Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara peut-il encore renoncer à candidater ?
Lemandatexpress – Alassane Ouattara, candidat naturel du RHDP à la présidentielle de 2025, ne s’est toujours pas prononcé sur sa candidature, laissant libre cours aux spéculations dans un contexte pré-électoral tendu. Alors que l’échéance approche, peut-on s’attendre à un désistement de sa part ?
En 2024, Alassane Ouattara était attendu à deux reprises pour clarifier sa position sur la présidentielle de 2025 : d’abord lors de son discours devant le Parlement réuni en congrès, le 18 juin, puis lors de son message à la nation, le 6 août, pour la fête nationale. Malgré le soutien unanime de son parti pour un autre mandat, le chef de l’État est resté silencieux sur le sujet.
La question au cœur du débat
Une rencontre de haut niveau, le 30 septembre, avec les principaux cadres du RHDP, était également perçue comme une occasion pour une annonce officielle. Pourtant, elle a plutôt abouti à une mobilisation des responsables régionaux et à une motion de soutien au président. Ce silence pourrait être interprété comme un signe de sa probable candidature. Toutefois, le débat reste ouvert, notamment avec l’opposition, qui continue de contester la légalité de cette candidature, à l’instar de Laurent Gbagbo récemment sur AFO Média.
La rumeur d’une rencontre entre Ouattara et Nicolas Sarkozy, supposée convaincre le président de se retirer en faveur de Tidjane Thiam (PDCI), a également circulé. Cependant, l’article d’Africa Intelligence, relayé par certains médias, n’évoque pas ce scénario.
Le poids du timing
Pour le RHDP, Alassane Ouattara est perçu comme le meilleur atout pour remporter l’élection de 2025. Ni son âge (82 ans), ni ses trois mandats ne semblent être des obstacles pour ses partisans. À 12 mois du scrutin, un changement de cap serait difficile à envisager, d’autant plus que l’opération de révision de la liste électorale est en cours. Désigner un autre candidat serait un pari risqué pour le RHDP, qui pourrait fragiliser son unité.
Quel dauphin ?
La question du successeur potentiel est cruciale. Depuis les décès d’Amadou Gon et d’Hamed Bakayoko, aucune figure ne s’impose naturellement pour succéder à Alassane Ouattara. Bien que des noms circulent, comme ceux du vice-président Tiémoko Meyliet Koné, du président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo, de l’ex-Premier ministre Patrick Achi, ou du ministre de la Défense Téné Ibrahima Ouattara, aucune candidature n’a été officialisée. Récemment, Basile Gouali Dodo a suggéré que Téné Ibrahima pourrait être un candidat potentiel si Ouattara décidait de ne pas se présenter, mais cette opinion reste minoritaire au sein du parti.
Aucun obstacle légal
La Constitution de 2016, qui marque la 3e République, permet à Alassane Ouattara de se présenter sans restrictions pour 2025. Les critiques de l’opposition quant à la légalité de cette candidature semblent contradictoires, d’autant plus qu’ils invoquent la même Constitution pour la candidature de Laurent Gbagbo. En l’absence de toute contrainte légale, Alassane Ouattara pourrait donc se présenter, à moins qu’il décide de se retirer volontairement, une hypothèse qui semble peu probable aujourd’hui.
par M. Galé