La brigade de salubrité et les vendeurs ambulants s’empoignent à Abobo, les raisons !
Lemandatexpress – Dans le cadre de leur mission régalienne, les agents de la brigade d’assainissement et salubrité déployés à la gare d’Abobo, entre la mairie et la gendarmerie, n’ont pas toujours la tâche facile. Des affrontements avec les commerçants ambulants sont monnaie courante.
Éclatement d’une violente bagarre ce jeudi matin, aux alentours de 11h30, entre un élément de la brigade d’assainissement et de salubrité et une vendeuse ambulante. Provoquant un attroupement monstre, des cris de colère et de détresse. Scène surréaliste mais symptomatique de la difficile cohabitation qui prévaut dans ce périmètre de l’ancienne gare d’Abobo. Ici, le refus des vendeurs d’obtempérer aux injonctions de la brigade dégénère généralement en confrontation physique. Pour peu, on en vient aux mains. C’était le cas ce matin.
La vendeuse de couches jetables impliquée dans cette palabre matinale aurait refusé de dégager les lieux, comme l’ensemble de ses collègues. Selon les renseignements pris sur place, les commerçantes installées aux abords de la bretelle partant de la mairie à la brigade de gendarmerie sont tenues de balayer l’espace pour maintenir les lieux propres, ou de se rendre dans le marché, chose qu’elles ne veulent pas.
S’agissant de cette scène spécifique de ce jeudi, il a fallu l’intervention de la police municipale d’Abobo pour circonscrire cette confrontation. Ironie du sort, c’est cette unité qui mène souvent la traque aux vendeurs ambulants.
S’accorder sur le minimum
Pour un élément de la brigade d’assainissement et de salubrité, qui s’est confié sous couvert d’anonymat, ces frictions se produisent parce que les parties en présence ne font pas l’effort de s’accorder sur le minimum. « On ne leur demande pas de quitter systématiquement les abords de la bretelle. On leur demande juste de tenir les lieux propres en balayant. Ce n’est pas le plus compliqué. Malheureusement, nos frères et sœurs ne facilitent pas la tâche », regrette-t-il.
Dans une certaine mesure, les usagers de l’espace pointent l’intransigeance des agents déployés sur les lieux. « On n’a pas dit qu’on ne quitte pas les lieux. La femme avait déjà ramassé sa marchandise. Elle s’était assise sur les garde-fous comme les autres quand le jeune est venu la bousculer », prétend une jeune femme vendeuse de produits de beauté, visiblement remontée. « Si nous mettons toutes contre vous, ça ne sera pas bon pour vous », a-t-elle lancé aux agents, habillés de chasubles verts.
Le calme revenu après ces échauffourées impliquant la brigade d’assainissement et de salubrité, l’activité commerciale en ces lieux bouillants a repris son cours normal. Mais pour combien de temps ? La question reste posée.
Martial Galé