«C’est une grève illégale et injustifiée», déclare Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement
Lemandatexpress – À l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi 16 octobre 2024, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, s’est exprimé sur la grève des enseignants et des agents du secteur médical.
Selon lui, ce mouvement syndical est dénué de fondement, compte tenu de la trêve sociale en vigueur depuis 2019.
Le mardi 15 octobre, une vague de grèves a touché la Côte d’Ivoire, mais les travailleurs des secteurs de l’éducation, de la protection sociale et de la santé n’ont que partiellement suivi l’appel à une grève de 72 heures lancé par les organisations syndicales.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, s’est félicité ce mercredi du bon fonctionnement des services publics. «Dans le secteur primaire, environ 80 % des enseignants étaient à leurs postes. Dans le secondaire privé, c’était 100 %, tout a donc fonctionné normalement. Dans le secondaire public, environ 50 % des enseignants étaient présents. Quant au secteur de la santé, il n’y a eu aucune perturbation : tous les services ont fonctionné normalement », a précisé le ministre Amadou Coulibaly.
Il a également noté que dans les domaines des affaires sociales et de la famille, les consignes de grève avaient été suspendues, ce qui explique l’absence de perturbations dans ces secteurs.
Malgré cette situation, le ministre de la Communication a insisté sur l’attention particulière que le gouvernement porte à ce mouvement, bien qu’il le qualifie d’illégal et d’injustifié.
Un cadre de dialogue social ignoré
« Cette grève est illégale car un mécanisme de dialogue social est en place. Le ministère de la Fonction publique a mis en place des comités sectoriels de dialogue social dans chaque ministère. Lorsque des revendications sont formulées, elles doivent être portées à ces comités. Si une solution n’est pas trouvée à ce niveau, la demande peut être soumise au comité de dialogue social du ministère de la Fonction publique. Ce comité a déjà été installé le 10 octobre et tiendra sa première réunion demain, le 17 octobre, avec à l’ordre du jour la question des primes, qui est au cœur des revendications actuelles », a détaillé Amadou Coulibaly.
Un dialogue permanent et des acquis sans grève
Le porte-parole a rappelé que sous la gouvernance du président Ouattara, de nombreux avantages ont été obtenus sans recours à la grève.
Parmi eux, le déblocage des salaires après 25 ans, des avancements, la revalorisation des indices, ainsi que des améliorations telles que l’augmentation des indemnités de logement, des primes de transport et des allocations familiales. « Tous ces acquis ont été obtenus grâce au dialogue social, sans besoin de recourir à des mouvements de grève. Le gouvernement reste à l’écoute des travailleurs. Il est donc regrettable qu’un groupe de syndicats ait choisi la voie de la grève malgré l’existence de ce cadre de dialogue, et ce, en pleine trêve sociale. »
Un appel à la responsabilité des syndicats
Amadou Coulibaly a également pointé du doigt l’absence de fondement documentaire dans les revendications de ceux qui demandent une « prime trimestrielle d’incitation ».
Il a souligné que la préparation d’une telle demande exige un travail préalable rigoureux, notamment pour définir à qui la prime s’applique, et à quel montant.
Enfin, le ministre a mis en garde les grévistes du secteur public contre les conséquences légales de leur action, rappelant que les jours de travail non effectués ne seraient pas payés.
Martial Galé