Baromètre hebdo: La chasse à Billon; Blé Goudé demande amnistie; des grévistes sanctionnés ; dissolution des associations d’élèves et d’étudiants à caractère syndical…Retour sur les faits marquants de la semaine
PDCI : La chasse à Billon lancée
Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Bredoumy Soumaila, a animé une conférence de presse mardi 29 octobre 2024 à la maison du parti, sise à Cocody-Abidjan. Cette tribune consacrée plud généralement au bilan à mi-parcours de la tournée du président Thiam, a été l’occasion pour le porte-parole du plus vieux parti de charger Jean-Louis Billon, relativement à l’annonce de sa candidature à la présidentielle de 2025. “Une association a des règles. Quand on ne peut pas respecter les règles d’une association, on quitte. Est-ce que je me trompe?”, a lancé Bredoumy sous forme de boutade, avant d’ajouter :” Quand on ne respecte pas les règles, c’est de l’anarchie. Comme c’est un parti organisé, si quelqu’un ne respecte pas les règles, il y a des structures comme le conseil de discipline pour gérer”.
FPI: La justice deboute Dagbo Godé
Le procès en référé, initialement prévu pour le 22 octobre, a été déplacé au 29 octobre, c’est-à-dire aujourd’hui. Selon les informations dont nous disposons, après avoir examiné l’affaire, la justice a déclaré la plainte de Dagbo Godé “non fondée”. La justice a donc estimé qu’il n’y avait pas de raison légitime de suspendre le congrès, rendant ainsi inutile une décision d’urgence sur cette question. Pour rappel, Dagbo Godé avait engagé deux actions en justice contre le FPI. La première concernait une demande d’annulation totale du congrès, arguant que le Comité Central qui a convoqué cet événement n’avait pas la légitimité nécessaire. Cet argument est infondé, car l’article 32 des statuts du FPI stipule clairement que le Comité Central a le droit de convoquer le congrès. Parallèlement, Dagbo Godé avait également saisi la justice en référé pour demander la suspension du congrès. La procédure en référé est une démarche d’urgence permettant à la justice d’agir rapidement pour prendre des mesures temporaires en attendant le jugement sur le fond de l’affaire.
Présidentielle 2025 : Le plaidoyer de Blé Goudé
Invité de l’émission « Tête-à-tête », sur France 24, Charles Blé Goudé s’est exprimé sur plusieurs sujets politiques. S’agissant de la présidentielle 2025, le chef de file du COJEP a adressé un plaidoyer au président Ouattara. Charles Blé Goudé, dans cet entretien, a réaffirmé sa volonté de gouverner la Côte d’Ivoire. Une ambition qui pourrait, cependant, être ajournée au regard de sa condamnation (à 20 ans) par la justice ivoirienne pour son implication dans les faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Mais pour le président du COJEP, il n’y a aucune raison qu’il soit disqualifié. « Ma responsabilité dans la crise postélectorale a été définitivement située. J’ai été acquitté en première instance. Mon acquittement a été confirmé par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale », a rappelé l’ancien ministre de Laurent Gbagbo, ajoutant qu’il ne peut plus être jugé par aucun autre tribunal. Et ce, au nom du principe de droit « ne bis in idem » ( personne ne peut être jugé deux fois pour le même fait). Dans son aspiration à briguer le perchoir de la République, Charles Blé Goudé prône l’ouverture du jeu politique et l’établissement d’un État de droit, dans lequel on « ne joue pas avec les règles », selon lui. Aussi, s’agissant de sa condamnation, il demande une amnistie. « Je lance un appel au président de la République pour lui demander de faire un geste pour qu’il puisse décrisper l’atmosphère afin que tous ceux qui sentent capables d’apporter quelque chose aux Ivoiriens puissent aller à la compétition ; et c’est mon cas ». Par ailleurs, Blé Goudé, qui s’est prononcé sur la candidature des figures emblématiques telles qu’Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, il estime que le moment est venu d’opérer la transition générationnelle. « Au-delà du président Ouattara, j’ai toujours jugé qu’il faut tourner la page de nos ainés, il faut qu’ils acceptent de passer la main pour ne pas priver la Côte d’Ivoire de ce qu’elle a comme atout, c’est à dire la jeunesse qui a de la vigueur, qui a des choses nouvelles à proposer, qui peut faire la compétition avec le reste du monde ».
JCNCI 2024: Les efforts des producteurs reconnus par le président de la République
Du 24 au 26 octobre 2024 au Palais des congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, s’est déroulée la première édition des Journées du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (JCNCI). Cet événement, organisé par l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), vise à renforcer la visibilité du caoutchouc naturel ivoirien à l’international et à placer la filière hévéa au cœur des décisions mondiales.Lors de ce rendez-vous international, le travail des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire a été reconnu, et félicité par le président de la République, Alassane Ouattara.En effet, c’est au nom du chef d’Etat que le Premier ministre Beugré Mambé, patron de cette première édition des JCNCI, a rendu un vibrant hommage aux producteurs réunis au sein de la Fédération des organisations professionnelles agricoles des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI). « Le Président de la République m’a demandé de saluer spécialement les producteurs, et toutes les fédérations qu’ils constituent. Je voudrais donc vous saluer et vous dire que nous sommes fiers de ce que vous faites. C’est grâce à vous que ce pays a pu reprendre sa place dans le domaine de l’agriculture, et vous faites notre fierté », a-t-il traduit les mots du chef de l’Etat.
