”Les efforts déployés par le Président Ouattara ont permis d’améliorer significativement les conditions de la femme en Côte d’Ivoire” (Kandia Camara, Chicago)
La Présidente du Sénat de Côte d’Ivoire, Kandia Camara a accordé une interview à la RTI, le jeudi 22 août 2024, à Chicago. Ce dans le cadre du Forum International des Leader
Bonjour Madame la Présidente, vous représentez la Côte d’Ivoire à l’IFL 2024, quels sont vos sentiments ?
Je me sens très honorée de représenter la Côte d’Ivoire et le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, à cet important rendez-vous qu’est la 11ème édition du Forum International des Leaders. Je profite de cette occasion pour remercier le National Democratic Institute (NDI) de nous avoir adressé cette invitation.Il convient également de souligner que ce forum coïncide avec la convention du Parti Démocrate américain. C’est donc une belle opportunité pour nous de participer, pour la première fois, à cet événement qui revêt une grande importance, non seulement pour les Démocrates, mais aussi pour les Américains en général et pour le monde entier.
Quels enseignements tirez-vous des panels auxquels vous avez pris part ?
Je suis très heureuse de pouvoir participer aux différents panels du forum qui abordent des points d’intérêt pour la Côte d’Ivoire et pour mon parti, le RHDP. Dans le cadre de ces panels, nous avons discuté de la politique américaine et du processus électoral aux États-Unis. L’année prochaine, la Côte d’Ivoire organisera l’élection présidentielle, et les choses sont déjà en train de se mettre en place avec la désignation des représentants des commissions électorales locales.
Le processus est donc en marche, et nous avons ici l’occasion de tirer parti de l’expérience américaine.Les États-Unis comptent plus de 240 ans de démocratie, et c’est une opportunité pour nous, qui avons toujours pour ambition de renforcer le système démocratique en Côte d’Ivoire, de nous inspirer de leur longue et riche expérience.
Outre le processus électoral et le système politique, nous avons assisté à des panels sur l’implication des femmes et des jeunes en politique. Ces discussions nous ont permis de constater que les défis sont pratiquement les mêmes dans tous les pays.
En effet, c’est un véritable challenge pour tous les pays présents de faire participer les femmes et les jeunes au processus électoral et à la politique.C’est également un défi pour la Côte d’Ivoire, et nous travaillons activement à encourager une plus grande participation des femmes et des jeunes dans le processus électoral.
Un panel s’est également tenu sur la contribution des journalistes et des médias dans le processus électoral et la politique. Nous avons pu voir comment les médias peuvent non seulement informer, sensibiliser et former, mais aussi comment éviter, à l’ère des réseaux sociaux, que les médias ne deviennent un problème.
Il s’agit donc d’inciter les médias et les journalistes à œuvrer pour des élections apaisées, démocratiques, crédibles et sécurisées. Au cours des travaux, nous avons eu l’occasion de présenter le cas ivoirien, en soulignant que beaucoup d’efforts sont déployés en Côte d’Ivoire pour favoriser la participation active des femmes en politique.
Mais, cela repose aussi sur la prise en compte des préoccupations des femmes, telles que l’éducation et la formation des jeunes filles et des femmes, la formation en entrepreneuriat, ainsi que la question des moyens financiers, qui constitue un obstacle majeur.Nous avons également constaté que ces problématiques sont pratiquement les mêmes aux États-Unis.
Nous pensons que les efforts déployés par le Président de la République en matière de promotion des femmes ont permis d’améliorer significativement les conditions de la femme en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, dans notre pays, des femmes occupent des postes de décision dans tous les secteurs, que ce soit dans l’administration, au gouvernement, dans la police, la gendarmerie ou l’armée.
Par ailleurs, nous avons pu échanger avec d’autres leaders sur la contribution financière du Président Alassane Ouattara et de la Première Dame pour favoriser une plus grande autonomisation des femmes, afin qu’elles aient les moyens de s’occuper de leurs familles, mais aussi de faire de la politique.
En effet, faire de la politique nécessite également des moyens.Ces échanges ont été l’occasion pour nous d’apprécier à leur juste valeur les dernières mesures prises par le Chef de l’État, notamment l’introduction d’une loi visant à accroître la représentativité des femmes dans les assemblées élues.
Cette loi permet aujourd’hui à la Côte d’Ivoire d’enregistrer au minimum 30 %
de femmes dans toutes les mairies et les conseils régionaux.
En ce qui concerne les jeunes, le Président de la République a déclaré que les
années 2023, 2024 et 2025 sont dédiées à la jeunesse, afin de répondre à leurs
principales préoccupations, notamment en matière d’employabilité et de
financement de leurs projets.
