Broukro en détresse scolaire : Le village prend les devants face à l’inertie de la mairie de Tiassalé
Depuis 2022, le village de Broukro, situé dans la commune de Tiassalé, fait face à une grave crise scolaire. Le groupe scolaire du village, qui compte près de 500 élèves, n’a pas les infrastructures nécessaires pour accueillir tous les enfants.
Bien qu’une deuxième école primaire ait été promise pour résoudre le problème de surpopulation, elle n’existe actuellement que de nom. Les bâtiments prévus n’ont toujours pas été construits, et, dans l’attente, les parents et enseignants sont contraints de chercher des solutions de fortune, peu satisfaisantes pour tous.
En 2022, face à l’augmentation du nombre d’élèves à Broukro et dans les villages alentours, les parents d’élèves ont sollicité l’Inspection de l’Enseignement primaire de Tiassalé pour la création d’une deuxième école afin de désengorger la première. L’administration scolaire a accepté à condition que les habitants trouvent des locaux pour y dispenser les cours.
Une promesse d’une deuxième école a donc été faite, et des enseignants y ont été affectés. Cependant, deux ans après, aucune construction n’a vu le jour. À la place, la cantine de l’école primaire Broukro 1, construite par un cadre local, Alpha Sanogo, ainsi que le foyer des jeunes du village, ont été transformés en salles de classe provisoires pour les CP1 et CP2.
Face à cette précarité, l’Inspection menace de retirer les enseignants et de fermer cette école si aucun bâtiment adéquat n’est construit. Pour éviter cette situation et sauver l’année scolaire des élèves de CE1, le village a pris une décision radicale : lever une cotisation de 2 500 FCFA par élève afin de financer la construction d’un préau, destiné à servir de salle de classe pour le moment.
Toutefois, cette mesure a provoqué des tensions, car tout élève dont les parents n’ont pas payé cette cotisation est exclu des cours, ce qui complique davantage la situation pour les familles concernées.
Un parent d’élève, qui a payé 10 000 FCFA pour ses quatre enfants, se dit désespéré : « Nous avons besoin d’aide, nous prions pour que des personnes de bonne volonté viennent à notre secours. Nous avons été abandonnés ». Le village est profondément déçu par le maire Assalé Tiémoko, qui, selon les habitants, n’a pas tenu ses promesses. Bien qu’il ait promis de réhabiliter l’EPP Broukro 1, datant de 1976, et de construire la deuxième école, aucune avancée notable n’a été réalisée depuis sa réélection.
Récemment, lors d’une réunion à Broukro, le maire Assalé Tiémoko a offert 85 000 FCFA pour acheter une tonne de ciment en vue de construire le préau devant abriter la classe de CE1 de l’EPP Broukro 2. Toutefois, les besoins restent nombreux. En plus de la construction d’un bâtiment de six salles de classe et d’un bureau pour le directeur, l’EPP Broukro 1 a également besoin d’être réhabilitée. Les classes maternelles, actuellement installées dans la maison du directeur et dans des abris de fortune, représentent également un risque pour les enfants en bas âge.
Les habitants espèrent que la situation s’améliore rapidement, en commençant par la finition du préau pour la classe de CE1, et l’acquisition de tables-bancs pour permettre aux élèves de travailler dans de meilleures conditions.
La Réaction du Maire Assalé Tiémoko
Contacté par Lemeridien, le maire Assalé Tiémoko a déclaré qu’il n’avait jamais promis de réhabiliter la cantine pour en faire une salle de classe, mais qu’il avait bel et bien promis la construction d’une école en 2025. Il précise : « Broukro est dans la commune, et tout ce qui s’y fait fait partie du budget communal, ça ne sort pas de ma poche ».
Selon lui, un projet triennal 2025 a déjà été approuvé par le gouvernement et inclut la construction d’une école primaire avec trois classes, des latrines et des bureaux. Cependant, pour le moment, les élèves de Broukro continuent de lutter dans des conditions précaires.
HG aavec Sercom