Évaluation du GAFI : Le porte-parole du gouvernement juge « la sortie de Katinan en contradiction avec les performances de la Côte d’Ivoire »
Lemandatexpress – La dernière évaluation du Groupe d’action financière (GAFI), qui a récemment placé la Côte d’Ivoire sur sa liste grise, a suscité de nombreuses réactions au sein du PPA-CI. Ce mercredi 30 octobre, en marge du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a tenu à répondre aux propos de Justin Katinan Koné, président du Conseil stratégique et politique (CSP) du parti de Laurent Gbagbo.
Lors de cette rencontre avec la presse, qui a suivi le Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a été interrogé sur la récente notation de la Côte d’Ivoire par le GAFI. Cette évaluation a en effet été critiquée par Justin Katinan Koné lors d’une allocution du PPA-CI, lundi dernier, au cours de laquelle il a sévèrement remis en question la gestion de la situation par le gouvernement. Il a notamment déclaré : « Le gouvernement doit prendre des mesures draconiennes et rigoureuses pour permettre des contrôles stricts au niveau des transactions financières », en ajoutant que « l’économie de la drogue présente en Côte d’Ivoire alimente des réseaux parallèles ».
Réagissant à ces propos, Amadou Coulibaly a d’abord regretté ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique de la situation, soulignant que « la politique ne doit pas se faire avec tout ». Le ministre s’est indigné de cette « diatribe », estimant que la situation, loin d’être un motif de dénigrement, représente au contraire « un encouragement » pour la Côte d’Ivoire.
Selon le porte-parole, « la sortie de Katinan est en contradiction avec les performances de la Côte d’Ivoire ». S’appuyant sur le communiqué du GAFI, il a rappelé les progrès significatifs accomplis par le pays, notamment dans le renforcement du cadre juridique contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Des modifications législatives et réglementaires importantes ont été effectuées, et des analyses actualisées de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ont été réalisées.
Sur les 82 indicateurs fixés, seuls 14 n’ont pas encore été atteints par la Côte d’Ivoire, a précisé Amadou Coulibaly, ajoutant que le GAFI accorde au pays un délai de deux ans pour s’y conformer.
Le ministre a aussi souligné les performances économiques de la Côte d’Ivoire, en rappelant que certains ministres ont récemment été invités par des institutions internationales pour exposer les « recettes » du pays. « Nos performances économiques sont saluées au niveau international, tandis que, localement, certains tentent de ternir l’image du pays en exploitant une évaluation provisoire, qui, en réalité, est un encouragement à faire mieux. Cette critique est en totale contradiction avec les agences de notation, qui ont récemment attribué de bonnes notes à notre pays », a affirmé Amadou Coulibaly.
AZIZ KRAH