Le PDCI entre doute et espoir pour Thiam, les adversaires d’Affi absents, la mise en garde du roi des N’zima…
Lemandatexpress – Le PDCI-RDA réussira-t-il à présenter Tidjane Thiam à la présidentielle de 2025 ? Tandis que le président du parti doyen arpente le terrain, sa candidature continue de susciter débat. Au FPI, l’imminence du Congrès ordinaire n’a, semble-t-il, pas calmé les tensions. Bien au contraire, la crise s’enlise. De son côté, le roi des N’zima, Sa Majesté Nanan Amon Tanoé Désiré, lance un message à la classe politique pour des élections apaisées. Enfin, mardi 05 novembre 2024, c’est jour d’élection aux États-Unis et ça fait forcément l’actu. ( La matinale expresse).
C’est une question qui risque bien de coller à l’actualité du PDCI-RDA pendant longtemps à moins d’un règlement définitif à court terme. En effet, depuis la publication d’Assalé Tiémoko (député-maire de Tiassalé) sur le Code de la Nationalité ivoirienne, le statut identitaire de Tidjane Thiam revient de manière lancinante dans le débat. En raison de sa double nationalité, le président de la formation doyenne est naturellement concerné par un handicap électoral en vue du scrutin présidentiel de 2025.
Candidature ccompromise
Il est évident que Thiam ne peut être éligible sans avoir renoncé au préalable à sa ou ses nationalité(s) d’adoption et en ayant ensuite recouvré celle unique de la Côte d’Ivoire. Et cela, au regard des dispositions du Code de la nationalité. Étant donné que l’ancien DG du Crédit Suisse ne jouit pas d’une double nationalité subie, sa réhabilitation sur le plan de la nationalité passe par la signature d’un décret présidentiel.
Certes, ce détail juridico-administratif ne semble visiblement pas affecter – du moins pour l’instant – l’intéressé, qui poursuit sa tournée à travers le pays à la faveur du processus d’enrôlement sur la liste électorale. Cependant, la presse, elle, y voit une bombe à retardement qui pourrait bien exploser à la face du PDCI au moment crucial. C’est le cas de Le Sursaut, qui s’interroge si « la candidature de Tidjane Thiam est compromise en vue de la présidentielle. Le journal croit savoir, en effet, ce qui attend le président du parti septuagénaire. L’Expression, pour sa part, soutient que le PDCI-RDA est entre le doute et l’espoir, en ce qui concerne Thiam.
Non aux émotions et aux tensions
Dans ce contexte d’appréhension légitime, le Délégué honoraire de la formation doyenne aux États-Unis, fait une profession de foi qui ne laisse personne indifférent: « Bientôt, Thiam va surprendre tout le monde », déclare ce dernier dans les colonnes de L’Inter. Une affirmation qui fait presque écho à la manchette des Sentinelles d’Abidjan. En effet, selon ce nouveau magazine, on s’achemine vers un scénario électoral où Ouattara sera président, et Thiam vice-président. La surprise sera vraiment de taille, le cas échéant.
Au FPI, on est loin d’envisager un tel revirement de situation dans la crise interne que vit le parti depuis la rupture d’avec l’allié RHDP. L’imminence des assises des 8 et 9 novembre à Yamoussoukro ravive au contraire les tensions. Tandis que « la remise des mandats a débuté lundi », selon Notre voie, L’Inter annonce que « les adversaires d’Affi ne seront pas au Congrès », en évoquant au passage les explications de Me Dagbo Godé et d’Issiaka Sangaré, les deux figures marquantes de la dissidence.
Contrairement à la crise au FPI qui se déroule sans aucune médiation apparente, la présidentielle 2025 suscite des réactions, des interpellations pour prévenir les troubles. Ainsi, lors de l’édition 2024 de la fête de l’Abissa, le roi des N’zima a envoyé un message de mise en garde à la classe politique. « Nous avons traversé des moments difficiles. Non aux émotions et aux tensions », prévient Sa Majesté Nanan Amon Tanoé Désiré dans des propos relayés par Le Rassemblement. À bon entendeur salut, dit l’adage.
À peine 50.000 enrôlés
Sur le chemin de ce rendez-vous crucial, l’opération de révision de la liste électorale bat son plein. Mais, malgré une sensibilisation tous azimuts, le taux d’enrôlement est loin de répondre aux attentes. Selon le Patriote, à peine 50.000 requérants seraient enrôlés à cinq jours de la fin du processus. Pour le journal, ces chiffres donnent raison à Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante. Il tance en substance l’opposition, la traitant de faire du boucan pour rien. Et ce, en référence à toutes les critiques et contestations orientées contre la CEI sur le corps électoral.
Si les Ivoiriens ont encore onze longs mois pour désigner leur nouveau président, les Américains, eux, sont appelés aux urnes ce mardi 05 novembre pour choisir entre Donald Trump des Républicains et Kamala Harris des Démocrates. « Un jour décisif aux États-Unis », s’exclame L’Intelligent d’Abidjan. Décisif pour le pays de l’Oncle Sam mais également pour toute la planète. Car à travers la présidentielle américaine se joue la carte de la géopolitique mondiale. Autant dire que les enjeux sont colossaux. Tout simplement.
À demain
Martial Galé