Secteur des transports : Les taxis compteurs entrent en guerre contre les VTC
Les responsables des taxis compteurs de Côte d’Ivoire s’élèvent contre les pratiques des Voitures de transport avec chauffeurs (VTC), qui selon eux, créent la concurrence déloyale.
Le président du syndicat des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (SYCPROCI) Konaté Sidiki, et plusieurs autres responsables d’organisations du secteur des transports ont exigé le mercredi 21 août, à une conférence de presse, à la Maison de la presse, l’application du décret n0 2021-860 du 15 décembre 2021 portant réglementation du transport public des personnes.
« Nous allons mettre de l’ordre dans le transport à Abidjan avec le ministre gouverneur », a-t-il martelé.
Les responsables des taxis compteurs expliquent qu’au regard de la loi, « il est interdit à tout véhicule utilisé à des fins de VTC d’utiliser des équipements des taxis à compteurs horokilométrique, notamment le dispositif répétiteur lumineux ou lanternon ».
Or, relèvent-ils, nombreux aujourd’hui, sont les conducteurs de taxis compteur qui s’adonnent à cette pratique, violant ainsi la loi. Les conférenciers ont également rappelé qu’ « il est interdit à tout VTC de stationner ou de circuler sur les voies ouvertes à la circulation publique à la recherche de voyageurs ou clients ».
Là aussi, les conférenciers ont fait remarquer que la réalité est tout autre. Les VTC randonnent à travers les quartiers à la recherche de clients. Un accent particulier a été mis sur les VTC qui ont la couleur rouge des taxis compteurs qui induisent les clients en erreurs.
Le président SYCPROCI a demandé que force soit donnée à la loi afin d’assainir le secteur pour le bonheur de l’ensemble des usagers.
A cet égard, il a évoqué la note du directeur de cabinet du ministère des transports du 19 juillet 2024 rappelant à chaque acteur, le respect scrupuleux des textes.
S’appuyant sur ces textes, il a avancé que le SYCPROCI et les autres acteurs vont agir à travers des actions concrètes, dans les jours et les semaines à venir. Il a soutenu que les taxis compteurs qui constituent la vitrine de la Côte d’Ivoire et qui jouent un rôle important dans le développement économique du pays ne peuvent disparaître, par la mauvaise foi et la malhonnêteté de certaines personnes.
Konaté Sidiki a révélé que de 24000 véhicules, il y a quelques années, le parc auto des taxis compteurs est tombé aujourd’hui à 8900. « Si rien n’est fait, 60.000 conducteurs vont aller à la rue. 200.000 emplois sont menacés », a-t-il mentionné.
Bailly Assime responsable d’un autre syndicat de transport a abondé dans le même sens en soulignant que depuis dans années les taxis compteurs subissent l’injustice des véhicules banalisés.
Koua Blaise président de l’Association des propriétaires et conducteurs de taxi compteurs de Côte d’Ivoire a mis un bémol en affirmant que les VTC ne sont pas une mauvaise chose en soit.
Ce qui est déplorable ici est que la loi n’est pas respectée et les taxis compteurs paient un lourd tribut. Bakayoko Mamadou responsable de l’Association des conducteurs de taxi compteur (ACTCI) est allé dans le même sens en expliquant que le problème de transport est aussi complexe que cela demande un engagement fort des autorités.
« Ici en Côte d’Ivoire tout le monde monte et descend aux mêmes heures. C’est pour cela que les BRT, les Tramway ne suffiront pas », dira-t-il.
César Ebrokié