Crise au FPI: Lia Gnan Ferdinand (Vice-président) envoie un message fort à Issiaka Sangaré et au RHDP. « Nous espérons qu’ils sauront…»
Lemandatexpress – L’un des vice-présidents restés fidèles à Pascal Affi N’guessan dans la crise que connaît le Front populaire ivoirien, Lia Gna Ferdinand, assure désormais le porte-parolat. Dans un échange téléphonique, il s’est prononcé, pour lemandatexpress.net, sur l’actualité brûlante dans la famille des Frontistes. En plus du nouveau courant crée par Issiaka Sangaré, le jeune cadre du FPI parle du Congrès de même que l’alliance avec le RHDP et les autres partis politiques.
Si depuis plusieurs semaines le Front populaire ivoirien (FPI)tient le haut de l’actualité politique nationale sur fond de crise, c’est que les événements s’enchaînent dans le parti d’Affi N’guessan.
Entre grogne, démission et réaménagement de la direction exécutive, le Congrès ordinaire de novembre s’annonce comme un tournant indécis pour les Frontistes. De fait, le courant créé en interne par l’ancien Secrétaire général, Issiaka Sangaré, a mis une couche à cette agitation. En réaction, Lia Gna Ferdinand, vice-président, affiche une certaine sérénité. Il juge normal et statutaire la démarche de ses camarades du parti.
« Ils restent militants »
« Ce qui aurait été inquiétant, c’est qu’ils disent qu’ils ne sont plus militants du Front populaire ivoirien. Du moment où le courant est admis au sein de notre parti et que des camarades veuillent montrer qu’ils ont la capacité de réunir autour d’eux une multitude de militants afin que leur position soit adoptée par la majorité, c’est une bonne chose », admet le nouveau porte-parole. Et d’ajouter : « Ils restent militants. Ils ne font que dire qu’il y’a aura désormais deux oppositions au sein du FPI qui vont s’affronter. Si une position a la majorité, c’est celle-là que nous allons suivre.»
Toutefois, le vice-président en charge de la région de Cocody et Bingerville nuance sa perception, soulignant la nécessité pour Issiaka Sangaré et Cie de « se soumettre à la discipline du parti, au respect des textes fondamentaux » du parti. « On les encourage à aller jusqu’au bout de sorte qu’on envoie le débat devant le Congrès. Nous espérons qu’ils sauront se soumettre au verdict du Congrès quand c’est notre position qui sera majoritaire », prévient Lia Gnan Ferdinand.
« Mauvais perdants »
Pour lui, les dissidents sont dans le de déni de la démocratie. «Nos camarades qui s’agitent sont des mauvais perdants. Ils se sont vu mettre en minorité au sein des instances du parti donc Ils trouvent qu’i est judicieux où nécessaire de s’étaler sur la place publique. Mais nous considérons que toutefois qu’ils restent militants du FPI, ils doivent se soumettre aux règles qui sont édictées parce que nous aspirons à gérer la Côte d’Ivoire et la première chose qu’il va falloir mettre en exergue, c’est le respect de la Constitution ».
De fait, il revient sur l’élément déclencheur de cette crise ouverte, qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. À savoir la décision de rompre avec le RHDP, après plus d’un an de partenariat. « Le débat est démocratique, dit-il. Ni le président ni le secrétaire général ne peut imposer son point de vue. Mais justement, c’est parce que le secrétaire général veut imposer son point de vue au président qu’on en arrive à çà. Nous, nous ne pouvons pas dire que le SG est un problème. Parce qu’il a soutenu une idée qui a été mis en minorité. » Cette idée, c’était en effet de renforcer et/ou poursuivre l’aliance le RHDP. Bref.
Par ailleurs, présentant le Front populaire ivoirien comme un parti de combat, qui va au devant de la scène pour remporter la victoire sans compromission avec quelque parti que ce soit, Lia Gnan écarte toute idée d’une alliance absorption avec le PPA-CI alors que les deux partis semblent de plus en plus proches d’un accord. « Ce serait faire une injure au FPI que d’accepter une alliance absorption avec le PPA-CI. Nous ne sommes pas dans cette démarche », précise-t-il.
Au fait, le FPI a manifestement une ligne de conduite bien édictée comme l’explique le vice-président. « Nous sommes d’ailleurs ouverts à tous les partis politiques de Côte d’Ivoire notamment le RHDP, PDCI, PPA-CI, COJEP, MGC. Tant qu’ils répondront aux valeurs que nous défendons, nous pensons qu’à un moment donné de notre marche, nous pouvons faire une avancée avec eux. Le partenariat qui est rompu avait des leviers et ce sont ces leviers qui n’ont pas été respectés. Mais nous ne proscrivons pas une alliance avec le RHDP dans une élection qui peut nous faire gagner. »
« Nous sommes ouverts au RHDP »
Poursuivant, il clarifie sa pensée en ces termes : « Ce qui veut dire que nous sommes ouverts au RHDP s’ils on peut s’assoir pour trouver des compromis gagnant-gagnant. C’est la même chose que nous disons au PDCI et au PPA-CI. Nous sommes là d’abord pour défendre les intérêts du FPI et ensuite pour exercer le pouvoir d’État et rendre au peuple de Côte d’Ivoire ce qu’il nous a confié comme pouvoir ».
En somme, à un peu plus d’un mois du Congrès (8 et 9 novembre), le vice-président du FPI ne trahit aucune inquiétude. Bien au contraire. Alors que le poste d’Affi N’guessan est réclamé par une partie des cadres, il se dit convaincu que les conditions sont réunies pour un rassemblement mémorable.
« Ce sera l’occasion d’une bonne mobilisation avec le maximum de personnes pour que Yamoussoukro soit inondé. Une étape de mobilisation de nos troupes pour mieux amorcer les élections présidentielles de 2025 », espère-t-il en se basant sur le fait que les deux courants opposés vont, chacun, battre le rappel des militants. « Nous serons aussi sur le terrain », assure Lia Gna Ferdinand qui dit ne pas craindre pour le leadership de Pascal Affi N’guessan.
Martial Galé