Thiam porte un coup de massue à l’opposition, menace d’implosion au PDCI, la CEI divise…
Lemandatexpress – La communication de Tidjiane Thiam à son retour de l’étranger n’est pas faite pour consolider la cohésion au sein de l’opposition politique. Bien au contraire, elle y porte presqu’un coup de grâce. Par ailleurs, l’on note une nouvelle démission dans les instances du PDCI-RDA; ce qui frise l’implosion de la formation doyenne. Aussi, à 13 mois de la présidentielle, la Commission électorale indépendante (CEI) est toujours au cœur du débat. (La Matinale expresse)
À la croisée des chemins dans sa volonté de coalition, en vue de la présidentielle de 2025, l’opposition ivoirienne ne sait visiblement plus où donner de la tête. Les événements se suivent et se ressemblent. En effet, dans la foulée des sons discordants, la sortie fracassante de Tidjiane Thiam a porté littéralement un coup de massue à cette initiative déjà balbutiante. De retour après un séjour de six semaines à l’étranger, le président du PDCI-RDA n’est pas passé par quatre chemins pour asséner ses vérités aux autres chapelles politiques de l’opposition. Fermant, ainsi, quasiment la porte à d’éventuelles alliances de circonstance. Car, en la matière, il a « renforcé les critères » du vieux parti comme l’indique « Le Nouveau Réveil ».
Le choc des ambitions
Au fait, Thiam ne semble pas sur la même longueur d’onde que ses pairs dans la conquête du pouvoir d’État. Il l’a dit clairement : « Je refuse de coopérer avec les tenants de violence ». Opposition de méthodes, donc divergence de vue. Pour « L’Expression », il ne fait l’ombre d’aucun doute : « Thiam douche les espoirs des va-t-en guerre ». L’Essor renchérit, en affirmant que « l’opposition ivoirienne vole en éclats » après « la sortie de Thiam qui mélange les calculs de Guillaume Soro ».
La vérité est que la cohabitation est difficile comme le souligne L’Inter. En ce sens que chacune des formations opposantes est guidée par son propre agenda. Par exemple, cadre du PPA-CI, Lida Kouassi soutient ceci dans Le Canard déchaîné : « Avec Gbagbo, notre pays va renaître de ses cendres ». Quand on connaît le but ultime du PDCI-RDA, qui est de reconquérir le pouvoir 26 ans après, c’est tout simplement « le choc des ambitions » dans un ensemble où l’Inter présente GPS de Guillaume Soro comme étant « la pomme de discorde ». « Notre équipe est la meilleure et gagnera en 2025 », s’est convaincu Thiam.
« Ma présence dérange »
La difficulté de cohésion et d’entente qui prévaut au sein de l’opposition est galement de mise au PDCI-RDA. Cela se manifeste notamment par la mise à l’écart ou la démission de certains cadres depuis l’avènement de Tidiane Thiam à la tête du parti. Dernier fait en date, le départ de Collette Razacou, déléguée de Jacqueville. Elle a claqué la porte, analyse « Le Matin ». « Ma présence dérange les nouveaux acteurs », explique la démissionnaire dans des propos rapportés par « Le Rassemblement ». Ces déclarations sans faux-fuyants rappellent celles de Valérie Yapo, qui estimait, il y de cela quelques mois, que le casting de Thiam créé des divisions. De tels agissements et débrayages portent en eux les germes d’une éventuelle implosion du parti. C’est à juste titre que l’appel à la cohésion est devenu le maître mot dans la maison vert et blanc où. Aussi, de son côté, l’honorable Athanase Kouamé, député PDCI-RDA de Bocanda, invite les uns et les autres à jouer à fond la carte de la sincérité (Le Nouveau Réveil)
Si pour cet homme de droit ( il est notaire), la victoire du parti est à ce prix, le débat ici, comme dans les autres états-majors de l’opposition, se concentre aussi sur la Commission indépendante électorale. L’institution chargée du processus électoral divise. Simon Doho, vice-présidente du PDCI-RDA, est formel : « Nous n’avons pas confiance en cette CEI », déclare-t-il dans « Dernière heure monde ». Stéphane kipré du PPA-CI pointe, quant à lui « ce dialogue de sourds sur la CEI [qui] n’aide pas la côte d’Ivoire » selon lui (Le quotidien d’Abidjan).
« Discours de sourds sur la CEI »
C’est un fait. Sans préjudice des doutes émis sur l’impartialité de la CEI, l’opposition soulève des préalables au scrutin présidentiel de 2025. À savoir la prorogation de la période de révision de la liste électorale et l’audit de ladite liste. Des revendications que « Le Patriote » considère comme « le cache-sexe de l’opposition ». « Elle veut justifier sa défaite en octobre 2025 », résume le média proche de la majorité.
Hormis le tumulte de la politique politicienne, les nouvelles sont rassurantes pour la Côte d’Ivoire sur le plan socioéconomique. Le Mandat annonce, par exemple, que le volume des exportations des matières premières ( cacao, caoutchouc, noix de coco) est en hausse. Avec une recette de 4207 milliards F CFA en 2023. Par ailleurs, la FAO rassure le ministre d’État, ministre de l’Agriculture de son appui en matière de souveraineté alimentaire. Kobenan Kouassi Adjoumani recevait, en effet, une délégation de l’organisation onusienne.
À demain
Martial Galé