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CEDEAO: Retrait officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger mais…
Lemandatexpress – Le 29 janvier 2025 marque une date historique pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avec l’officialisation du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation.
Ce départ, annoncé en janvier 2024, prend désormais effet après un an de procédure, conformément aux statuts de la Cédéao. Bien que les trois pays de l’Alliance des États du Sahel aient quitté l’organisation, la Cédéao maintient néanmoins « ses portes ouvertes au dialogue », selon le communiqué officiel rendu public ce jour.
Le retrait de ces trois pays est une décision majeure, initiée en 2024 après une série de tensions au sein de l’organisation sous-régionale, liée notamment aux changements de régime au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Ces pays ont formé, en juillet 2024, la « Confédération des États du Sahel » (AES), un nouvel ensemble sous-régional, marquant ainsi leur volonté de se détourner des orientations de la Cédéao. Le processus de retrait, qui devait s’étendre sur une période d’un an, s’achève donc aujourd’hui, avec la mise en place de « formalités de retrait » à initier par les deux parties.
Le retrait de ces trois pays de la Cédéao ouvre une période de transition complexe, où les relations économiques, diplomatiques et sécuritaires devront être réajustées. Les défis sont nombreux, notamment sur le plan politique, avec la nécessité de clarifier les modalités de coopération entre la Cédéao et l’AES. Alors que des tensions persistent au sein de l’Afrique de l’Ouest, l’enjeu principal pour ces pays sera de maintenir la stabilité et l’intégration économique au sein de l’UEMOA, tout en cultivant une coopération autonome au sein de leur nouvelle alliance.
À partir de ce 29 janvier 2025, le paysage régional ouest-africain entre dans une nouvelle phase, où le dialogue et la négociation deviendront essentiels pour éviter l’escalade des tensions et garantir une coexistence pacifique entre les différents blocs sous-régionaux. Les regards restent tournés vers les discussions à venir pour dessiner les contours des relations futures entre la Cédéao, l’Alliance des États du Sahel et les autres acteurs régionaux.
Une transition en douceur dans certaines relations économiques
Bien que ce retrait modifie les relations politiques et diplomatiques entre les pays concernés et la Cédéao, certaines connexions restent inchangées. Ainsi, malgré la séparation, le Burkina Faso, le Mali et le Niger restent membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), ce qui garantit la liberté de circulation des personnes et des biens dans cet espace regroupant huit pays, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Bénin. Ce fait limite les perturbations économiques majeures, notamment dans le commerce intra-régional et la circulation des citoyens des pays concernés.
L’un des premiers impacts concrets de ce retrait concerne l’assurance automobile Cédéao, ou « carte brune », qui ne sera désormais plus valable pour les ressortissants du Mali, du Niger et du Burkina Faso, à partir du 29 janvier 2025.
Izoudine Youssef avec RFI