
Les piques controversées de Gbagbo, 1148 km de routes bitumées, 95 véhicules et un palais aux chefs…
Lemandatexpress – Laurent Gbagbo a fait feu de tout bois, jeudi 23 janvier, à l’occasion de l’échange de vœux de nouvel an avec les militants du PPA-CI. Ces événements se déroulent dans un contexte pré-électoral marqué par la division de l’opposition politique. Pendant ce temps, Amedé Kouakou, le ministre de l’Équipement et de l’Entretien, annonce de grandes perspectives pour les infrastructures routières. De son côté, Cissé Bacongo, le ministre gouverneur du District autonome d’Abidjan, gâte les têtes couronnées Atchan. (La Matinale expresse)
La cérémonie d’échange de vœux de nouvel an, qui s’est tenue hier avec les militants du PPA-CI, a été pour Laurent Gbagbo un véritable exutoire. Dans son discours au ton guerrier, l’ancien chef d’État a tiré à boulets rouges sur le régime d’Abidjan. Des piques acérées, comme pour régler des comptes.
Tous ceux qui luttent…
En effet, alors que la stabilité retrouvée par la Côte d’Ivoire depuis une quinzaine d’années est saluée même à l’extérieur, l’ancien chef de l’État prend le contre-pied par une déclaration inattendue : « La paix est de retour en Côte d’Ivoire, parce que celui qui la troublait ne la trouble plus », prétend l’époux de Nady Bamba, dans des propos relayés par Le Sursaut.
De façon générale, Laurent Gbagbo a dénoncé la gouvernance Ouattara, affirmant que « la politique, c’est de défendre les plus faibles », comme on peut le lire dans les colonnes de L’Inter. Aussi, dans la même veine, le président du PPA-CI se présente comme la taie d’oreiller des prisonniers de la justice ivoirienne : « Tous ceux qui luttent aujourd’hui devant les tribunaux ont mon soutien », assure-t-il.
La paix est rétablie parce que…
Cette sortie enflammée du Woody ne passe pas nécessairement auprès d’une partie de l’opinion. Ainsi, L’Avenir, dans sa livraison de ce vendredi, porte la réplique, qualifiant de « discours de la honte et de l’irresponsabilité » la déclaration de l’ancien chef de l’État. Le confrère poursuit en ces termes : « La paix est rétablie parce que celui qui est là n’est pas un plaisantin. » « Gbagbo démocrate ? Une imposture ivoirienne. Il est le plan A, B, C… du PPA-CI », s’insurge, de son côté, Le Rassemblement, question de refroidir certainement l’opposant politique, qui a promis que sa « lutte pour la démocratie est loin d’être terminée » (Le Quotidien).
Dans cette atmosphère préélectorale où les philippiques prospèrent, Boga Sako, défenseur des droits de l’homme (ex-président de la FIDHOP), y est allé de sa perception. « Le temps est venu pour Ouattara de se reposer », déclare-t-il dans les colonnes de Notre Voie. Et pourtant, l’opposition n’offre aucune assurance de victoire dans la perspective des élections. Elle peine à s’unir. C’est, du moins, le triste constat que dresse Générations Nouvelles. Le confrère écrit : « À moins de dix mois de la présidentielle, l’opposition est toujours en rangs dispersés. » C’est, autrement dit : chacun pour soi, Dieu pour tous.
Qualité, durabilité et sécurité
Pendant ce temps, le ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier annonce des perspectives ambitieuses pour 2025, selon Le Mandat. Et pour cause : des travaux d’envergure sont inscrits au programme de cette nouvelle année. Amedé Kouakou a annoncé que 1148 kilomètres de routes seront bitumés. « Maintenons la qualité pour assurer la durabilité et la sécurité », souhaite le ministre, qui, dans cette mission, peut compter sur l’engagement au travail de l’Ageroute et de son DG, Coulibaly Fabrice.
Sur un autre front, notamment au niveau du District autonome d’Abidjan, Cissé Bacongo apporte un soutien de poids aux chefs Atchan. Pour faciliter leur mobilité et leurs conditions de travail, le ministre gouverneur leur a offert 95 véhicules et un palais. Une information largement reprise par la presse nationale.
Martial Galé