
RHDP : Les actes de déloyauté qui trahissent le gouverneur Augustin Thiam, frère aîné du président du PDCI
Lemandatexpress – Le confrère L’Avenir, dans une analyse publiée ce jeudi 06 janvier, présente Augustin Thiam comme un cadre du RHDP qui roule, nuitamment, pour le président du PDCI, son cadet Tidjane Thiam. Il s’agit d’un regard qui plante la posture politique pour le moins controversée du gouverneur du district autonome de Yamoussoukro.
Nanan Boigny N’dri III de son nom de chef de la tribu des Akouè, qui a longtemps été perçu comme un pilier du parti, se trouve aujourd’hui cœur d’une controverse singulière, se livrant à une critique acerbe de son propre camp via des plateformes publiques de journa-listes sur les réseaux sociaux tels que WhatsApp.
Il convient d’interroger le motif de cette « dissidence manifeste ». En s’érigeant en pourfendeur du RHDP, Augustin Thiam cède à une impulsion politique dont les ramifications soulèvent des interrogations quant à sa loyauté. Peut-on véritablement considérer comme honnête une telle posture, alors qu’elle semble être guidée par un soutien non dissimulé envers son cadet, Tidjane Thiam, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et concurrent direct du RHDP ?
Comment comprendre l’attitude d’Augustin Thiam, qui défend les arguments tendant à discréditer son cadet du PDCI, tout en demeurant un haut cadre du RHDP ?
Haut cadre du RHDP et avocat de l’avocat du RHDP
Quand il est reproché à Tidjane Thiam sa longue absence de la Côte d’Ivoire, ce qui justifie sa méconnaissance des réalités politiques et sociales, c’est un angle qui vaut la peine d’être exploré. Pourtant, en s’appuyant sur un exemple, on peut se demander si cet argument est fondé.
Augustin Thiam déclarait sur une plateforme WhatsApp de journalistes : « Quand, en 1990, SEM Alassane Ouattara est nommé Premier Ministre par SEM Félix Houphouët-Boigny et qu’il présente un programme pour sauver l’économie ivoirienne, programme dont tout le monde chante encore les mérites aujourd’hui, depuis combien d’années avait-il quitté la Côte d’Ivoire ? »
Son histoire tend à prouver que l’on peut produire un programme efficace même en étant hors de son pays, et produite un produire programme pour sauver son pays. Mais bon, peut-être que je me trompe … » Au cours d’une autre discussion, il ajoute : « Pendant 50 ans, à part sa naissance à Dimbokro, nulle trace d’ADO en Côte d’Ivoire.. De la. Maternelle au BAC… Il a fallu réunir pendant trois jours à Yamoussoukro toutes les sommités du PDCI de 1990 pour que Félix Houphouët-Boigny (premier Président ivoirien, NDLR) impose ADO comme Premier ministre ».
Augustin Thiam est non seulement dans le faux concernant l’histoire du Président Ouattara, mais il tente, maladroitement, de falsifier les faits au profit de son cadet. Félix Hou-phouët-Boigny et Alassane Ouattara se sont connus bien longtemps avant qu’il ne l’appelle en 1990 pour sauver l’économie ivoirienne de la banqueroute. Alassane Ouattara intègre la BCEAO en qualité de conseiller du Gouverneur Abdoulaye Fadiga. C’est ce dernier qui le présente au président Félix Houphouët-Boigny qui le désignera, en octobre 1988, pour prendre les commandes de la BCEAO, après le décès du gouverneur Abdoulaye Fadiga ? Des témoins peuvent attester de la régularité de la présence de Ouattara en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, le Président du conseil d’administration de la Société ivoirienne de banque (SIB), Georges N’Dia Coffi et Alassane Ouattara se sont connus en 1973. Depuis lors, ils ne sont plus quittés.
En 1989, Félix Houphouët-Boigny, désemparé face à la faillite économique de son pays, missionnera le ministre d’Etat Lamine Diabaté auprès d’Alassane Ouattara à Dakar, pour le convaincre de venir au chevet de la Côte d’Ivoire malade de son économie. Ce qu’il accepta volontiers et l’histoire retiendra qu’il réussit brillamment la délicate mission de sauvetage.
Déloyauté et fourberie
Du reste, Augustin Thiam feint d’ignorer qu’ayant sa famille en Côte d’Ivoire, le Président Ouattara n’a jamais fait une année hors de son pays. Même étudiant, il passait ses vacances au pays, notamment auprès de son oncle maternel, transporteur à Dabou et avec qui il sillonnait le pays. Mieux, il passait les fêtes de fin d’année avec sa génitrice Hadja Nabintou Cissé. La situation du président Ouattara n’est donc pas comparable à celle de Tid-jane Thiam, qui a disparu de la Côte d’Ivoire après le coup d’Etat de 1999 pour ne revenir qu’en 2020 pour s’enrôler sur la liste électorale avant de disparaître à nouveau pour revenir en 2022. Mieux, Tidjane Thiam est apparu sur des médias internationaux comme un Français. Il a lui-même exprimé sa fierté d’être Français. Sur ces plateformes, Augustin Thiam critique la politique du RHDP, le livrant à la vindicte, sous le prétexte qu’il est libre de dire ce qu’il pense. Quand les intervenants vantent les forces du RHDP, parti dont il est haut cadre, notamment son implantation sur le territoire national, Augustin Thiam rétorque : « Ne sous-estimez jamais un adversaire, vous n’avez pas fini d’être surpris… ». Cette attitude ambivalente, oscillant entre soutien à son cadet et opposition à son parti dépeint un personnage fourbe. Elle révèle non seulement un manque de loyauté, mais aussi une stratégie subtile qui s’apparente à une manœuvre calculée, visant à ré-orienter les forces en présence à l’aube d’échéances électorales cruciales. Augustin Thiam semble, par sa manipulation des faits, tenter de rallier des adeptes à la cause de son cadet, tout en sapant les fondations du parti qu’il prétend encore servir. Selon des sources d’information dignes de foi, Augustin Thiam entreprend des cadres du RHDP pour les rallier à la cause de son frère.
En définitive, cette duplicité soulève des questions essentielles sur les valeurs de loyauté et d’intégrité au sein des structures politiques. Elle invite à la réflexion sur le rôle que jouent les individus dans la dynamique des partis, ainsi que sur les conséquences que de telles attitudes peuvent engendrer sur la stabilité et l’harmonie au sein du paysage politique ivoirien. Augustin Thiam est trahi par ses propos. Il doit en tirer les conséquences. Mais pour franchir ce pas, il lui faudra du courage ! Beaucoup de courage !
Source : L’Avenir
Le titre et le chapeau sont de notre rédaction