Gestion des produits chimiques: Les Etats membres de la CEDEAO évaluent la mise en œuvre des normes communautaires
Lemandatexpress – Ce lundi 16 décembre 2024, Abidjan accueille une réunion technique régionale organisée par la Commission de la CEDEAO pour évaluer la mise en œuvre des normes communautaires sur la gestion des produits chimiques et des déchets dangereux.
Cette rencontre, qui s’étendra sur trois jours, a pour objectif principal de formuler des recommandations visant une application effective des réglementations adoptées par les États membres.
Les discussions de cette rencontre s’inscrivent dans le cadre du Plan d’action intégré de gestion des produits chimiques et des déchets dangereux, mis en place par la CEDEAO pour la période 2018-2030.
En effet, malgré la ratification par la plupart des États membres des conventions internationales de Bâle, Rotterdam et Stockholm, l’intégration de ces engagements dans les législations nationales reste insuffisante. Ce déficit entraîne des conséquences graves, notamment des impacts sur la santé humaine et des coûts élevés pour la dépollution des écosystèmes.
Lors de la cérémonie d’ouverture, plusieurs interventions ont mis en lumière l’importance d’une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques pour atteindre les Objectifs de Développement Durable.
Le Conseiller Technique Kouadio Georges, représentant le ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique de la Côte d’Ivoire, a rappelé que la mauvaise gestion des substances chimiques expose les populations à des risques élevés, tels que la pollution, la contamination de la chaîne alimentaire et des maladies graves comme les AVC. Il a également salué les efforts récents de son pays, notamment l’adoption en 2023 d’un nouveau Code de l’Environnement qui consacre une section à la gestion des produits chimiques. Aussi, le représentant du ministre Jacques Assahoré, a réitéré l’engagement de l’Etat de Côte d’Ivoire quant à soutenir les actions visant à la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets dangereux.
De son côté, Mohamed Atani, chef du bureau du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), a souligné que la pollution est l’une des trois crises planétaires majeures aux côtés des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Il a insisté sur la nécessité d’une action collective pour renforcer les capacités des États membres et accélérer la mise en œuvre des normes, notamment celles relatives aux carburants et aux émissions des véhicules.
Directeur par intérim de l’environnement et des ressources naturelles à la Commission de la CEDEAO, Yao Bernard Koffi, a rappelé les efforts entrepris par l’organisation pour harmoniser les outils de gouvernance environnementale dans la région.
Poursuivant, il a évoqué des problématiques concrètes telles que le scandale du carburant frelaté et la contamination au plomb, qui ont mis en évidence l’urgence d’une action concertée.
Selon les organisateurs, cette réunion technique se veut un espace d’évaluation et de réflexion pour mesurer les progrès réalisés dans chaque pays et identifier les insuffisances. Elle ambitionne de renforcer la coopération régionale, d’harmoniser les politiques nationales et d’améliorer la gouvernance environnementale afin de garantir un développement industriel durable et respectueux de l’environnement.
Par ailleurs, ces travaux de trois jours devraient déboucher sur des recommandations concrètes pour intensifier les efforts de la CEDEAO en matière de protection de l’environnement et de santé publique.
Abran Saliho