Justice climatique : Une caravane pour faire entendre la voix des peuples africains
Lemandatexpress – Environ 350 organisations de la société civile africaine lancent une caravane pour faire entendre la voix des peuples africains à l’exigence de la justice climatique.
Abidjan, la capitale économique ivoirienne, a abrité, le mercredi 4 septembre 2024, le lancement du Mouvement citoyen des activistes de la société civile africaine, pour réclamer la justice climatique. Une action initiée par la Fédération africaine des journalistes (FAJ), en collaboration avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), sur le thème « Renforcer les capacités des journalistes pour faire avancer une juste transition climatique en Afrique », à l’hôtel Pullman, sis au Plateau.
« Constatant que l’Afrique est responsable de moins de 4 % des émissions mondiales, mais qu’elle porte le plus lourd fardeau de la crise climatique, le mouvement, sous la bannière des caravanes citoyennes africaines pour le climat, souligne que l’obligation des nations riches de financer l’action climatique en Afrique est ancrée dans les principes de la CCNUCC (NDLR : Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique) et de l’Accord de Paris, et qu’il ne s’agit donc pas d’un acte de charité », mentionne la déclaration commune.
Dans cette optique, le Directeur exécutif de JVE International, Sena Alouka a estimé que « l’action climatique et la réponse aux demandes que les pays riches agissent correctement ont été douloureusement lentes. Nous ne pouvons pas tolérer un système mondial et un leadership qui sont clairement sourds à une quête justifiée de justice ». Le mouvement demande que le financement climatique ne soit accordé à l’Afrique que sous forme de subventions, soulignant qu’une part importante des fonds que les nations riches ont déclaré comme financement climatique à l’Afrique a été sous forme de prêts, ce qui ne fait qu’enfoncer le continent dans le gouffre de la dette.
« En payant rapidement à l’Afrique ce qu’elles lui doivent, les pays riches peuvent aider des millions d’Africains dévastés par la crise climatique à mieux s’adapter. Les mensonges et la malhonnêteté des nations riches, concernant le financement de la lutte contre le changement climatique, ne font que donner du temps à ceux qui sont responsables de ce gâchis, alors qu’il est urgent de sauver des vies et des moyens de subsistance », a déclaré Ayan Harare, responsable de la justice climatique au sein d’Oxfam en Afrique.
La Caravane pour le climat, lancée ainsi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, restera active jusqu’à la COP29 en novembre, sous la forme d’une série d’activités, y compris des marches pour le climat dans différents pays africains, et sera galvanisée par un appel à la justice climatique. Les organisateurs de la caravane considèrent qu’il s’agit d’une opportunité cruciale pour les communautés africaines de défendre leurs droits et d’assurer un avenir durable face à une crise climatique qui s’aggrave.
« Les discussions sur le climat, y compris au plus haut niveau comme les réunions de la COP, doivent être centrées sur les communautés les plus touchées par la crise climatique. A travers les activités de cette caravane, les communautés africaines feront entendre leur voix, et exigeront que la COP29 fasse la différence, et apporte plus de justice que les discussions sur le climat leur ont refusé pendant des années”, a déclaré Oumou Aminata Dramé, une activiste climat, membre de la Caravane citoyenne africaine pour la justice climatique.
César Ebrokié