
COP29 – Le ministre Assahoré appelle à une approche inclusive et intégrée du financement de l’adaptation
Lemandatexpress – Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques, a participé, ce mercredi 13 novembre, à la Table ronde de haut niveau sur le financement de l’adaptation, dans le cadre de la COP29 qui se tient depuis le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Il représentait la Côte d’Ivoire lors de ce rendez-vous crucial touchant au cœur de la question climatique : le financement de l’adaptation.
Pendant une heure et demie, experts et personnalités issues des pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont échangé sur plusieurs thématiques et mécanismes, tels que les « Payments for Ecosystem Services » (PES). Ce dispositif, qui vise à mettre en place des mécanismes de paiement pour les services écosystémiques, inclut le projet PRE en Côte d’Ivoire, où les acteurs économiques contribuent financièrement à la protection et à la restauration des écosystèmes nécessaires à l’adaptation.
D’autres points incluaient le soutien financier accru pour l’adaptation par l’augmentation des fonds d’adaptation, à savoir la définition d’un nouvel objectif collectif quantifié et des engagements financiers spécifiques afin d’augmenter le volume de financement. Dans son intervention, le ministre ivoirien de l’Environnement a rappelé l’urgence de placer l’adaptation aux changements climatiques au centre des priorités.
Selon Assahoré Konan Jacques, face aux impacts de plus en plus marqués qui fragilisent les économies et ralentissent le développement, le financement de l’adaptation s’impose comme une nécessité absolue. « En Côte d’Ivoire, nous avons renforcé notre gouvernance climatique avec la création d’une Commission nationale sur le changement climatique, l’adoption d’une loi sur le climat et la mise en place d’un Bureau du marché du carbone. En juillet 2024, nous avons organisé une table ronde réunissant de nombreux partenaires au développement, dont le FMI et la Banque mondiale, pour explorer des solutions de financement innovantes face aux enjeux climatiques. Aujourd’hui, nous sommes prêts à rejoindre le marché international du carbone avec des réductions d’émissions de haute intégrité, confirmant ainsi notre engagement envers des solutions durables et la préservation de nos écosystèmes », a-t-il déclaré.
Le ministre ivoirien a également souligné que le financement de l’adaptation doit s’inscrire dans une approche intégrée et inclusive, impliquant gouvernements, secteur privé, institutions financières internationales et communautés locales pour en maximiser l’efficacité et garantir une résilience durable. Dans cette perspective, il a insisté sur l’importance de mécanismes de financement durables et novateurs, comme les Fonds Nationaux pour l’Adaptation, les Obligations Vertes, les Mécanismes de Prêts à Impact et les financements basés sur les services écosystémiques. Une augmentation significative de ces financements renforcerait la capacité des pays à mettre en œuvre des initiatives résilientes et ambitieuses pour une meilleure adaptation aux effets du changement climatique. Toutefois, Assahoré juge essentiel que le marché des financements verts soit efficace, avec des mécanismes transparents qui optimisent la valorisation des actifs en circulation. C’est cet écosystème dans son ensemble qui doit être soutenu et renforcé pour garantir que les efforts conduisent à des résultats concrets et durables.
À noter que, dans le cadre de cette Table ronde de haut niveau, la COP29 devrait introduire plusieurs éléments clés contribuant à un changement de paradigme en matière de soutien à l’adaptation. Cette conférence met ainsi un accent particulier sur l’engagement politique, en appelant à l’adoption d’une déclaration forte qui souligne l’importance cruciale de l’adaptation, avec des engagements clairs de la part des pays développés et en développement pour prioriser les efforts d’adaptation.
Martial Galé