Pollution de la lagune Ebrié: Beugré Mambé détecte plusieurs points d’alerte et lance un appel
Lemandatexpress – Accompagné du ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques, le Premier ministre Beugré Mambé a effectué, ce vendredi 10 janvier 2025, une visite de terrain sur la lagune Ébrié. Cette visite, la deuxième en moins d’un an, fait suite à celle de mai 2024, qui avait permis de constater l’ampleur de la pollution. L’objectif de cette nouvelle mission est clair : réévaluer la situation actuelle et affiner les solutions en vue d’une prise de décisions durable.
Après avoir parcouru plusieurs zones sensibles, notamment les baies de Cocody, Blauckauss, l’Hôtel Ivoire, le canal d’Anoumabo et certaines parties de Yopougon, le Premier ministre Beugré Mambé a relevé plusieurs points d’alerte majeurs nécessitant une intervention rapide. Il a tenu à rappeler que l’année précédente, un premier point d’alerte avait déjà été identifié, mais cette fois, le constat est plus alarmant, avec de nouvelles problématiques survenues.
Selon lui, le premier point d’alerte concerne l’ensablement et la pollution des exutoires, ces zones où se déversent les eaux pluviales et les eaux d’assainissement dans la lagune. Ces exutoires, en raison des rejets incontrôlés, contribuent largement à la dégradation de l’écosystème lagunaire. Quant au deuxième point d’alerte, il est lié à la transformation chimique de l’eau de la lagune. En effet, à proximité des exutoires, des modifications de la composition de l’eau ont été constatées, nécessitant des analyses approfondies pour comprendre l’étendue du phénomène.
Pour ce qui est du troisième point d’alerte, il concerne le canal d’Anoumabo, aujourd’hui obstrué par des dépôts de sable et des déchets sur une épaisseur estimée à 5 ou 6 mètres. Ce blocage crée des désagréments majeurs pour les populations locales et accentue les risques d’inondations. Outre ces trois principaux points, le Premier ministre a également exprimé sa préoccupation face aux activités d’extraction de sable menées dans certaines zones de la lagune, soulignant leur impact négatif sur l’environnement.
A l’en croire, une série de réponses est déjà en préparation. Des études ont été engagées et feront l’objet d’une synthèse avec les ministres concernés notamment ceux de l’Environnement, de l’Assainissement et des Transports ainsi que des spécialistes du domaine.
L’objectif est de définir des solutions rapides et efficaces pour que la lagune retrouve sa vitalité naturelle, permettant la préservation de la faune et de la flore aquatiques ainsi que le développement d’activités récréatives et économiques.
Un appel au civisme
« A tous ces points d’alerte, Nous avons des réponses, des études ont été déjà engagées et feront l’objet de synthèse pour que assez rapidement les solutions soit trouvées. Mais les meilleures solutions sont celles qui vont nous conduire à rendre à la lagune toute sa force du point de vue des activités ludiques et du point de vue de la préservation de la biodiversité dans le domaine, la faune aquatique de la flore aquatique c’est ça le véritable enjeu», a souhaité le chef du gouvernement.
Poursuivant, il a également insisté sur l’importance de la sensibilisation citoyenne. Il a rappelé que la pollution de la lagune est en grande partie causée par les déchets domestiques jetés dans les rues, lesquels se retrouvent dans la lagune à chaque pluie. Il a appelé chacun à un sursaut civique, soulignant que la lutte contre la pollution ne peut être gagnée sans la coopération active des populations.
« Nous comptons sur vous ( les journalistes NDLR) pour nous aider à sensibiliser aussi nos frères et soeurs parce que tout ce que vous avez vu sur la lagune, tous les détritus viennent des ménages. Donc il faut un peu de civisme et nous comptons sur vous pour que vous nous aidiez à amener nos frères et soeurs à être conscients que tout ce qu’on jette dans la rue se retrouve dans la lagune. En cas de pluie, ça ne nous arrange pas et c’est là la bataille que nous sommes venus mener. Très rapidement. Nous allons prendre nos responsabilités», a-t-il lancé.
Abran Saliho