Bonne gouvernance : Le Dircab de la HABG élu membre du Conseil des gouverneurs de l’IACA, en Autriche
Lors de la 13e session de l’Assemblée des États parties de l’Académie Internationale de Lutte Anti-Corruption (IACA) qui s’est tenue à Vienne, en Autriche, le 30 octobre, le Professeur Gbakou Monnet Benoît Patrick, Directeur de cabinet du président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), a été élu membre du prestigieux Conseil des gouverneurs de l’IACA. Cette nomination marque une avancée majeure pour la Côte d’Ivoire dans sa lutte contre la corruption et confirme son engagement au sein des instances internationales de gouvernance.Cette élection rejaillit comme une reconnaissance du travail acharné et du dévouement du président de la HABG,, Zoro Bi Ballo Épiphane, dont le dynamisme et la vision pour une administration transparente et efficace ont été déterminants. Sous sa direction, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme un acteur incontournable dans la lutte contre la corruption, non seulement sur le continent africain mais aussi sur la scène mondiale.
COP16 sur la biodiversité : le ministre Assahoré présente la stratégie ivoirienne pour préserver l’écosystème
La COP16 sur la biodiversité, qui se tient depuis le 21 octobre à Cali, en Colombie, enregistre la participation de la Côte d’Ivoire. En tête de la délégation ivoirienne, le ministre Assahoré Konan Jacques y a présenté la stratégie nationale pour la protection de la biodiversité. Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique représente le président de la République, SEM Alassane Ouattara, à ce sommet qui rassemble environ 23 000 participants issus des 196 États parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Assahoré Konan Jacques prend une part active aux travaux actif pour affirmer les ambitions de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité. La 16e Conférence des Parties des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) vise à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté lors de la COP15 en décembre 2022. Cet accord a tracé une feuille de route engageant les pays à élaborer des stratégies nationales pour atteindre les 23 objectifs mondiaux, dont la protection de 30 % des terres et mers de la planète d’ici 2030, la réduction des subventions nuisibles et la restauration des écosystèmes dégradés.
Cybersécurité: La Côte d’Ivoire créé l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI)
Le Conseil des ministres du mercredi 30 octobre 2024 a annoncé la création de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), un nouvel organisme dédié à la cybersécurité en Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien a franchi une nouvelle étape dans la sécurisation du cyberespace national avec la création de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI). Cette agence, créée par décret lors du Conseil des ministres du 30 octobre 2024, devient le bras armé du pays pour toutes les questions de cybersécurité. Cette décision intervient dans un contexte où la sécurité des systèmes d’information est cruciale face aux risques croissants de cyberattaques et de criminalité en ligne. La nouvelle structure regroupe les missions autrefois éparpillées entre différentes entités de lutte contre la cybercriminalité et de protection des systèmes informatiques. Selon le communiqué officiel du conseil des ministres dont nous avons reçu copie, l’ANSSI est chargée de mettre en œuvre des plans d’action, de coordonner et de gérer les crises de cybersécurité, tout en pilotant les processus de prévention, de protection et de réponse aux incidents.
Grève des enseignants et agents de santé: Le gouvernement annonce des poursuites pénales contre les instigateurs
En réponse à la grève organisée du 15 au 17 octobre par certains syndicats des secteurs de la santé et de l’éducation, le Gouvernement a annoncé des mesures disciplinaires et préventives pour limiter l’impact sur les services publics. Le Gouvernement ivoirien a réagi fermement à la grève menée du 15 au 17 octobre par certains syndicats dans les domaines de l’enseignement, de la santé et de la protection sociale. Malgré les négociations initiées par le Ministère de la Fonction Publique et le cadre légal défini par la loi n°92-571 du 11 septembre 1992, les syndicats concernés ont maintenu leur appel à la cessation d’activités. Selon le communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres du 30 octobre 2024, des mesures préventives avaient été mises en place pour assurer le bon fonctionnement des services publics. “Ces actions ont permis de minimiser les effets perturbateurs de la grève,” précise le rapport du Conseil. Cependant, le Gouvernement a rappelé le caractère illégal du mouvement, entraînant la suspension des salaires pour vingt-six meneurs et une retenue salariale pour l’ensemble des participants équivalente aux trois jours de grève. En outre, des procédures disciplinaires seront engagées dès la semaine prochaine contre les instigateurs de la grève. Le Procureur de la République sera saisi pour les actes de violence et de dégradation de biens publics ou privés observés lors de la manifestation. “L’appel à la grève a été lancé et maintenu par certains syndicats représentant les secteurs de la santé et de l’éducation/formation, en dépit des négociations ouvertes par le Gouvernent à travers le Ministre chargé de la Fonction Publique et des formes légales prescrites par la loi n°92-571 du 11 septembre 1992 sur la grève dans les services publics. En tout état de cause, les mesures préventives prises par le Gouvernement ont permis de minimiser les effets perturbateurs de la grève et ont pu garantir la protection et le fonctionnement des services publics impliqués. Toutefois, compte tenu du caractère illégal de ce mouvement de grève, et en application de la loi susmentionnée, les meneurs principaux au nombre de vingt-six (26) ont vu leur salaire suspendu dès ce mois d’octobre et les autres participants ont subi une retenue sur salaire équivalente aux trois (03) jours de grève.”, a expliqué le communiqué. Avant d’ajouter: “Sans préjudice des poursuites pénales dont sera saisi le Procureur de la République pour les auteurs d’actes de violence et de destruction de biens publics ou privés, la procédure disciplinaire sera déclenchée contre les meneurs de cette grève illégale dès la semaine prochaine.” Pour apaiser la situation, le Gouvernement a mandaté le Ministre de la Fonction Publique et les ministères concernés pour analyser les recommandations formulées durant le séminaire du Dialogue social, tenu du 24 au 26 octobre 2024.
