Commerce illégal d’ivoires sculptés : 4 redoutables trafiquants mis aux arrêts
Quatre (04) présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’objets en ivoire sculptés ont été mis aux arrêts le 29 novembre 2024 à Abidjan. L’un a été interpellé dans la commune de Marcory alors qu’il tentait de vendre 205 pièces d’ivoires sculptés. Les trois autres ont été interpellés à Koumassi à l’issue d’une perquisition qui a permis de saisir une trentaine de pièces d’ivoires sculptés et morceaux d’ivoires.
L’arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié une assistance technique.Le présumé trafiquant interpellé à Marcory avait en sa possession 205 pièces d’ivoire sculptés (des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha, des chapelets) dissimulés dans un sac en plastique qu’il tentait de vendre dans une enceinte de la commune.
Une fois l’interpellation faite, les éléments de l’UCT parviennent à localiser ses principaux complices aux nombres de trois qui sont aussitôt interpellés dans la commune de Koumassi. Les perquisitions qui s’ensuivent dans les magasins de ces derniers permettent de saisir une importante quantité d’ivoire sous formes de pièces sculptées et de bijoux.
Il s’agit des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha, de pendentifs, de colliers, le tout en ivoire. Les lieux de stockage étaient en effet des ateliers de sculpture situés non loin du marché Djê Konan toujours à Koumassi. Ce sont une trentaine d’ivoires sculptées (bijoux y compris) qui ont été saisies dans les trois magasins perquisitionnés. Ces derniers utilisent, en effet, leurs ateliers et leurs métiers de sculpteurs comme une sorte de couverture pour mener leurs activités illégales de trafiquants.
Il faut rappeler que ces personnes arrêtées pratiquent toutes la sculpture à la base mais elles mènent d’autres activités de trafiquants de produits issus de la faune. Elles appartiendraient à un vaste réseau de trafic d’ivoire qui va au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire. Ces derniers avaient été nommément cités en 2018 dans l’affaire Tran van Tu, l’un des réseaux du crime faunique les plus sophistiqués de l’époque.
Le réseau criminel était composé de trois trafiquants asiatiques que sont Tran Van Tu, trafiquant international vietnamien à la tête du réseau criminel, Phung Tan Hung, le français d’origine chinoise Zhang Fan Paul et du guinéen Koné Kabiné, du burkinabé Ouédraogo Moussa, de l’ivoirien Vanié Bi Magloire Luc. Tous avaient été jugés et reconnus coupables pour infraction à la législation relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, complicité de ladite infraction.
Ce réseau avait été démantelé lors d’une gigantesque opération dénommée « Stop à l’ivoire » lancée successivement les 18, 19, 20, et 21 janvier et 21 mars 2018 par les autorités ivoiriennes avec l’assistance technique de EAGLE-Côte d’Ivoire et du grand réseau EAGLE international. 469,15 kg d’ivoire, et 578 kg d’écailles de pangolins avaient fait l’objet de saisie représentant des parties d’espèces intégralement protégées par la loi faunique ivoirienne précitée.
L’un des trois présumés trafiquants interpellés lors de la perquisition du 29 novembre 2024 à Koumassi avait même été condamné à douze mois de prison ferme au même titre que Tran Van Tu. Ce dernier avait à l’époque dissimulé plus de 400 kg d’ivoire brut sous son lit. Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, les quatre présumés trafiquants ont été placés dans la foulée en garde à vue à l’UCT à Abidjan-Cocody.
Après quoi, ils ont été déférés le mardi 03 décembre 2024 au Pôle pénal, économique et financier d’Abidjan-Cocody. L’affaire a été mise en instruction.Si les quatre (04) contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine d’emprisonnement allant de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende de 10 millions à 100 millions de francs CFA si l’on se réfère à la loi N°2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune.
MK aavec Sercom