Présidentielle 2025 – « Je connais les Ivoiriens, ils voudront tous aller aux élections » : Gbagbo reconnaît l’échec de l’appel de Bonoua
Lemandatexpress – Dans un entretien exclusif accordé à AFO Média, Laurent Gbagbo a laissé planer des doutes sur la possibilité d’une démarche unie des partis d’opposition lors du premier tour de la présidentielle ivoirienne de 2025.En lançant son appel du 14 juillet 2024, Gbagbo espérait sans doute rassembler l’opposition autour d’un candidat commun, lui-même en particulier, afin de mener une action concertée pour l’élection à venir.
Cependant, depuis cet appel, désormais surnommé « l’appel de Bonoua », l’initiative semble s’être enlisée dans un échec profond. Les propos de l’ancien chef d’État dans un entretien avec Alain Doka (AFO Média) renforcent les doutes sur la viabilité de cette démarche.
Dans une phrase lourde de sens, le président du PPA-CI a admis, à demi-mot, l’échec d’un projet commun de l’opposition pour le premier tour de la présidentielle. « Ceux qui se sentent une affinité particulière peuvent se regrouper pour désigner un candidat. Mais, tel que je connais les Ivoiriens, ils voudront tous se présenter », a-t-il affirmé lors de cet entretien d’une heure, qui a couvert aussi bien des sujets nationaux qu’internationaux.
Expliquant les motivations derrière son appel de Bonoua, Laurent Gbagbo a précisé qu’il visait d’abord à inviter « toute l’opposition à rester vigilante et à régler tous les problèmes en suspens ».
Il a ensuite détaillé ces problèmes : « J’ai parlé de la crédibilité de la CEI, des listes électorales qui sont loin d’être parfaites, de certains noms absents des listes, y compris le mien, et des découpages électoraux qui ne répondent pas à des critères objectifs. »
Bien qu’il soit actuellement écarté de la compétition en raison de sa condamnation dans l’affaire dite du braquage de la BCEAO (pour laquelle il a été gracié, mais pas amnistié), Gbagbo garde l’espoir de pouvoir se présenter à la succession d’Alassane Ouattara. « Ils n’ont aucun argument, aucune raison valable de m’exclure de la course », affirme-t-il avec conviction.
Il se considère donc comme un candidat légitime et se voit même accéder au deuxième tour. « J’irai. Je suis confiant », a-t-il déclaré.
À ce stade, il espère encore pouvoir compter sur le soutien de l’opposition pour le second tour, bien que ce soutien reste incertain. Pour l’instant, l’ancien président semble reconnaître l’échec de son appel à une opposition coordonnée.
Martial Galé