L’opposition politique entre pression et division, Kuibiert à l’épreuve de la diaspora ivoirienne, « des moyens pour imposer Gbagbo »…
Lemandatexpress – Réunis à Bonoua sous la direction de Simone Éhivet, plusieurs partis d’opposition ont signé, samedi, une déclaration revendicative. Toutefois, la division au sein de la classe politique demeure évidente. Pendant ce temps, les partisans de Laurent Gbagbo réclament sa réintégration sur la liste électorale. En France, dans le cadre de l’installation des Commissions électorales dans les représentations diplomatiques, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a rencontré des difficultés face à la diaspora.
Le samedi 21 septembre 2024, l’opposition s’est à nouveau illustrée par une démarche collective. Dans la continuité de la rencontre du 9 août, elle a signé une déclaration appelant à un dialogue inclusif et à des réformes électorales. Sous le vocable d’Accord de Bonoua. Huit thématiques, présentées par Simone Éhivet, constituent les principaux points à soumettre au gouvernement. Ces partis politiques envisagent à terme de produire un mémorandum, visant ainsi à exercer davantage de pression sur les autorités.
Le Bélier intrépide affirme que, depuis Bonoua, l’opposition a durci le ton. Pour sa part, Dernière heure rapporte les propos de Simone Éhivet, qui déclare que « la liste électorale est devenue une gangrène ». Pour renforcer cette pression, Ezaley Philippe, représentant du PDCI, a déclaré dans Le Nouveau Réveil : « Ce que l’opposition demande, ce n’est pas la mer à boire ».
Cependant, la division au sein de l’opposition politique reste palpable. Le PPA-CI et le GPS étaient absents, ce qui donne l’image d’une opposition « scindée en deux blocs », selon une analyse de La Clarté. L’Avenir estime même que « tout est mélangé ».
À travers cette scission, Le Jour Plus évoque un « Laurent Gbagbo KO avant l’heure ». Selon ce journal, le parti de Gbagbo semble indésirable dans cette union de l’opposition. Malgré cela, l’ancien président bénéficie toujours d’un soutien important. Ses partisans espèrent toujours le voir réintégré sur la liste électorale. Depuis la France, Clément Kiffé, délégué PPA-CI des régions Auvergne-Rhône-Alpes, a pris position, comme relayé par La Voie Originale : « Nous userons des moyens pacifiques pour imposer la candidature de Laurent Gbagbo, qui ne souffre d’aucune ambiguïté », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, une délégation de la Commission électorale indépendante (CEI), dirigée par son président Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a rencontré la diaspora ivoirienne à Paris. L’objectif était d’expliquer le processus électoral, notamment l’inscription sur la liste électorale. Cette rencontre a mis en lumière les tensions politiques à l’approche de la présidentielle de 2025.
Face à des militants de l’opposition focalisés sur la composition de la CEI et la réinscription de l’ancien président Gbagbo sur la liste électorale, Kuibiert a fait preuve de sang-froid pour mener cette rencontre de trois heures à son terme. Le Temps conclut que le président de la CEI a été mis en difficulté. En tout cas, Kuibiert a rappelé à ses interlocuteurs qu’ils ne pouvaient légitimement critiquer et revendiquer s’ils n’étaient pas inscrits en tant qu’électeurs.
Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire s’engage à améliorer la performance de ses projets d’investissement financés par la Banque mondiale. Le gouvernement vise un taux d’exécution de 80 %, après avoir atteint 20 % en trois mois, selon le Premier ministre Beugré Mambé.
Martial Galé