
Thiam et le destin à la Karim Wade ?, les cinq conditions de Gbagbo pour la présidentielle, Anne Ouloto au four et au moulin, 17 millions d’enrôlés…
Lemandatexpress – Certes, Tidjane Thiam a enclenché le processus de renonciation à sa nationalité française, ce qui rappelle le cas Karim Wade au Sénégal. À Marcory, dans le cadre de l’opération côcôcô, Laurent Gbagbo a présenté ses conditions pour des élections apaisées. Toujours concernant la présidentielle d’octobre, Anne Ouloto, depuis le Cavally, travaille pour une victoire sans tache d’Alassane Ouattara. Enfin, le bilan partiel est très honorable pour la réforme de la Couverture Maladie Universelle, qui a franchi la barre des 17 millions d’enrôlés… (La Matinale expresse)
Tidjane Thiam est définitivement décidé à briguer la présidentielle d’octobre 2025. La démarche entreprise par ses soins pour la renonciation à sa nationalité française en est un témoignage éloquent. Il s’agit, selon le président du PDCI, d’un « engagement pour un véritable changement en Côte d’Ivoire ». « Notre victoire, a-t-il dit, sera le début d’une nouvelle ère. »
Toutefois, l’enclenchement de ce processus de renonciation n’a pas suffi à faire taire la polémique autour de la candidature de l’ancien CEO du Crédit Suisse. Bien au contraire, il suscite une vague de réactions dans l’opinion. Et tout naturellement, la presse nationale s’en fait un large écho ce lundi 10 février. Le Patriote y perçoit, par exemple, un signe de l’illégalité de Thiam en tant que président du PDCI-RDA, souhaitant de ce fait sa démission.
Le Mandat, quant à lui, fait un rappel historique qui colle bien à la situation du banquier. Par cette démarche, le journal voit Thiam sur les traces de Karim Wade qui, pour briguer la présidentielle sénégalaise de mars 2024, avait dû renoncer à sa nationalité française. Si Wade avait réussi ce processus, qu’en sera-t-il de Thiam ? Sur le sujet, Gbagbo n’y est pas allé de main morte. Dans des propos repris par Le Jour Plus, le Woody de Mama affirme : « On ne peut pas jouer à être un peu ivoirien, un peu français. On est ou on n’est pas. » Toutefois, Thiam tente de rassurer en déclarant dans Le Nouveau Réveil : « Ils sont allés trop loin dans la manipulation (…) Vous pensez que ce dossier a été monté en quatre jours ? »
Qu’importe le dénouement de ce dossier (en faveur ou en défaveur de Tidjane Thiam), Laurent Gbagbo, lui, reste focalisé sur la présidentielle d’octobre. Il a ainsi lancé son opération côcôcô samedi 2, à Marcory. L’occasion pour le président du PPA-CI de remettre au goût du jour ses conditions pour des élections apaisées. « Il faut créer les conditions d’une élection apaisée, démocratique, sans violence », a-t-il lancé à l’endroit des tenants du pouvoir, rapporte La Voie Originale.
Au nombre de cinq, ces conditions que soulève Gbagbo sont les suivantes : une Commission Électorale Indépendante réellement neutre ; un fichier électoral propre et accessible à tous ; la fin des candidatures frauduleuses ; la liberté d’action pour les candidats et les partis politiques ; une proclamation des résultats transparente et incontestable.
En fait, la présidentielle d’octobre mobilise tous les acteurs du Landerneau politique. Ainsi, Jean-Louis Billon était en meeting à Yopougon où il a déclaré, selon Soir Info, que la Côte d’Ivoire changera de président en 2025. Pour sa part, Anne Désirée Ouloto continue de mailler le terrain dans le Cavally en faveur du chef de l’État. « Pour la victoire de Ouattara au 1er tour : Anne Ouloto au four et au moulin », écrit Le Rassemblement. Pour la ministre de la Fonction publique, « seul le RHDP est crédible en 2025 », comme l’indique L’Intelligent d’Abidjan.
Le Premier ministre, quant à lui, met un point d’honnejr au vivre-ensemble, condition d’une élection apaisée. À Dabou, ce dimanche, Beugré Mambé a appelé à la cohésion, affirmant que « la réconciliation est un instrument de vie en commun ».
Enfin, sur le plan social, la réforme de la Couverture Maladie Universelle affiche des chiffres encourageants. Comme l’indiquent l’ensemble des journaux ivoiriens ce matin, plus de 17 millions de personnes ont déjà été enrôlées. Le mérite revient au ministre Adama Kamara, qui a mis ce projet au cœur de sa stratégie.
Martial Galé
Lemandatexpress.net