
Institutions de la République : Ali Badarah Konaté met en lumière la gouvernance et la transparence
Dans une récente réflexion partagée avec nous, Ali Badarah Konaté, Conseiller économique, social, environnemental et culturel, également Secrétaire du Bureau du CESEC, a exposé son analyse du rôle essentiel des institutions républicaines dans la consolidation de la bonne gouvernance et la transparence des politiques publiques en Côte d’Ivoire.
À travers une analyse approfondie et documentée, il souligne l’importance de deux institutions clés : la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG) et la Cour des Comptes, qui sont des garantes de la rigueur financière et de l’éthique publique, dans un contexte où l’architecture institutionnelle de la Côte d’Ivoire est en pleine modernisation.
Une gouvernance renforcée par des institutions robustes
Ali Badarah Konaté rappelle que la révision constitutionnelle du 8 novembre 2016 a marqué un tournant décisif dans le renforcement des institutions républicaines, avec une attention particulière portée à la transparence et à la lutte contre la corruption. Selon lui, l’objectif est clair : « Un État fort repose sur des institutions indépendantes, dotées de moyens efficaces pour assurer le contrôle et la régulation des politiques publiques. La Côte d’Ivoire a pris cette direction avec des réformes audacieuses.. » Parmi ces réformes, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance occupe une place centrale dans la lutte contre la corruption, en encadrant l’éthique publique, en contrôlant les déclarations de patrimoine des hauts fonctionnaires, en menant des enquêtes sur les détournements et en sensibilisant l’administration publique et le secteur privé aux normes de bonne gouvernance.
Les résultats sont déjà significatifs : depuis 2015, 9 457 déclarations de patrimoine ont été collectées sur 10 393 attendues, soit un taux de conformité de 90,99 % contre 83,03 % en 2023. Pour 2024, la HABG a déjà enregistré 1 244 nouvelles déclarations, témoignant d’une avancée notable.
Un contrôle rigoureux des finances publiques
Parallèlement à l’action de la HABG, la Cour des Comptes incarne la rigueur dans le suivi de l’exécution budgétaire et la gestion des finances publiques. En tant qu’institution juridictionnelle suprême, sa mission est d’auditer les comptes de l’État, des collectivités territoriales et des entreprises publiques, tout en sanctionnant les gestionnaires fautifs.

Ali Badarah Konaté rappelle que l’augmentation du budget de l’État, qui est passé de 6 756 milliards de FCFA en 2018 à 15 339 milliards projetés pour 2025 (soit une progression de 227 % en sept ans), nécessite une vigilance accrue dans la gestion des ressources publiques. Il insiste sur le rôle crucial de la Cour des Comptes dans cette dynamique, en garantissant l’efficience et la transparence des dépenses publiques.
Dans ce cadre, la Cour des Comptes publie régulièrement des rapports accessibles au public et collabore avec d’autres institutions, telles que la HABG et la Commission Électorale Indépendante (CEI), pour lutter contre la fraude. Elle mène également des actions de formation à destination des gestionnaires publics à travers des ateliers sur la gestion responsable des finances de l’État.
Une complémentarité institutionnelle pour un État de droit solide
Au-delà de leurs missions respectives, la HABG et la Cour des Comptes illustrent une approche intégrée de la gouvernance. Ali Badarah Konaté souligne cette synergie en citant un exemple concret : en 2023, un audit de la Cour des Comptes a révélé des surfacturations dans un marché public, ce qui a conduit la HABG à ouvrir une enquête pour identifier les responsables. Cette complémentarité permet de détecter et de sanctionner les irrégularités, garantissant ainsi une meilleure gestion des fonds publics.
Des perspectives pour une gouvernance encore plus efficace
Si la Côte d’Ivoire s’est dotée d’institutions modernes pour renforcer la transparence et la responsabilité, Ali Badarah Konaté met en avant la nécessité de poursuivre les réformes afin d’optimiser leur efficacité. Parmi ses recommandations, il prône notamment le renforcement de l’indépendance des institutions pour limiter les interférences politiques, la modernisation des outils de contrôle (en particulier par l’utilisation de l’intelligence artificielle) pour mieux détecter les fraudes, et l’extension des antennes régionales de la HABG afin d’assurer une proximité accrue avec les citoyens. Il plaide également pour l’amélioration des capacités techniques de la Cour des Comptes par des partenariats internationaux permettant l’adoption de normes avancées en matière d’audit public.
Un engagement déterminé pour une Côte d’Ivoire exemplaire
En conclusion, Ali Badarah Konaté se montre optimiste quant à l’avenir institutionnel du pays. « La Côte d’Ivoire s’est engagée dans une dynamique irréversible de transparence et de rigueur budgétaire. La HABG et la Cour des Comptes, bien que distinctes dans leurs missions, forment un tandem indispensable pour la consolidation de l’État de droit et la confiance citoyenne. Notre défi est d’inscrire ces avancées dans la durée et de garantir leur efficacité sur le long terme », déclare-t-il.
Grâce à ces mécanismes institutionnels renforcés, le pays se dote progressivement des outils nécessaires pour bâtir un modèle de gouvernance performant, fondé sur la responsabilité, l’intégrité et l’efficacité dans la gestion publique. Les réformes lancées après la révision constitutionnelle de 2016 portent déjà leurs fruits, et les défis à venir détermineront la capacité de la Côte d’Ivoire à maintenir le cap vers un développement harmonieux et durable.
HG avec Sercom