilité. Donc je pourrai continuer d’exercer les deux fonctions.
Mathias Kouamé