Lancement d’un programme régional pour la santé visuelle des élèves en Afrique : Un espoir pour 300 000 enfants ivoiriens
Lemandatexpress – Un programme novateur baptisé « Soins oculaires pour l’autonomisation des enfants en Afrique » a été officiellement lancé à Abidjan, ce dimanche 1er décembre 2024, dans la commune de Yopougon.
Cette initiative vise à offrir des soins optiques à près de 300 000 élèves ivoiriens et à améliorer significativement leur accès à l’éducation en réduisant l’impact des troubles visuels non corrigés.
Le programme, porté par une coalition de partenaires internationaux, notamment la Banque islamique de développement (BID), le Fonds de solidarité islamique pour le développement, Qatar Charity, le Secours islamique France et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), s’inscrit dans une démarche visant à renforcer la lutte contre l’échec scolaire lié aux troubles de la vue.
Lors de la cérémonie de lancement au lycée moderne de Yopougon-Andokoua, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, représenté par son collègue N’guessan Koffi, de l’Enseignement Technique, a salué cette initiative. Il a souligné l’importance d’intégrer la prise en charge des amétropies dans le système de santé scolaire, rappelant que le dépistage précoce et l’équipement en lunettes correctrices peuvent réduire l’échec scolaire de 44 %.
En effet, la situation en Côte d’Ivoire reflète une réalité préoccupante. Les troubles de la réfraction touchent entre 8,22 % et 24,44 % des élèves, selon les régions, avec une prévalence plus marquée chez les filles. Parmi eux, environ 300 000 enfants nécessitent une intervention urgente pour être équipés de lunettes, selon les données fournies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière estime que 67 % des déficiences visuelles chez les enfants d’âge scolaire sont dues à des troubles de la réfraction non corrigés.
C’est pourquoi, le représentant du ministre Pierre Dimba a proposé la création d’un Fonds national de la santé oculaire, qui pourrait être financé par des taxes sur les appareils à écrans et les dispositifs lumineux artificiels, ainsi que par les contributions des partenaires du secteur.
Ce fonds permettrait son lui, d’intensifier les campagnes de dépistage, de garantir le traitement des anomalies visuelles et de former davantage de spécialistes en santé oculaire.
A son tour, Naciri Abdelmagid, directeur-coordonnateur du programme, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans un effort régional touchant 13 pays membres de l’Alliance pour la lutte contre la cécité évitable.
L’objectif est de réduire le décrochage scolaire provoqué par des troubles visuels non pris en charge.
Il faut souligner que plusieurs personnalités de premier plan ont assisté à la cérémonie, dont May Ali Babiker, directrice de la coopération et du développement des capacités à la BID, Youssef Bin Ahmed, directeur général de Qatar Charity, et le Dr Sidi Ould de la BADEA.
Leur présence a témoigné du soutien international apporté à ce projet ambitieux, qui représente un véritable espoir pour les enfants vulnérables et leurs familles.
Ainsi, avec une mobilisation collective et des ressources adéquates, ce programme pourrait transformer la vie de milliers d’élèves et renforcer l’accès à une éducation de qualité pour tous.
Abran Saliho