Beaucoup de choses ont été réalisées, mais la Côte d’Ivoire a encore des défis
à relever, tout comme les autres pays du monde. Je pense que notre nation est
sur la bonne voie. Il nous faut donc continuer à veiller à ce que les
préoccupations des jeunes, des femmes et des populations en général soient
prises en compte, afin d’améliorer leurs conditions de vie et de les encourager
à participer librement à la politique.
Vous avez assisté à la Convention du Parti Démocrate américain, que
retenez-vous de l’engouement et des différentes interventions lors de ce
grand événement ?
Ce que je retiens de cette convention, c’est l’engouement que nous avons vu
depuis le premier jour jusqu’aujourd’hui, avec cette mobilisation très forte des
délégués qui sont venus de tous les États-Unis.
C’est au minimum deux à trois heures de temps que nous mettons dans le rang
avant d’accéder à la salle de la convention. Il faut le noter, Je pense, la
contribution et la participation des militants démocrates sont la première
remarque.
La deuxième remarque, c’est la qualité des délégués que nous avons vus
jusque-là, notamment le Président Joe BIDEN et son épouse, Madame Hillary
CLINTON, du Président Barack OBAMA et son épouse, les Gouverneurs et les
Sénateurs. Nous avons vu tout le gotha politique participer à cette convention
et cela est remarquable.
Cela signifie que les décisions qui vont sortir de cette convention reflètent la
pensée profonde de tous les militants et cadres démocrates des États-Unis,
depuis le sommet jusqu’à la base. Chacun vient et apporte sa contribution.
Il faut aussi relever la qualité des interventions qui reste pour moi quelque chose de très fort. Tous ceux qui sont intervenus ont mis en avant les États-Unis, la puissance américaine, ce que les États-Unis doivent représenter aussi bien
pour eux même américains que pour le monde entier.
Le patriotisme est très fort. Tous ceux qui sont intervenus, que ce soit les Présidents Joe BIDEN ou Barack OBAMA, que ce soit madame Hillary CLINTON ou de ses simples délégués, tous parlent de la grandeur des États-Unis, tous défendent les couleurs des États-Unis, tous mettent en avant les États-Unis.
Ce patriotisme est la première des choses très honnêtement que je retiens de tous ces débats.De plus, tous ceux qui sont intervenus ont parlé des préoccupations des populations, au niveau de l’éducation, de la formation, de la santé, de la prise en compte des différentes attentes de chaque couche sociale.
S’agissant des différentes classes sociales, tous ont fait remarquer que la préoccupation repose sur la classe moyenne, comment les rendre moins vulnérables et plus forte afin que cette classe moyenne, qui représente la grande base des Américains, contribue efficacement à l’essor des États-Unis. C’est un bel exemple pour les pays africains.
Si je reviens au cas de la Côte d’Ivoire, je suis très heureuse et c’est avec fierté que je le dis, car le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, partage cette vision. Il travaille aujourd’hui non seulement à dynamiser le secteur économique en promouvant l’entrepreneuriat pour maximiser les offres d’emploi pour les jeunes et les femmes, mais aussi à faire du secteur économique un véritable pourvoyeur d’emplois.
De plus, il collabore avec son Gouvernement pour renforcer la classe moyenne, afin qu’elle puisse pleinement contribuer au développement de la Côte d’Ivoire.L’objectif est également de sortir la majorité des personnes vivant dans la précarité, comme c’est le cas partout dans le monde, vers un avenir meilleur et ce, dans un futur proche. L’essentiel est que la base sur laquelle repose le pays soit principalement la classe moyenne.
Ainsi, le Président travaille à faire en sorte que les Ivoiriens qui se trouvent encore dans des situations difficiles rejoignent cette classe moyenne, pour que la Côte d’Ivoire se porte de mieux en mieux.L’une des leçons que je retiens de cette convention des Démocrates est que les dirigeants américains et le gouvernement ivoirien sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les préoccupations que j’ai exprimées, et qui sont en train d’être traitées pour que nous ayons, en Côte d’Ivoire, de plus en plus d’Ivoiriens épanouis.
En effet, avoir un emploi, les moyens de réaliser ses projets, et vivre dans de meilleures conditions, avec des infrastructures socioculturelles de base, plus d’écoles, de collèges et de lycées, ainsi que plus d’universités, de centres de santé, de CHU, et de CHR, comme c’est le cas aujourd’hui, est essentiel.D’ailleurs, je profite de cette occasion pour remercier le Président de la République.
