Jean-Louis Billon égratigne Thiam : « Il y a beaucoup de retard dans les actes de gestion du PDCI-RDA »
Lemandatexpress – Cadre influent du vieux parti, Jean-Louis Billon figure parmi ceux qui critiquent la gouvernance actuelle du PDCI-RDA. Député de Dabakala et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2025, il se présente comme l’homme capable d’apporter le bonheur aux Ivoiriens. Il appelle également à des réformes de la CEI pour garantir des élections transparentes et inclusives, plaidant pour la réinscription de figures comme Laurent Gbagbo sur la liste électorale.
Il est bien connu que Jean-Louis Billon et Tidjane Thiam, depuis l’arrivée de ce dernier à la tête du PDCI-RDA, n’ont jamais été en parfaite harmonie. Le député de Dabakala, qui s’est mis en retrait, ne mâche pas ses mots : « Il n’y a pas de problème personnel entre Thiam et moi. Il est président du parti et nous attendons qu’il soit géré comme un parti politique doit l’être. Aujourd’hui, il y a beaucoup de retard dans les actes de gestion du parti, et cela doit être corrigé. Je pense que l’équipe qui l’entoure est trop en retard et ne l’oriente pas comme les militants l’espèrent. Nous devons avoir un bureau politique, et le congrès, qui est l’instance suprême du parti, doit valider ou non les nominations faites en dehors des textes », a-t-il confié lors d’une interview à africanewsquick.net.
« Que des concurrents… »
Selon lui, le parti fonctionne actuellement de manière informelle. « Le président a certes de l’autorité, mais tout doit être formalisé et validé par un congrès. En dehors de cela, il n’y a pas de différend personnel. J’estime que je n’ai pas d’ennemis, je n’ai pas d’adversaires, je n’ai que des concurrents », relativise Jean-Louis Billon.
Sur la vie du PDCI-RDA, Il est formel: « Il ne se passe rien en ce moment au sein du parti. Encore une fois, je le répète, pas de bureau politique, pas de congrès, il ne se passe rien. Aujourd’hui je ne suis dans les instances dirigeantes du parti pour participer aux réunions. Donc, je ne vois pas pourquoi je vais aller me promener dans les réunions où il ne se passe rien, où il ne se décide rien. Tout commencera après le bureau politique et surtout après le 13ème congrès ordinaire qui est attendu depuis 10 ans maintenant. Si nous atteignons 2025, nous serons en retard de 3 congrès. Or, nous sommes un parti politique, et l’instance supérieure du parti politique, c’est le congrès. Que l’on fasse le congrès, après on pourra dire, maintenant, quant aux absences des uns et des autres. »
Face aux rumeurs sur son inactivité au sein de la direction actuelle, Jean-Louis Billon reste ferme. Il défend les cadres du parti accusés d’absence, rappelant que d’autres avaient été absents pendant plus de 20 ans. « C’est un faux procès. Il n’est écrit nulle part que nous devons être présents à toutes les réunions. Nous sommes là pour les moments importants », ajoute-t-il.
« Les autres cherchent un emploi… «
En dehors des questions internes au PDCI-RDA, l’homme d’affaires réaffirme son ambition de diriger la Côte d’Ivoire. Il se présente comme le meilleur profil pour cette mission : « À la différence de beaucoup d’acteurs politiques, moi je ne cherche pas à être quelqu’un. Je veux faire quelque chose pour al Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens. C’est toute la différence. Toute cette expérience que j’ai acquise dans le monde des affaires, dans le monde politique, et sur la scène internationale, je veux la mettre au service de mon pays. Je le dis toujours, je peux faire mieux que les équipes en place, mieux que ce qui a été fait jusqu’à présent. Je suis le seul, parmi les acteurs politiques, à part ceux qui sont actuellement aux affaires, à ne pas être au chômage. Les autres, qui sont au chômage, cherchent un emploi en se présentant. Moi, j’ai déjà un emploi. Je veux simplement changer d’emploi et diriger la Côte d’Ivoire. Voilà toute la différence entre moi et les autres ».
Profil large
Il poursuit avec assurance : « Quand vous regardez le profil des acteurs politiques en présence, vous avez des fonctionnaires, des banquiers, essentiellement, et des professeurs. Celui qui a le profil le plus large, c’est moi. En termes d’expérience, si vous me parlez de banque, je suis actionnaire de banque et ancien président de banque. Dans le domaine de l’agriculture, je suis impliqué du champ jusqu’au produit fini avec l’agro-industrie. Si on veut parler de fonctions électives, j’ai occupé tous les postes en Côte d’Ivoire. En matière d’expérience gouvernementale, j’ai également tout vécu. Le seul poste que je n’ai pas encore occupé en Côte d’Ivoire est celui du président de la République. Et celui-là, je compte bien le gagner avec le soutien des Ivoiriens.»
Jean-Louis Billon plaide également pour des élections inclusives et le retour des exilés. Il espère que d’ici les élections, Laurent Gbagbo sera réintégré sur la liste électorale, soulignant que cette décision serait cruciale pour des élections apaisées et transparentes. « Si nous voulons tourner la page de la crise ivoirienne et garantir des élections crédibles, il est important que toutes les parties soient équitablement représentées », déclare-t-il.
Bien qu’il aspire à gouverner le pays, Billon reconnaît les réalisations du pouvoir en place : « Le RHDP a travaillé, ils ont un bilan à défendre. Aucun gouvernement, aucun régime au monde ne peut s’asseoir à un moment donné et être satisfait de son bilan. Mais nous pensons pouvoir faire mieux. Les sujets comme l’emploi, le coût de la vie et la pauvreté demeurent des préoccupations majeures. Aucun gouvernement ne peut affirmer avoir tout accompli. Notre défi est encore le développement de la Côte d’Ivoire, un chantier vaste qui nécessite une bonne gouvernance, l’intérêt général, et un plan stratégique solide. C’est ce que je suis prêt à offrir aux Ivoiriens. »
Martial Galé