Cacao: Le prix bord champ du Ghana vient refroidir le PDCI-RDA de Thiam
Lemandatexpress-Dans l’attente du prix bord champ du kilogramme de cacao pour la campagne 2024-2025, le PDCI-RDA multiplie des déclarations depuis quelques jours. Selon les députés du vieux parti, l’or brun devrait se négocier au moins à partir de 3500 F CFA. Des prétentions que la fixation du prix de cette spéculation au Ghana vient battre en brèche.
En avril dernier, le prix bord champ du cacao passait de 1 000 à 1500 francs CFA le kilogramme sur le marché ivoirien. Ce tarif, résultant des ventes par anticipation de la récolte de la période allant d’avril à septembre 2024, représentait 64% du prix CAF moyen, qui était de l’ordre de 2.326 F CFA. II correspondait également à un niveau de prix jamais réalisé en Côte d’Ivoire, ainsi que l’avait rappelé le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, Kouassi Adjoumaní, au lancement de cette campagne intermédiaire. Mais alors que l’ensemble des acteurs de la filière saluait cette embellie, l’opposition la jouait rabat-joie, en appelant à une augmentation plus accrue. Elle prenait pour prétexte la hausse des cours de l’or brun sur le marché international.
Le soufflet de de la revendication n’est pas tombé. Et c’est le PDCI- RDA, à travers son groupe parlementaire, qui mène la danse. Depuis Taabo, le jeudi 05 septembre dernier, Simon Doho soulevait la question de la commercialisation du cacao. « Nous voulons ici, à Taabo, lancer un appel au gouvernement pour que le prix d’achat du cacao aux paysans soit de 3 500 FCFA bord champ, un prix en dessous de celui observé sur le marché mondial. Nous avons entendu le cri de cœur des producteurs et des populations », déclarait le président du groupe parlementaire PDCI, à la suite d’échanges avec les chefs traditionnels de la localité. Pour l’élu et ses pairs, il est nécessaire d’ajuster le prix d’achat du cacao à un niveau qui, selon eux, reflète les réalités du marché mondial.
Auparavant, lors de la tournée d’orientation du PDCI à Daloa, Likane Yagui Jean, haut Représentait de Tidjane Thiam dans le District de Sassandra-Marahoué, s’était exprimé sur la question de façon dépréciative, « Quand votre cacao est acheté aujourd’hui à 1500 F CFA, nous sommes contents. Mais ce que nous disons c’est que le prix aurait pu être à 5000 comme c’est le cas au Cameroun. Mais il n’est pas à 5.000 F CFA, Pourquoi ? C’est tellement simple ; si on vous donne les 5000, il n’y aura plus rien pour payer les dettes qu’on a contractées », soutenait-il prétendument.
En clair, pour le PDCI-RDA, le régime RHDP prive les planteurs d’une manne sur la vente du cacao, et ce en prenant pour prétexte les prix pratiquées sous d’autres cieux. Manque de pot pour eux. Le prix bord champ du kilogramme de cacao au Ghana qui vient de tomber, balaie leurs différentes allégations. Le pays voisin de l’Est, selon lemonde.fr, a fixé le kilogramme du cacao à 1786,26 F CFA soit 1.786.260 F CFA la tonne de fève séchée. Une tarification loin des prétentions des élus du PDCI-RDA.
Vont-ils, dès lors, faire profil bas et attendre tranquillement que l’Etat de Côte d’Ivoire officialise le prix bord champ de la campagne 2024-2025 ? Une chose est sûre, même si augmentation il y a, elle ne devrait pas connaître des proportions inconsidérées comme l’exigent les parlementaires du vieux parti. La Côte d’Ivoire, à travers le Conseil café-cacao, a opté pour la stabilisation des prix de sorte à se prémunir contre la baisse des cours sur le marché international. Aussi, tout en garantissant des prix intéressants aux producteurs, elle table sur la durabilité du secteur. À ce titre, le pays a la même approche en matière de production et de commercialisation le Ghana. Les deux principaux pourvoyeurs de l’or brun ont d’ailleurs signé, depuis quelques années, une convention de collaboration. A l’effet de mettre en place un mécanisme commun de protection des revenus des producteurs contre la volatilité des cours mondiaux.
M. Galé