Enseignement: Toutes les associations d’élèves et d’étudiants à caractère syndical, dissoutes
Le gouvernement ivoirien a adopté en Conseil des ministres, le mercredi 30 octobre 2024 au Palais présidentiel à Abidjan-Plateau, un décret portant dissolution de toutes les associations d’élèves et d’étudiants à caractère syndical créées et exerçant dans le monde scolaire et universitaire. Cette initiative du gouvernement ivoirien vise à préserver la sécurité et l’ordre public afin de garantir durablement le calme et la cohésion sociale dans les espaces scolaires et universitaires de la Côte d’Ivoire pour le bonheur des populations. L’information a été officiellement annoncée par le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, par ailleurs ministre de la Communication. Il a expliqué que ces associations, notamment celles à caractère syndical, s’adonnent, de façon récurrente, à des dérives graves dans la conduite de leurs activités, mettant souvent en mal la quiétude. “L’opération diligentée par les autorités universitaires en vue d’assainir les résidences et les cités universitaires a permis de découvrir en ces lieux de nombreuses armes blanches utilisées pour commettre des crimes et de semer le désordre sur les campus universitaires et même au-delà de la sphère universitaire”, a soutenu Amadou Coulibaly. Ce décret est pris en application de l’article 22 de l’ordonnance 2024-368 du 12 juin 2024 relative à l’organisation de la société civile, a conclu M. Coulibaly. Face à cette décision, la FESCI appelle tous ses Membres à la « résistance ». Dans ce contexte, a Haute Direction de l’Unafesci, regroupant anciens dirigeants et membres de la Fédération estudiantine, s’est dit, « interpellée par communiqué diffusé sur les réseaux sociaux par “Le Général Crapaud le noir” parlant au nom du “BEN de la FESCI” » Bien qu’étant dans l’impossibilité de vérifier les auteurs de ce communiqué, l’Unafesci entend réitérer sa position ferme depuis le déclenchement de cette crise. En effet, il est crucial de le rappeler que les décisions consécutives aux meurtres en sont les conséquences et non la cause. Quelque soit leur nature, elles leur sont liées. C’est pour cela que depuis le 29 septembre 2024, La Haute Direction de L’Unafesci, après mille réflexions et analyses, a considéré que la contradiction principale reste le processus judiciaire en cours, et les décisions prises par les autorités, la contradiction secondaire.Aussi, la Haute Direction de L’Unafesci re-affirme sa position à l’ensemble de ses membres et, désormais aux auteurs du communiqué signé du Général Crapaud noir. 1- De ne rien entreprendre qui entraverait le processus judiciaire pour ne pas apporter de l’eau au moulin de leurs détracteurs. Seule la vérité qui sortira du procès fondera ou non toute autre attitude légale ou politique. 2- De laisser la justice faire son travail en toute sérénité en gardant le calme et la retenue, preuve de votre maturité. 3- De plutôt se mobiliser à soutenir le combat judiciaire, la priorité des priorités. À cet effet, la Haute Direction de L’Unafesci organisera incessamment une réunion pour décider des actions de soutien au processus judiciaire en cours et en informera l’ensemble de ses membres.
Côte d’Ivoire : Lancement réussi de l’Institut de Médecine Nucléaire d’Abidjan
L’ouverture de l’Institut de Médecine Nucléaire d’Abidjan (IMENA) marque une étape majeure pour la Côte d’Ivoire dans le domaine du diagnostic et du traitement des maladies rénales, pulmonaires, cardiaques, cancéreuses et thyroïdiennes.Depuis son lancement le 24 octobre 2023, l’institut a déjà réalisé des avancées remarquables :1 307 examens effectués ;Environ 200 patients souffrant de pathologies rénales ont pu éviter une intervention chirurgicale ;Pour le seul mois de septembre 2024, 167 patients ont été pris en charge. La médecine nucléaire, une spécialité qui utilise des produits radioactifs sous forme de radiopharmaceutiques, permet de diagnostiquer des maladies par des techniques d’imagerie, telles que la scintigraphie, et par des analyses biologiques.
Mathias Kouamé