Marina Bamba en guerre contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel
Lemandatexpress – Face à la réalité grandissante du harcèlement sexuel en milieu professionnel, Marina Bamba a décidé de mener le combat. Cette actrice de la société civile ivoirienne milite pour guérir ce qu’elle considère comme une gangrène pour la société.
Phénomène touchant aussi bien les femmes que les hommes, le harcèlement sexuel en milieu professionnel est au centre du combat de Marina Bamba. Pour le bonheur des femmes, qui sont plus majoritairement victimes de ce fléau, elle s’est engagée à tirer la sonnette d’alarme. À l’en croire, les rapports de forces dans le monde du travail sont à la base de cette triste réalité.
« Les inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel sont un facteur clé qui favorise l’inconduite sexuelle. De fait, l’on constate que les postes de responsabilité sont majoritairement occupés par des hommes. Ce qui crée un déséquilibre de pouvoir. Alors, les personnes en position de pouvoir peuvent abuser de leur autorité en faisant pression sur des subordonnés ou en créant un environnement hostile et intimidant », fait-elle remarquer d’entrée dans sa déclaration.
Le harcèlement sexuel a des conséquences néfastes sur les victimes. Et si ces dernières gardent le silence, c’est bien pour plusieurs raisons comme l’explique Marina Bamba, dite Keylina-Mar. « La peur des représailles (diffamation, mauvais traitement, perte d’emploi, etc) empêche les victimes de dénoncer le harcèlement. Ce qui les maintient dans le silence et permet aux agresseurs de continuer à agir en toute impunité», dénonce-t-elle, alertant, ainsi, l’opinion publique et les décideurs.
Des solutions comme des postes définitives
Méthodique dans son approche, Marina Bamba ne se contente pas de critiquer, mais propose également des solutions qu’elle considère comme des pistes définitives pour éradiquer ce fléau en milieu professionnel. « Qu’on soit victime ou non, nous devons agir pour aider la société à adopter de meilleurs comportements. Cela passe par une éducation qui valorise les principes sociaux et moraux. Il est essentiel de créer des cellules genre dans les structures publiques, privées (dont beaucoup existent déjà) et même dans les écoles, en expliquant leur importance pour faire comprendre la notion d’égalité dans les relations entre filles et garçons, réduire les stéréotypes, et parvenir ainsi, progressivement, à une égalité des pouvoirs sur le plan professionnel. La mise en place d’un comité ou d’une cellule anti-harcèlement au sein des structures permettra de soutenir les victimes, en les accompagnant dans leurs démarches, notamment en les orientant vers les autorités compétentes pour leur offrir protection et assistance. Nous pouvons tous contribuer à cette lutte en encourageant les victimes à dénoncer leurs agresseurs », suggère-t-elle.
Enfin, la leader d’opinion appelle les Ivoiriens à s’engager davantage pour mettre fin à ce fléau en milieu professionnel. Selon elle, « aujourd’hui, c’est une personne vulnérable qui souffre, mais demain, cela pourrait être un proche, voire nous-mêmes. Soyons vigilants et disons ensemble « Non au harcèlement en milieu professionnel », quelle que soit notre position sociale. »
Martial Galé