Affi, dans la gueule du loup, Billon conteste, Mambé et les traces de Gbagbo…
Lemandatexpress – Sale temps pour Affi N’Guessan. Acculé de toutes parts, le président du FPI est contraint de se réfugier dans les bras de Gbagbo. Jean-Louis Billon, cadre influent du PDCI, n’est pas en phase avec Thiam sur la gestion du parti doyen. À Bonoua, lors d’une visite de travail, le Premier ministre a marqué un grand coup, reléguant la concurrence au second plan. Rémy Athacou, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, promet 4000 milliards de F CFA pour des secteurs clés de la vie sociale.
« C’est Affi le problème, pas le RHDP ». Pierre Dagbo Godé, vice-président du FPI, persiste depuis que le leader du parti a annoncé la fin du partenariat avec la coalition des Houphouëtistes. À travers ses déclarations relayées par L’Inter, il enfonce un peu plus l’ancien Premier ministre, qui subit une intense pression interne ces derniers jours. À l’approche du Congrès électif du FPI, Affi, comme le souligne Le Mandat, semble « sur un siège éjectable ».
Sa démission a été exigée par le responsable du parti en France. Pour Nicolas Lasme, dans une déclaration du mardi 17 septembre, le FPI a besoin d’un « nouveau dynamisme ». Outre l’usure de la gouvernance après quatre mandats, l’affaire des « 100 millions reçus du RHDP par Affi » exacerbe les tensions. Selon Soir Info, Pierre Dagbo Godé a demandé à Affi de s’expliquer sur les « moyens conséquents » mis à sa disposition par le RHDP lors des dernières élections locales.
Seul au monde désormais, Affi N’Guessan semble se rapprocher de son ancien mentor, Laurent Gbagbo. Une réconciliation que L’Expression perçoit comme une « descente aux affaires » pour cette figure politique. « Affi se jette dans la gueule du loup », analyse le journal.
L’atmosphère est tout aussi tendue au PDCI, où Jean-Louis Billon s’est officiellement positionné en vue de la présidentielle de 2025. En retrait des instances dirigeantes, le député de Dabakala désapprouve la gouvernance de Tidjane Thiam à la tête du parti et n’a pas hésité à le dire clairement dans un entretien accordé à Africanewsquick.net. « Il y a trop de retard dans les actes de gestion », a-t-il dénoncé. L’ancien ministre du Commerce déplore notamment l’absence de réunions du Bureau politique et la non-organisation d’une Convention pour désigner le candidat du parti à la présidentielle. Le Patriote conclut que « Billon conteste toutes les nominations de Thiam ». Ce duel à distance menace la cohésion du PDCI, tandis que le RHDP occupe le terrain politique. L’Essor va jusqu’à affirmer que « le RHDP est seul à bord ».
La visite de travail du Premier ministre à Bonoua, le 15 septembre dernier, a été marquée par des moments forts et des annonces importantes. Accueilli avec enthousiasme, Robert Beugré Mambé a apporté de bonnes nouvelles aux populations locales et au district du Sud-Comoé. Comparé au meeting de Laurent Gbagbo du 14 juillet, L’Avenir fait un constat sans appel : « Mambé efface les traces de Gbagbo. Des projets, des dons et de l’espoir aux populations, en lieu et place du chaos », juge le journal. Dans la même veine, Le Mandat, en réponse à un quotidien proche de l’opposition qui a qualifié cette visite de fiasco, rétorque : « Le PPA-CI »KO » tombe dans l’intox. Bonoua et le Sud-Comoé tournent définitivement la page Gbagbo. »
Autant dire que c’est un pas considérable pour les Houphouëtistes vers un quatrième mandat. Mais pour la présidentielle de 2025, les ambitions se font jour un peu partout. Rémy Athacou, du parti Le Changement Est Possible (LCEP), souhaite tenter sa chance. Selon L’Intelligent d’Abidjan, il prévoit d’injecter 4000 milliards de F CFA dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi s’il est élu. À bon entendeur…
Martial Galé