Côte d’Ivoire : Soro Guillaume déçu du prix du cacao fixé à 1800 FCFA
Le samedi 5 octobre 2024, lors de sa réunion ordinaire, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a exprimé ses préoccupations quant à la récente annonce du gouvernement ivoirien sur la fixation des prix du cacao et du café pour la campagne agricole 2024-2025. Le prix d’achat du cacao a été établi à 1.800 francs CFA par kilogramme, marquant une augmentation de 20 %, tandis que le café est désormais fixé à 1.500 francs CFA, soit une hausse spectaculaire de 66 % par rapport à l’année précédente.
Cette décision gouvernementale intervient dans un contexte mondial marqué par la flambée des prix du cacao, en raison d’une production en chute libre en Côte d’Ivoire et au Ghana. Les cours du cacao ont franchi la barre des 10.000 dollars la tonne sur les marchés de New York et Londres, suscitant l’espoir d’une répercussion positive sur les revenus des producteurs.
Cependant, GPS a fait part de sa déception face à cette augmentation, qui reste “bien en deçà des attentes des producteurs ivoiriens. Tandis que leurs homologues ghanéens ont bénéficié d’une augmentation de 45 % du prix de leur cacao, les paysans ivoiriens se voient attribuer une hausse de seulement 20 %.” Pire, au Cameroun, en croire le communiqué de GPS, une stratégie de vente groupée plus transparente a permis aux producteurs d’atteindre des prix record de 4.000 à 4.225 francs CFA par kilogramme.
Dans sa déclaration n°9, GPS avait déjà souligné que pour que les paysans ivoiriens puissent profiter pleinement de la situation internationale favorable, le prix d’achat aurait dû être fixé à 3.500 francs CFA par kilogramme. En n’établissant le prix qu’à 1.800 FCFA, le gouvernement ne respecte pas sa promesse formulée lors de la réforme de 2012, qui garantissait aux producteurs au moins 60 % du prix CAF (Coût-Assurance-Fret). Cette promesse aurait pu permettre aux producteurs de recevoir entre 2.800 et 3.500 francs CFA par kilogramme, leur assurant ainsi une rémunération équitable.
GPS insiste sur le fait qu’une rémunération juste et transparente pourrait transformer la vie des producteurs de cacao et, par ricochet, améliorer les conditions de vie des millions de familles rurales qui dépendent de cette culture. De meilleurs revenus permettraient d’accéder à des services essentiels tels que l’éducation, la santé et d’améliorer les infrastructures locales, contribuant ainsi à réduire la pauvreté dans ces zones vulnérables.
L’organisation demeure convaincue que le secteur cacaoyer peut devenir un véritable levier de transformation économique pour la Côte d’Ivoire. Toutefois, cela ne pourra se réaliser que si les producteurs sont enfin rémunérés à la hauteur de leur contribution et que la transparence s’installe dans la gestion de cette filière cruciale.
En attendant, les producteurs ivoiriens restent les grands perdants de cette chaîne de valeur, perdant ainsi les bénéfices d’une conjoncture mondiale favorable, avec la complicité d’un gouvernement qui semble négliger les intérêts de ceux qui font la richesse du pays.
Faut-il le noter, depuis le 21 juin 2021, par une décision, la justice ivoirienne condamnait Guillaume Soro contraint à l’exil à la perpétuité, et prononçait par la même occasion la dissolution de GPS son mouvement.
HG