Le FPI au bord du précipice, des interrogations sur Thiam, Alassane Ouattara maître du jeu…
Lemandatexpress – Les dissensions au Front populaire ivoirien (FPI) prennent des proportions inquiétantes avec la création d’un courant au sein du parti. Espéré avec beaucoup d’enthousiasme comme l’enfant prodige du PDCI, Tidjane Thiam suscite des interrogations à l’épreuve du terrain. Pendant ce temps, Alassane Ouattara contrôle la situation au RHDP où son leadership ne souffre d’aucune contestation. Par ailleurs, le vice-président de la République, s’exprimant à l’ONU, a plaidé la cause des pays du Sahel. (La matinale expresse)
Plus rien ne va, manifestement, au Front populaire ivoirien. Chaque jour apporte son lot de rebondissements au sein de ce parti qui vit une crise depuis la rupture de son partenariat avec le RHDP. En plus des nombreuses passes-d’armes auxquelles l’on assiste jusqu’ici, cette guerre ouverte s’est enrichie, le jeudi 26 septembre, d’un fait nouveau qui est loin d’être anecdotique : la création d’un courant en interne.
Désormais ex-secrétaire général du FPI, Issiaka Sangaré est à l’initiative de ce grand écart détonant. « Crise au front populaire ivoirien, les adversaires d’Affi créent un courant », rapporte L’Inter non sans citer l’ancien SG qui précise: « Le RDP n’est as ennemi du FPI…Qu’ils aillent au PPA-CI! » L’Essor, pour sa part, conclut qu’Affi N’guessan « est sur les braises ».
Selon Issiaka Sangaré, « Ce courant va se donner les moyens politiques de rassembler les militants et militantes autour des valeurs de démocratie, de justice et de liberté pour le renouveau du Front Populaire Ivoirien. » En clair, à un peu plus d’un mois du Congrès ordinaire (08 et 09 novembre), il ne fait pas bon vivre dans la famille frontiste, qui est visiblement au bord du précipice.
Si l’atmosphère semble plus clémente au PDCI, c’est sous cape que la frustration s’exprime au sujet du président élu. Tidjane Thiam, semble-t-il, suscite quelques interrogations en interne non seulement sur capacité à doper le parti doyen mais aussi ses absences répétées du pays. À juste titre, Le Matin s’interroge ce vendredi si Thiam, le Messie est devenu « l’apôtre de la division ». Le journal croit savoir que des voix s’élèvent, affirmant : « Ça ne va pas depuis la mort de Bédié. »
De plus, l’appel de l’honorable Euphrasie Yao, relayé par Le Bélier intrépide, trahit plus ou moins ce malaise qui couve. « Mettons-nous ensemble pour faire triompher Tidjane Thiam », a déclaré la députée de Yopougon. Plus tôt hier, le Nouveau réveil soulignait la nécessité de tenir un Comité de médiation au sein du parti. Comme pour dire qu’à douze mois de la présidentielle, le PDCI-RDA est loin de la cohésion souhaitée.
C’est tout le contraire du RHDP où Alassane Ouattara fédère parfaitement toutes les énergies en vue de cette échéance cruciale de 2025. Le chef de file des Houphouëtistes a, d’ailleurs, convoqué une importante réunion pour le lundi 30 septembre. Si certaines langues y voient le rendez-vous d’une annonce solennelle concernant sa candidature, pour Le Mandat, c’est simplement que le RHDP va prendre « un nouvel élan ». Avec « Alassane Ouattara, toujours maître du jeu ». Le Jour plus enfonce le clou, soutenant que l’affaire « Alassane Ouattara veut renoncer à un quatrième mandat » n’est rien d’autre que du pipeau.
Loin des agitations politiques du pays, la Côte d’Ivoire est présente dans le concert des Nations, notamment à la 79e Assemblée générale de l’ONU. À cet sommet de la plus haute importance, la de l’État ivoirien a été portée une nouvelle fois, ce jeudi 26 septembre, par le Vice-président de la République, SEM Tiémoko Meyliet Koné. Le message s’est concentré, entre autres, sur la lutte contre le terrorisme, plaidant pour une mobilisation internationale comme l’indique Fraternité. L’Avenir en déduit que, « malgré les accusations fantaisistes des putschistes au pouvoir, la Côte d’Ivoire, avocate des pays de l’AES ». Le journal cite, en substance, le VPR, qui dit : « Nous appelons à la mobilisation en faveur des pays du Sahel ». Signe de la hauteur d’esprit de la Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger devraient en prendre de la graine.
Martial Galé