Guerre à l’est de la RD Congo : l’Union africaine appelle le M23 à déposer les armes
Lemandatexpress – L’Union africaine (UA) a lancé un appel pressant, ce mardi, en exhortant les combattants du M23 à déposer les armes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA a organisé une réunion d’urgence pour examiner la situation. Le commissaire aux Affaires politiques, le Nigérian Bankole Adeoye, a exprimé la condamnation ferme de l’UA à l’encontre des violences perpétrées par le M23.
« Le Conseil exhorte les combattants du M23 à déposer les armes immédiatement et sans condition », a-t-il déclaré sur X (anciennement Twitter). L’UA appelle également toutes les parties impliquées à revenir à la table des négociations, rappelant l’importance des initiatives de paix régionales comme celles proposées par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
Ce message intervient alors que les affrontements entre le groupe armé et les forces armées congolaises atteignent une intensité critique, notamment dans la ville stratégique de Goma.
Une crise humanitaire alarmante
La guerre dans l’est de la RDC a des conséquences catastrophiques pour les civils. Selon l’ONU, plus de 6 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, la majorité étant des femmes et des enfants. Les combats à Goma ont forcé des dizaines de milliers de familles à fuir vers des camps de réfugiés improvisés, où elles manquent de nourriture, d’eau potable et d’assistance médicale.
Les agences humanitaires sont débordées, tandis que l’accès aux zones de conflit reste limité en raison de l’insécurité. Les violences sexuelles sont également utilisées comme arme de guerre, aggravant la souffrance des populations locales.
Ambassades attaquées
C’est dans ce contexte que plusieurs représentations diplomatiques ont été attaquées dans la capitale Kinshasa, selon des vidéos filmées par des manifestants, rapporte Jeune Afrique. L’enceinte de l’ambassade de France a été caillassée et incendiée. « Ces attaques sont inadmissibles. Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos agents et ressortissants », a réagi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X.
L’ambassade des États-Unis, bien protégée, a également été visée, tout comme celles de la Belgique, du Kenya, de l’Ouganda et du Congo-Brazzaville (la résidence de l’ambassadeur congolais a elle aussi été prise pour cible). Celle du Rwanda, dont les diplomates ont quitté le territoire à la suite de la rupture des relations diplomatiques, a été envahie et pillée. Une manifestation s’est aussi tenue devant le siège de la Monusco, à Kinshasa.
Selon JA, ces manifestants dénoncent l’immobilisme de la communauté internationale, accusée de ne pas en faire assez face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu. C’est aussi ce que regrette le gouvernement congolais, qui exige des sanctions contre le Rwanda. Lundi 27 janvier, un membre du gouvernement provincial de Kinshasa, issu de la majorité présidentielle, nous mettait en garde contre l’attitude de la France dans ce conflit. Un sous-entendu qui prend aujourd’hui un sens nouveau. Ces derniers jours pourtant, Paris, Bruxelles et Washington ont exprimé leur soutien à la RDC et au respect de son intégrité territoriale. La diplomatie suit d’ailleurs son cours et une nouvelle réunion d’urgence est organisée à 21 heures, heure de Kinshasa, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
M.Galé, avec diverses presses.