Politique : Le Professeur Yodé Simplice Dion tacle les panafricanistes pro-russes
Lemandatexpress – Lors de son intervention sur la chaîne LSI Africa, l’analyste politique et Professeur Yodé Simplice Dion a exprimé une critique sévère du panafricanisme tel qu’il est perçu et pratiqué par certains États du Sahel.
Le panafricanisme, concept de plus en plus évoqué au Mali, Burkina Faso et Niger, est mis en avant par des juntes militaires au pouvoir dans ces pays. Dans ce contexte, l’antagonisme envers la France s’accentue, tandis qu’une proximité croissante avec la Russie se développe.
Pour le Pr. Simplice Dion, cette orientation est incohérente et va à l’encontre des principes fondamentaux de la souveraineté. Selon lui, ces États compromettent leur indépendance en se plaçant sous l’influence d’une autre puissance étrangère.
Il déclare : « Le panafricanisme étant un souverainisme, vous ne pouvez pas prétendre à la souveraineté et vous mettre sous tutelle. La quadrature de nos frères de l’Alliance des États du Sahel, c’est de dire, nous sommes souverains, mais souverains pro-russes. On ne peut pas être souverain en étant dans une souveraineté sous surveillance, sous contrôle ».
Appuyant son propos, il cite Anthony Mangeon, maître de conférences à l’université Paul-Valéry de Montpellier, pour rappeler l’essence même du souverainisme dans le panafricanisme : «Quand on est souverain, on ne ferme pas la porte aux uns, pour l’ouvrir aux autres exclusivement. On parle avec qui on veut, quand on veut, où on veut pour nos intérêts. On l’ouvre à tout le monde parce qu’on a un particulier qui parle à l’universel et un universel qui parle à nous dans le seul intérêt des peuples africains».
En somme, pour Pr. Dion, le panafricanisme doit intégrer un double mouvement : un repli sur soi pour renforcer ses propres fondements et une ouverture vers l’extérieur pour coopérer avec d’autres puissances. Le véritable panafricanisme consisterait, alors, à s’organiser pour devenir une force collective sur la scène internationale, tout en préservant l’intérêt des nations africaines.
Martial Galé