Gbêkê: La construction d’un pôle Agropastorale en gestation à Bouaké, le maire Amadou Koné échange avec les parties prenantes
Lemandatexpress – Le maire de la commune de Bouaké, le Ministre Amadou Koné a échangé avec les parties prenantes au projet de construction d’un pôle Agropastorale dans la région du Gbêkê. C’était le mardi 24 septembre 2024 dans les locaux de la préfecture régionale à Bouaké en présence du préfet de région, Préfet du département de Bouaké, Tuo Fozié, de la directrice générale du CEPICI, Mme Solange AMICHIA, des représentants des communautés villageoises, les représentants des partenaires financiers et les représentants de l’interprofession bétail. Au menu des échanges, la présentation du projet et les engagements respectifs en vue de sa faisabilité, qui selon Amadou Koné est une vraie opportunité pour le Gbêkê, Bouaké, la Côte d’Ivoire mais également la sous-région.
Fruit de la signature d’un MOU lors du forum économique « invest in Bouaké » tenu les 25 et 26 janvier 2024 à Bouaké, le projet de construction d’un pôle Agropastorale à Bouaké dans la région de Gbêkê ( centre) est en bonne voie.
Au cours de la réunion de ce mardi avec toutes les parties prenantes, la directrice générale du centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), Mme Solange Amichia a présenté les dernières articulations et composants du projet. Il contribuera à résoudre la problématique de la sécurité alimentaire, créera beaucoup d’emplois mais également développera les villages qui l’accueillent.
Les composants du projet
« Le projet comporte quatre composants principaux ».
Le premier concerne l’usine de production d’aliments pour bétail, un élément clé de la chaîne de valeur. Cette usine d’aliments est destinée à nourrir deux types de bétail : les bovins (vaches pour la viande) et les caprins, c’est-à-dire les moutons et les chèvres. Ces deux types de bétail concernent d’abord la consommation locale.
Pour l’usine d’aliments, nous aurons besoin de matières premières telles que le riz, le maïs et du fourrage ainsi que des sous-produits agricoles qui seront transformés pour alimenter l’usine.
Le deuxième composant du projet est l’abattoir, qui comportera deux sous-composants. Le premier concerne l’approvisionnement en bétail, qui, dans un premier temps, proviendra de la sous-région, principalement du Tchad et du Niger, deux pays reconnus pour la qualité de leur viande. Une fois arrivés sur place, les animaux seront engraissés avec les aliments produits, avant d’être envoyés à l’abattoir. Cet abattoir moderne pourra produire de grandes quantités de viande, avec des pièces destinées soit aux grossistes, soit au détail, et même à l’exportation. Nous nous inscrivons ici dans une démarche de sécurité alimentaire, avec pour objectif de fournir de la viande de qualité sur l’ensemble du territoire.
À terme, le projet ambitionne de traiter jusqu’à 10 000 têtes de bétail, voire davantage selon la réussite de notre modèle économique.
La Côte d’Ivoire souffre d’un déficit important en viande, et ces projets, financés par les fonds d’investissements CREDINVEST et le RACIF , contribueront à combler une grande partie de ce manque.
Le troisième composant du projet concerne le réseau de distribution, qui inclut des entrepôts frigorifiques, des camions réfrigérés, et un réseau de franchises de boucheries. Ce dernier point est crucial, car il permet d’assurer la distribution de viande de qualité sur toute l’étendue du territoire, mais aussi vers la sous région en garantissant une réfrigération adéquate tout au long de la chaîne.
Le quatrième composant du projet concerne un élément clé, qui est le centre de formation qui va former les jeunes à tous les métiers de la chaîne de valeur et renforcer ainsi l’expertise locale dans ce secteur.
Un investissement important
Un investissement de 200 millions d’euros est prévu pour déployer le projet sur 2 régions, financé par le fond d’investissement CREDINVEST soit 100 millions d’euros par site : 100 millions pour Bouaké et 100 millions pour Taabo principalement en CAPEX.
Le « Regional Alternative Capital Investment Fund », RACIF société d’investissement, apportera aussi du financement d’autres investisseurs pour financer l’OPEX et se chargera de la gestion des fonds à travers son gestionnaire de fonds NSIA ASSET MANAGEMENT.
Un autre acteur important est le Fonds de solidarité africaine, FSA, qui doit rencontrer toutes les parties prenantes afin de déterminer quelle contribution le FSA peut apporter sur ce projet structurant.
Le FSA garantit les projets qu’elle structure à hauteur de 17 milliards de francs CFA par projet.
15.000ha pour l’implantation du projet
Pour la partie production des matières premières, 15 000 hectares de terres seront nécessaires pour cultiver du riz, du maïs, du soja, etc. Les structures comme le CNRA et l’ADRAO seront sollicitées pour la production de semences.
L’idée n’est pas que l’usine gère directement ces terres, mais plutôt qu’elle passe des contrats avec des fermiers locaux. Cela permettra de fidéliser des familles villageoises qui, en contrepartie, devront respecter un cahier des charges strict concernant les méthodes de culture. Une partie des terres (environ 30 %) devra être sous contrat à long terme pour garantir une continuité dans l’approvisionnement.
Enfin, il est essentiel que la cartographie des terres cultivables soit bien identifiée pour permettre une gestion efficace des équipements agricoles. Au total, 15 000 hectares seront nécessaires pour alimenter l’usine, qui ne nourrira pas seulement les 10 000 bêtes du projet, mais vendra également des aliments à d’autres éleveurs de la sous-région.
L’élément clé de ce projet est la maîtrise de toute la chaîne de production, de la nourriture pour bétail jusqu’à la viande destinée aux consommateurs. Le projet vise également à développer une race de bétail propre grâce à des inséminations des races locales ou importées du Brésil, Zambie ou Namibie. L’alimentation restera un facteur crucial pour garantir la qualité de la viande produite.
« Ainsi, ce projet global, monsieur le ministre, représente une opportunité de transformation majeure de la filière viande en Côte d’Ivoire » a exposé la représentante de l’interprofession.
Amadou Koné : « un enjeu majeur pour nous »
« Ce projet est un vrai enjeu pour la Côte d’Ivoire et la sous-région » a expliqué le maire Amadou Koné.
C’est pourquoi, il a jugé impératif d’associer tous les ministères concernés à savoir les ministères des ressources animales et halieutiques, de l’agriculture, de l’emploi jeunes, de la formation professionnelle et des transports. Aussi, le maire de Bouaké souhaite ouvrir en termes de participation actionnariat, le projet aux communautés villageoises, aux mutuelles de développement et aux cadres de la région.
Enfin, le maire Amadou Koné en a profité pour lancer à nouveau un appel aux cadres de Bouaké et de Gbêkê pour la création d’une société de développement économique afin de prendre part aux investissements dans la région.
Les engagements respectifs
Au titre des engagements, chaque partie soumettra dans les meilleurs délais un document à cet effet.
Les échanges se poursuivent entre les représentants des parties prenantes.
Après une visite des différents sites d’installations, situés entre Bouaké et Katiola, les parties ont promis se revoir dans quelques jours pour le bouclage financier en vue du démarrage de l’étude de faisabilité, mais les projections sont prometteuses.
L’objectif est que la Côte d’Ivoire, et plus particulièrement Bouaké, devienne un pôle de production et d’exportation de viande. Cependant, nous visons la zone de la CEDEAO et aussi la zone CEMAC, qui souffre d’un manque de viande.
Deux pôles importants sont en développement : Bouaké et Taabo, où un projet similaire sera mis en place.
Sercom Amadou KONE