Actuellement, le plus grand CHR de Côte d’Ivoire est en construction dans la commune que j’ai l’honneur de diriger, Abobo, la commune du partage et de la solidarité. À côté de cela, un lycée de jeunes filles avec internat est également en construction, non loin du palais de justice. Après l’Agora que nous avons, un autre lycée d’excellence est en cours de construction pour accueillir les élèves issus de l’école d’excellence offerte à la commune d’Abobo par la Première Dame de Côte d’Ivoire, à qui nous rendons hommage ici. Nous la remercions également pour les fonds qu’elle met à la
disposition des femmes, dans le cadre du fonds FAFCI, pour une plus grande
autonomisation des femmes.
Tout cela contribue à améliorer le bien-être des populations, à leur
épanouissement. Une population épanouie œuvre à renforcer la paix, ce qui
contribue à la stabilité, puis au développement.
Car il ne peut y avoir de développement sans ces acquis. Nous sommes donc très heureux et très fiers de constater que les États-Unis et la Côte d’Ivoire partagent des objectifs similaires, bien qu’avec des moyens, un passé et des défis différents. Nous travaillons à scolariser tous nos enfants, et grâce à la loi votée en 2015 qui rend l’école obligatoire, cela profite non seulement à tous les jeunes de Côte d’Ivoire, mais surtout aux filles. Toutefois, nous reconnaissons qu’il reste encore des
enfants qui, malheureusement, ne vont pas à l’école, malgré cette loi et toute la
sensibilisation faite. Nous exhortons fortement les populations à continuer de
scolariser leurs enfants, tout en reconnaissant que pour ce faire, il est
nécessaire d’avoir des écoles dans tous les villages, et sur ce point, le travail
est en cours.
Vous avez pris du plaisir à participer à cette activité dont vous tirez
sûrement des enseignements. A quoi pouvons-nous nous attendre en
terme d’acquis ?
Je tiens à dire que j’ai pris énormément de plaisir à participer à la convention
des Démocrates cette année 2024. Je repars des États-Unis avec de nombreux
enseignements qui, je pense, nous seront profitables. J’étais accompagnée de
plusieurs personnes, dont le Secrétaire Exécutif adjoint du RHDP en charge des
élections en Côte d’Ivoire, qui a également participé à cette convention.
Lui
aussi a certainement beaucoup appris, des enseignements que nous pourrons
appliquer en Côte d’Ivoire, notamment au sein de notre parti, le RHDP, qui
œuvre à renforcer la démocratie et l’État de droit dans notre pays.
Nous organiserons un débriefing à Abidjan avec la Direction du parti pour
évaluer ce que nous pourrions implémenter en Côte d’Ivoire et comment le faire. Nous avons rencontré de nombreux leaders avec lesquels nous continuerons
d’échanger dans le but de nous enrichir mutuellement.
La politique, c’est comme la vie : on n’a jamais fini d’apprendre, car il y a toujours
tant de choses à découvrir. D’ailleurs, lors des panels, certaines discussions ont
porté sur l’utilisation des nouvelles technologies en politique, notamment dans le processus électoral. D’autres panels ont abordé des sujets tels que la
conduite d’une campagne électorale, l’identification des cibles à atteindre et les
moyens pour y parvenir. Ce dernier sujet m’a particulièrement intéressée, car
en Côte d’Ivoire, nous faisons face à un défi majeur : selon le recensement électoral, environ 3 millions d’Ivoiriens en âge de voter ne figurent pas sur la
liste électorale.
Face à une telle situation, que faire pour que toutes ces personnes se sentent
concernées ?
Comment faire en sorte qu’elles puissent obtenir les documents
administratifs nécessaires ?
Comment les encourager à s’inscrire sur la liste
électorale et, bien évidemment, à exprimer leur voix le jour du vote ?
Comment
inciter ces hommes, femmes, et jeunes à accomplir leur devoir civique en votant
?
Ce sont toutes ces questions qui ont été abordées ici. Ces enjeux concernent
non seulement les États-Unis, mais presque tous les pays participants et tous
ceux qui ont pris la parole.
Nous avons tiré profit de ces informations, de ces enseignements, et de ces
expériences.
Nous allons œuvrer pour améliorer la participation des femmes,
des jeunes et des hommes, en mobilisant les responsables de communautés,
les guides religieux, les différents groupes de soutien, les militants, ainsi que la
société civile, afin d’encourager celles et ceux qui ne sont pas militants mais
sont des électeurs potentiels à s’inscrire sur la liste électorale, de sorte qu’ils
puissent voter en octobre 2025.
Je pense que notre direction sera heureuse de bénéficier de ces expériences.
Réalisée par RTI.